jeudi 11 février 2010

Le Hamas dans le gouvernement et dans la résistance, quatre ans après

[ 10/02/2010 - 00:03 ]
Gaza – CPI

Cela fait quatre ans que le mouvement de la résistance islamique Hamas est au gouvernement, en restant toujours un mouvement de résistance. Quatre ans de diplomatie, fusil à l’épaule. Depuis que le Hamas est pouvoir, il a le droit à tout : au blocus comme à la guerre. Et les pressions d’ennemis comme celles venant de frères ne se sont pas arrêtées, et elles n’ont pas l’air de vouloir s’arrêter.
Le Centre palestinien des études et du développement a organisé, lundi 8 février 2010, un colloque intitulé : « Une lecture de l’expérience du Hamas dans le pouvoir et dans la politique ».
Youssef Risqa, conseiller d’Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, y a donné sa vision. Sa lecture commence de l’époque où le Hamas avait choisi de participer aux élections législatives de 2006 pour plusieurs raisons. La Palestine est à un stade de libération nationale. Le pouvoir permettrait de fournir aux gens leurs besoins, une affaire très difficile, puisque l’Entité sioniste a la mainmise sur toutes les entrées et toutes les sources.
Puis, continue le conseiller, le projet national n’avançait pas sans la participation aux élections et le travail en politique, sans implication de l’institution.
La participation du Hamas au pouvoir a fortifié la conception de l’ordre, de la loi, théoriquement comme concrètement. Il a fait du partenariat une partie intégrante du système politique. Il a également rendu au Conseil Législatif Palestinien sa dignité. Une sorte d’anarchie politique régnait. Cette anarchie aurait continué, si le Hamas n’avait pas participé au pouvoir.
L’anarchie administrative et la corruption financière étaient devenues monnaie courante. Pourtant, le Hamas a réussi à mettre fin à la corruption, malgré le blocus. Et en ce qui concerne les responsables du mouvement de la résistance islamique Hamas, aucun cas de corruption n’a été enregistré à l’encontre d’un de ses membres. Et en dépit de tous les problèmes financiers, il n’a rien emprunté de l’extérieur.
Auparavant, les relations avec le monde extérieur étaient monopolisées par quelques parties seulement de la scène politique palestinienne. Mais avec l’accord de la Mecque, le Hamas a pu briser cette monopolisation.
Le rendement du gouvernement
Il y a des critères selon lesquels sera jugé un gouvernement élu. Est-ce que ces critiques sont applicables au gouvernement palestinien de la bande de Gaza ? Le NON du Dr. Nadji Charb, un autre intervenant, était catégorique.
Dr. Charb, professeur en sciences politiques à l’université Al-Azhar, précise que le gouvernement palestinien de Gaza vit dans des conditions très particulières, avec un blocus et des pressions incessantes.
Dr. Charb a ajouté que le rapport du Groupe des crises internationales confirme que la politique visant à isoler le Hamas n’a rien donné. Tout au contraire, le Hamas s’approche d’un système efficace sur tous les niveaux : juridiques, législatifs, sanitaires, sociaux. Le Hamas a pu imposer l’ordre, à considérablement baisser la criminalité, et il s’est montré habile dans sa façon de contrer le blocus.
Finalement, il y a beaucoup de points positifs, résume Charb. Cependant, il regrette de voir la bande de Gaza devenir comme une caserne militaire. Il appelle aussi à ce que le gouvernement soit une partie intégrante de la société et qu’il soit pour tout le monde, non seulement pour le Hamas.