19/12/2010 17:13
Depuis sa création en 1951, l’agence de voyage de Nabil Shurafa fait figure de baromètre de la liberté de mouvement dans le territoire palestinien
Le téléphone sonne enfin dans le bureau de Nabil Shurafa. Ces trois dernières années, cet agent de voyage dans un territoire aux frontières fermées avait quasiment cessé toute activité. Mais depuis le mois de juin, les clients franchissent de nouveau les portes de l’agence installée dans le vieux quartier de la ville de Gaza, au rythme d’une petite dizaine de réservations par jour.
Le poste frontière égyptien de Rafah est désormais ouvert. Une faveur de l’Égypte après l’assaut meurtrier de la marine israélienne contre les bateaux de la flottille pour Gaza, au mois de mai dernier.
« On respire un peu, confie Nabil Shurafa. Cet été, beaucoup de gens sont sortis de Gaza. Des Palestiniens qui n’avaient pas pu voir leur famille depuis plusieurs années reviennent aussi le temps d’une visite. »
Une liberté surveillée. Pour avoir le droit de prendre un bus égyptien qui les emmènera directement à l’aéroport du Caire, sous escorte policière, les Palestiniens candidats au départ doivent se munir de multiples autorisations et s’armer de patience.
Le téléphone sonne enfin dans le bureau de Nabil Shurafa. Ces trois dernières années, cet agent de voyage dans un territoire aux frontières fermées avait quasiment cessé toute activité. Mais depuis le mois de juin, les clients franchissent de nouveau les portes de l’agence installée dans le vieux quartier de la ville de Gaza, au rythme d’une petite dizaine de réservations par jour.
Le poste frontière égyptien de Rafah est désormais ouvert. Une faveur de l’Égypte après l’assaut meurtrier de la marine israélienne contre les bateaux de la flottille pour Gaza, au mois de mai dernier.
« On respire un peu, confie Nabil Shurafa. Cet été, beaucoup de gens sont sortis de Gaza. Des Palestiniens qui n’avaient pas pu voir leur famille depuis plusieurs années reviennent aussi le temps d’une visite. »
Une liberté surveillée. Pour avoir le droit de prendre un bus égyptien qui les emmènera directement à l’aéroport du Caire, sous escorte policière, les Palestiniens candidats au départ doivent se munir de multiples autorisations et s’armer de patience.
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Le passage reste aléatoire
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Depuis sa création en 1951, l’agence Shurafa fait figure de baromètre de la liberté de mouvement dans la bande de Gaza. À l’époque, le territoire était sous tutelle égyptienne. « On pouvait prendre le train directement de Gaza jusqu’au Caire », se souvient Nabil.
L’occupation israélienne de 1967 y a mis fin. La gare existe encore, à l’abandon, transformée en entrepôt dans le souk de la ville. Sur les murs de l’agence, quelques affiches jaunissantes de la tour Eiffel et de la statue de la Liberté témoignent d’une autre période de liberté relative, lors de l’établissement de l’Autorité palestinienne en 1994.
L’âge d’or, celui dont Nabil garde précieusement les photos sous la plaque de verre qui recouvre son bureau, ce sont les deux petites années pendant lesquelles Gaza avait un aéroport et un semblant de souveraineté. En novembre 1998, l’unique piste de l’aéroport international Yasser Arafat accueille son premier avion. Bill Clinton fut parmi les premiers passagers.
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Les destinations les plus prisées sont les pays du Golfe et le Canada
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Personne ne sait combien de temps la frontière égyptienne restera ouverte. Nabil Shurafa estime avoir besoin d’au moins deux ans pour recouvrer les pertes de ces trois dernières années. Les destinations les plus prisées sont les pays du Golfe et le Canada.
Les dépliants touristiques sur Jérusalem « l’Éternelle », Hébron « la cité des Patriarches », Naplouse «la reine de Palestine» resteront en revanche dans les tiroirs. L’accès à la Cisjordanie, l’autre territoire palestinien, distant de quelques dizaines de kilomètres, demeure interdit aux Palestiniens de Gaza.
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Karim LEBHOUR, à Gaza |