dimanche 21 février 2010

Fiasco de Netanyahou à Moscou : le durcissement des sanctions refusé

20/02/2010 
Il faut croire que la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Moscou n’a rien changé à la position russe. Après le départ du numéro un israélien, les responsables russes ont renouvelé les mêmes déclarations qui avaient précédé son arrivée.
A cet égard,  le Kremlin a affiché vendredi une nouvelle fin de non recevoir à la demande « de sanctions paralysantes» chères au responsable israélien.
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, «  le terme est inacceptable » pour la Russie.
Les seules sanctions acceptables, mentionne ce responsable russe, sont uniquement celles qui « doivent avoir pour but de renforcer le régime de non-prolifération », rapporte l’AFP.
La thèse avait été développée à plusieurs reprises par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, selon lequel "il est important que le régime de non-prolifération soit respecté… C'est notre position commune avec les Etats-Unis. Nous ne sommes pas d'accord à 100% sur les méthodes de sa réalisation ».
Ce refus a été jumelé d’un autre,  concernant le système de défense anti aérien S300, que les Israéliens et Occidentaux craignent voir aux mains des Iraniens.
 Réitérant la position de son pays exprimée la veille de la visite du responsable israélien, Ryabkov a rappelé la volonté de son pays de  remplir son contrat avec Téhéran. Attribuant les retards de  livraisons à « des problèmes techniques liés à l'adaptation de ces systèmes ».
 «Il est absolument erroné de mettre l'accent sur la question du S-300, ..., et des fournitures d’armements pour le transformer en un problème majeur, et le lier  à la discussion sur le rétablissement de la confiance dans le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire de l'Iran », a expliqué Ryabkov ce samedi, rapporte l’agence russe Interfax.
Analysant la position de leur pays sur ce dossier,  le directeur du Centre des études contemporaines iraniennes à Moscou, Radjab Safarov considère que dans son ensemble, elle reste inchangée, jugeant que c’est seulement le ton qui a changé.
« En dépit de ces déclarations menaçantes, il est très clair que la Russie n'apporterait pas son soutien à de nouvelles sanctions si le Conseil de sécurité devait se prononcer maintenant", estime-t-il.
"La Russie ne veut pas d'un cataclysme, dans la mesure où cela pourrait nuire à ses propres intérêts. L'Europe est loin de l'Iran, tandis que la Russie est quasiment un voisin", a déclaré Safarov à l'AFP.
Même son de cloche de la part de l'analyste russe Alexeï Malachenko, interrogé par l’AFP, selon lequel, « au fond, rien n'a changé dans la position russe ».
   "Ce qui intéresse la Russie, c'est que la situation reste en suspens. Si Ahmadinejad cède aux pressions, la Russie sera d'abord glorifiée, mais ensuite son rôle sera minime, car on pourra continuer sans elle", explique M. Malachenko, du centre Carnegie.
   Concernant la position iranienne, Malachenko considère que le président iranien "comprend le jeu de la Russie. Étant persuadé qu'elle allait faire marche arrière", en refusant finalement de se joindre à de nouvelles sanctions ».
Bien entendu, ces analyses venant de l’intérieur russe discréditent  une fois de plus les dernières allégations des dirigeants occidentaux (faisant état d’un ralliement de la Russie, en faisant croire entre autre que des sanctions seront votées le mois prochain), et qui à force d’être martelées, sans jamais aboutir, relèvent d’une guerre psychologique en perte de moyens.