jeudi 28 octobre 2010

Une loi et une seule, tant pour les terroristes juifs que pour les terroristes palestiniens

publié le mercredi 27 octobre 2010.
http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/one-law-for-palestinian-and-jewish-terrorists-alike-1.321189


Les dégâts en cours dans les oliveraies et la perturbation du travail des cueilleurs mettent à mal les moyens d’existence de milliers de familles palestiniennes. Un état qui respecte l’autorité de la loi ne peut pas les abandonner à des extrémistes dont le but est de déposséder leurs voisins de leurs terres.
Éditorial d’Haaretz
Traduction : M.C.
26.10.10
Depuis quelques années, le début de la récolte des olives annuelle est le signal pour un déferlement de violence contre les agriculteurs palestiniens par des groupes de colons voyous. Au cours de ces derniers jours, des militants des droits de l’homme —qui, comme ils le font chaque année, se sont mobilisés pour protéger les cueilleurs et dissuader les criminels— ont signalé d’innombrables incidents : champs incendiés, arbres abattus à la hache, olives volées, outils vandalisés et même attaques physiques d’agriculteurs. Ces incidents viennent s’ajouter à une longue liste de crimes, dont des incendies de mosquées incendiées et des profanations de tombes, euphémiquement appelés [par les colons] "opérations ’prix à payer’ ". Il y a également, dit-on, quelques champs de colons qui sont vandalisés.
Il y a quatre ans, la Haute Cour a signifié que le commandant militaire des territoires et ses agents —soldats de Tsahal, gardes frontière et policiers classiques— ont obligation d’assurer la sécurité des agriculteurs palestiniens tant quand ils se dirigent vers leurs champs que quand ils y sont au travail. Plus précisément, ont dit les juges, le commandant militaire doit assigner des forces à la protection des biens des agriculteurs. La Cour a rejeté la tactique de l’armée qui consiste à déclarer certains secteurs "zones militaires fermées" afin de protéger les Palestiniens de la violence des colons. Néanmoins, Tsahal limite la récolte à certaines heures en disant qu’elle n’a pas assez d’hommes pour assurer une protection à temps plein.
La police s’est aussi avérée impuissante à appliquer la loi contre les vandales juifs. Les statistiques compilées par l’organisation Yesh Din montrent que plus de 90% des enquêtes ouvertes par l’unité Shai (Cisjordanie) de la police sur les crimes commis par des Juifs contre des Palestiniens ont été classées sous des prétextes tels que "manque de preuves" ou "auteur inconnu". Le message ainsi envoyé aux criminels est qu’ils peuvent continuer à se déchaîner sans relâche ni entrave et sans craindre la loi.
Les dégâts en cours dans les oliveraies et la perturbation du travail des cueilleurs mettent à mal les moyens d’existence de milliers de familles palestiniennes. Un état qui respecte l’autorité de la loi ne peut pas les abandonner à des extrémistes dont le but est de déposséder leurs voisins de leurs terres.
Le gouvernement, à commencer par les plus hauts dirigeants, doit être parfaitement clair avec les forces de sécurité et leur expliquer que tant qu’Israël contrôle la Cisjordanie, il a la responsabilité de veiller sur tous les habitants de la région, —et qu’il ne doit y avoir qu’une loi et une seule, tant pour les terroristes juifs que pour les terroristes palestiniens.
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