lundi 12 octobre 2009

Nobel de la Paix ; Etonnement et perplexité en Israël et en Palestine

publié le dimanche 11 octobre 2009

Laurent Zecchini
Après les Etats-Unis, le pays le plus surpris par l’attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama est sans doute Israël, l’étonnement des Israéliens le disputant à celui des Palestiniens. Cette décision, que Reuven Rivlin, président de la Knesset (Parlement) et membre du Likoud, le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou, a qualifiée, vendredi 9 octobre, de "bizarre", ne pouvait l’être davantage alors que George Mitchell, envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, se trouvait à Jérusalem pour tenter de ressusciter un processus de paix dont l’absence de résultats a écorné la crédibilité du chef de la Maison Blanche dans la région.

Jérusalem Correspondant

Officiellement, les deux parties, soucieuses de se concilier les bonnes grâces de Washington, ont usé du registre diplomatique. A commencer par Shimon Pérès, lauréat du prix Nobel de la paix en 1994. "Vous avez apporté à l’humanité tout entière un nouvel espoir. Sous votre leadership, la paix est devenue une vraie priorité", écrit le président israélien dans une lettre à M. Obama. Même ton pour M. Nétanyahou : "Vous avez déjà inspiré tellement de gens à travers le monde, et je sais que cette récompense exprime aussi l’espoir que votre présidence sera annonciatrice d’une nouvelle ère de paix et de réconciliation."

L’Autorité palestinienne n’a pas été en reste, même si son président, Mahmoud Abbas, s’est montré plus politique, espérant que "la paix prévaudra en Palestine et dans la région sous la présidence de M. Obama, grâce à l’instauration d’un Etat palestinien avec comme capitale Jérusalem-Est".

"Promesses"

Le Hamas a été le seul à crier que le roi était encore un peu nu... Le président des Etats-Unis a "encore beaucoup à faire avant de mériter ce prix", a estimé le mouvement de la résistance islamique. "Il n’a rien présenté aux Palestiniens, si ce n’est des promesses et de bonnes intentions. Dans le même temps, il accorde un soutien absolu à l’occupation" (israélienne).

Aucune percée n’était attendue durant la visite de M. Mitchell. Elle s’est déroulée alors qu’une vive tension régnait à Jérusalem. Vendredi, le déploiement de plusieurs milliers de policiers et de soldats a assuré le calme. L’ensemble du pays était placé en "état d’alerte avancée".