jeudi 30 décembre 2010

Indésirable à Ramallah, Mohammed Dahlan serait réfugié en Serbie

Mais où est donc passé Mohammed Dahlan ? Indésirable à Ramallah en Cisjordanie, l’ex-homme fort de la bande de Gaza serait réfugié en Serbie, nous affirme un diplomate européen, qui rentre des territoires palestiniens.
Hier, à l’unanimité, le comité central du Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a suspendu Dahlan des réunions de cette instance, jusqu’à la fin des travaux de la commission d’enquête, créée récemment sur l’origine de sa fortune. Depuis des mois, le torchon brûlait entre Abbas et l’ancien chef de la sécurité préventive palestinienne dans la bande de Gaza.
L’ancien « protégé » des Américains était tombé en disgrâce après l’humiliante déroute de ses troupes en juin 2007 face aux combattants islamistes du Hamas à Gaza. Mais il était parvenu ensuite à revenir dans le jeu politique à la faveur de son élection au comité central du Fatah, lors du Congrès du parti en août 2009.
Pour Israël et les Etats-Unis, Dahlan serait un successeur tout à fait acceptable de Mahmoud Abbas.
Détesté par le Hamas – il avait infiltré le mouvement islamiste dès les années 1995 – Dahlan avait ensuite poussé très loin la collaboration et le partage du renseignement avec le shin bet, le service de sécurité intérieure israélien. A Gaza, ses ennemis islamistes ont pris le pouvoir par les armes en juin 2007, après des informations avérées sur un achat d’armes occidentales par le clan Dahlan, afin de soumettre le Hamas.
Abou Fahdi - son surnom - a longtemps été très apprécié des services de renseignements occidentaux, même si les Français, par exemple, avaient fini par s’en méfier. « Tony Blair l’aimait beaucoup », remarque un autre diplomate européen à Jérusalem, qui a mis en garde le responsable du Quartet contre « les nombreuses casseroles » accumulées par Dahlan, depuis quinze ans.
« Mahmoud Abbas veut montrer qu’il est plus blanc que blanc », ajoute ce diplomate, qui évoque d’autres affaires de corruption, non encore mises au jour, au sein de la direction palestinienne.
Cette éviction s’inscrit dans les manœuvres inter palestiniennes en vue d’une réconciliation entre factions. Et pas seulement entre le Fatah et le Hamas, l’ennemi juré de Dahlan. Mais aussi entre Mahmoud Abbas et Farouk Qaddoumi, haut-responsable de l’OLP, hostile à Dahlan et au processus de paix avec Israël depuis son lancement en 1994. Qaddoumi et Abbas viennent d’enterrer la hache de guerre à Amman en Jordanie.