lundi 20 décembre 2010

Israël craint que les missiles fournis par la France se retrouvent aux mains du Hezbollah

20/12/2010
« Israël s'inquiète de la fourniture de missiles antichars par la France au Liban », a indiqué hier un haut responsable israélien, soulignant le risque que ces armes se retrouvent entre les mains du puissant mouvement chiite Hezbollah. « Nous avons exprimé notre inquiétude sur le fait que le Hezbollah prend de plus en plus de pouvoir au sein du gouvernement libanais et sur le fait que des armes destinées à l'armée libanaise puissent faire partie de l'arsenal du Hezbollah », a affirmé ce haut responsable à l'AFP, sous couvert d'anonymat.
La France va offrir au Liban 100 missiles antichars, avait indiqué vendredi un représentant du gouvernement libanais, confirmant un projet qui avait soulevé des inquiétudes en Israël et aux États-Unis.
« Le Premier ministre Saad Hariri a été informé mercredi de la décision française de fournir à l'armée 100 missiles air-sol de type HOT qui seront utilisés par les hélicoptères militaires Gazelle », avait-il déclaré à l'AFP à Beyrouth. « Les missiles seront livrés avant la fin du mois de février et seront donnés sans aucune contrepartie », a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, Matignon a confirmé l'envoi d'une lettre en ce sens par le Premier ministre français François Fillon à son homologue libanais. « Notre coopération militaire avec le Liban contribue à l'indépendance et la stabilité du pays et est conforme à la résolution 1701 du Conseil de sécurité », a souligné de son côté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Retrait de Ghajar et résolution 1701
Par ailleurs, selon l'ANI, le retrait israélien de Ghajar a été évoqué en Conseil des ministres. À ce propos, l'État libanais ne considère pas que le retrait israélien est total et que la résolution 1701 a été appliquée, tant que l'armée libanaise ne s'est pas déployée dans la totalité de la région. Et ce même si la région a été remise aux forces de la Finul. C'est également, selon l'ANI, la position du représentant personnel au Liban du secrétaire général de l'ONU, Michael Williams, qui a indiqué à l'agence que le retrait israélien de Ghajar est un pas vers l'application de la résolution. « On ne peut considérer l'application de cette résolution comme étant achevée, a-t-il dit à l'ANI, car il y aura encore des citoyens israéliens sur le territoire libanais, de même que des survols israéliens. » Il a estimé que tant que ces dossiers ne sont pas clôturés, on ne peut considérer totale l'application de la 1701.
Par ailleurs, et selon le site Nowlebanon, l'armée israélienne a annoncé qu'elle fera des essais, mercredi prochain, pour tester un système de défense antimissile installé sur les chars Merkava, baptisé « Bouclier de défense » ou « Coup de vent ». Elle a précisé que la mise en place de ce système a été accélérée et s'est inspirée des leçons tirées de la guerre libanaise (juillet 2006).