dimanche 29 novembre 2009

Une manifestation à Jérusalem-Est rassemble des militants pour la paix israéliens et palestiniens

samedi 28 novembre 2009 - 10h:14

Saed Bannoura - Imemc

Vendredi après-midi, environ 70 militants israéliens et palestiniens pour la paix se sont rassemblés dans le quartier Sheikh Jarrah pour protester contre une décision judiciaire qui refuse à des propriétaires palestiniens le droit de rester dans leurs maisons.

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La tente d’Umm Kamel - démontée par Israël
(Photo Marcey Gayeer)

Un manifestant ultraorthodoxe, Nahum Novertze, a déclaré à des journalistes israéliens lors de la manifestation : « Quand les colonies ont été évacuées dans Gush Katif, [les colons] ont bénéficié de caravanes et de séjours à l’hôtel jusqu’à ce qu’ils obtiennent de nouveaux logements. Ici, ils jettent les Arabes dehors, sous la pluie, sans leur fournir de quoi se loger. C’est de la discrimination. Ils ont vécu ici pendant 43 ans et maintenant ils sont jetés à la rue comme des chiens. »

Dans un récent article sur Umm Kamel, une habitante de Sheikh Jarrah qui avait monté une tente après que les colons israéliens l’aient forcée à partir de sa maison en juillet, Marcey Gayer écrivait, dans The Electronic Intifada :

« L’incident fait partie d’une longue histoire de dépossession d’Umm Kamel, datant de 1972. Quand elle est arrivée dans le quartier en 1970, jeune mariée, il n’y avait aucune famille juive à vivre ici. La seule maison appartenant à des juifs, qui datait d’avant la guerre de 1948 - quand juifs, chrétiens et musulmans vivaient ensemble dans le même quartier - restait inoccupée. Alors, le Conseil de la communauté juive sépharade, s’appuyant sur un document ottoman de 1887, a revendiqué le secteur et fait pression sur ses habitants pour qu’ils s’en aillent. S’il est exact que la communauté sépharade a des attaches profondes pour les tombeaux des catacombes où beaucoup venaient prier et demander la bénédiction avant 1948, certains observateurs soutiennent que le document n’est pas recevable car il indique seulement que la communauté sépharade utilisait temporairement la propriété, mais n’en était pas propriétaire. En outre, l’avocat des habitants soutient qu’il n’a trouvé aucun document de ce genre dans les archives turques à Ankara quand il s’y est rendu tout spécialement pour contrôler l’authenticité de ce document, ce qui le renforce dans l’affirmation que le document lui-même est un faux.

« Le Registre israélien du Territoire a cependant certifié en 1972 que le document était authentique. Cette décision a été prise dans le cadre de la loi sur les Propriétés des Absents, de 1950, qui rend nulles toutes revendications de "propriétaires arabes absents de propriétés" antérieures à 1948 (c’est-à-dire les réfugiés palestiniens), tout en réhabilitant un titre pour les biens possédés par des juifs avant 1948. Après 10 ans d’âpres débats, le tribunal a reconnu la revendication territoriale du Conseil de la communauté juive sépharade. »

Les Palestiniens qui furent expulsés de Sheikh Jarrah vivaient dans leurs maisons depuis au moins 1948, et certains y vivaient depuis bien plus longtemps (dans des maisons transmises depuis des centaines d’années par leurs ancêtres). Ces dernières années, les colons israéliens ont attaqué à multiples reprises le quartier, blessant les habitants, endommageant leurs biens et même chassant à coups de pied les Palestiniens de leurs maisons, puis s’y installant. Les Palestiniens expulsés ont essayé de monter des camps dans la rue, devant leurs maisons, et d’y organiser des manifestations silencieuses, mais systématiquement ces camps ont été démontés et dispersés par les autorités israéliennes.

samedi 28 novembre 2009 - IMEMC - traduction : Info-Palestine.net