dimanche 29 novembre 2009

Les Palestiniens parlent de « propagande »

publié le samedi 28 novembre 2009

Agnès Rotivel
L’Autorité palestinienne estime que le temps joue pour elle

Pour le chef des négociateurs palestiniens, Saeb Erekat, la proposition de Benyamin Netanyahou relève de la « propagande ». Elle « consiste plus à apaiser Washington qu’à se réconcilier avec les Palestiniens. Mais au bout du compte, c’est avec nous que Netanyahou devra faire la paix, pas avec les Américains », a-t-il déclaré.

Le contentieux de la colonisation constitue la principale pierre d’achoppement à une reprise des discussions. Les Palestiniens posent comme condition à leur retour à la table de négociation un gel total des implantations en Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est. L’offre israélienne ne concerne pas les projets déjà en cours dans les colonies, ni les zones de la Cisjordanie annexées par Israël dans la municipalité de Jérusalem après l’occupation des territoires en 1967, ni la partie orientale de la Ville sainte.

En annonçant qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle, Mahmoud Abbas crée une incertitude pour l’administration Obama.

Le négociateur américain George Mitchell l’a admis, « on est loin du gel total des colonies, mais c’est plus que ce qu’aucun gouvernement israélien a fait auparavant, et cela peut faire progresser vers un accord entre les deux parties ». Faux, répondent les Palestiniens, rappelant qu’à la conférence d’Annapolis, en novembre 2007, le premier ministre israélien d’alors, Ehoud Olmert, avait fait une proposition similaire, qu’ils avaient refusée. L’Autorité palestinienne souligne que la colonisation, qui morcelle la Cisjordanie, empêche toute possibilité de créer dans l’avenir un État palestinien viable.

L’Autorité palestinienne va-t-elle céder aux pressions de Washington ? Pas à n’importe quel prix, rétorquent les Palestiniens. L’Autorité palestinienne a prévenu : ou Israël stoppe la colonisation et accepte de revenir à des frontières de 1967 ou, dans deux ans, faute d’avoir obtenu la création d’un État palestinien viable, l’Autorité palestinienne se dissoudra et l’État hébreu devra intégrer la population palestinienne de la Cisjordanie et de Gaza.

En annonçant qu’il ne se représenterait pas à la prochaine présidentielle, Mahmoud Abbas crée par ailleurs une nouvelle incertitude pour l’administration Obama. Avec qui négocier ? Si l’accord avec le Hamas pour la libération de Gilad Shalit a bien lieu dans les prochains jours, il devrait inclure l’élargissement de Marwan Barghouti, en prison depuis 2002 [1]. Ce dirigeant du Fatah, parti de Mahmoud Abbas, est le principal leader de la seconde Intifada et il entretient de bonnes relations avec le Hamas. Il a annoncé qu’il se présenterait à l’élection présidentielle où il a toutes les chances d’être élu. C’est un homme extrêmement populaire et beaucoup moins souple que Mahmoud Abbas.

[1] voir aussi dans l’Humanité :

La négociation pour la libération de Shalit bloque sur Marwan Barghouti

Les discussions reprendront mardi (1 décembre). Israël n’a pas encore répondu aux demandes des factions palestiniennes qui détiennent le soldat franco-israélien.

Malgré les rumeurs de libération prochaine de Gilad Shalit, il semble que les négociations soient plus difficiles que prévu entre le Hamas et Israël, via l’Egypte et l’Allemagne. Israël « porte la responsabilité du retard de la conclusion de l’accord en vue de la libération de Shalit contre des prisonniers palestiniens », a déclaré Khalil Al Hayat, l’un des dirigeants du mouvement islamiste dans la bande de Gaza dans un communiqué publié sur un site Internet proche du Hamas. Selon lui, Tel-Aviv « n’a pas encore répondu aux demandes des factions palestiniennes qui détiennent le soldat ».

Comme en écho, le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a expliqué que «  pour parvenir à sa libération, il faut faire tout ce qui est possible et approprié mais pas à n’importe quel prix ». D’ailleurs, depuis plusieurs jours, la censure militaire israélienne impose un black-out sur les informations concernant les tractations menées dans ce cadre.

Ironie de l’histoire, les médias israéliens utilisent largement les informations de la presse étrangère, notamment arabe, pour couvrir l’affaire. En réalité, Israël refuserait d’élargir certains détenus dont la libération est demandée par le Hamas en échange de Shalit, ce qui repousse l’éventualité d’un accord. «  Il y a eu des progrès sur certains noms mais il y a un paquet, un groupe problématique  » parmi une liste de 450 prisonniers, a expliqué une source proche des négociations.

Les discussions achoppent-elles sur le nom de Marwan Barghouti ? Le vice-premier ministre israélien Silvan Shalom a affirmé lundi que Barghouti ne serait pas inclus dans l’échange de prisonniers envisagé, bien que d’autres ministres y soient ouvertement favorables. Dans un entretien publié mercredi par le journal italien Corriere della Sera, Barghouti explique pourtant qu’il figure sur la liste d’échange. L’enjeu est évidemment de taille. Si Barghouti est libéré rapidement, il pourrait être candidat à la prochaine présidentielle palestinienne, Mahmoud Abbas ayant réaffirmé mercredi qu’il ne solliciterait pas un nouveau mandat mais resterait jusqu’à la relève issue des prochaines élections palestiniennes.

Pierre Barbancey

http://www.humanite.fr/2009-11-27_I...

publié par la Croix le 27 novembre

http://www.la-croix.com/Gel-de-la-c...

Ajout de note : C Léostic, Afps