lundi 12 octobre 2009

Annulation de manœuvres aériennes Israël-Turquie-États-Unis

12/10/2009
Selon la radio militaire israélienne, l'annulation de cet exercice traduit la dégradation des relations entre Tel-Aviv et Ankara.
Des manœuvres aériennes qui devaient avoir lieu à compter d'aujourd'hui en Turquie avec la participation d'Israël ont été reportées, a indiqué hier l'armée israélienne dans un communiqué. « L'exercice nommé Anatolian Eagle (Aigle d'Anatolie), qui devait avoir lieu en Turquie du 12 au 23 octobre, a été reporté jusqu'à nouvel ordre à la suite de la décision de la Turquie de modifier la liste des participants en excluant Israël », selon ce texte. « Cette décision a été prise quelques jours avant la tenue de l'exercice, qui a lieu périodiquement et permet un entraînement pour la coopération aérienne internationale », a ajouté l'armée sans donner d'autres détails.
Selon la radio militaire, l'annulation de cet exercice, auquel devaient également participer des appareils américains et de pays de l'OTAN, traduit la dégradation des relations entre Israël et la Turquie depuis l'opération militaire menée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza en début d'année. Cette opération de 22 jours a fait plus de 1 400 morts palestiniens, selon des sources médicales palestiniennes. En 1996, Israël et la Turquie ont signé un premier accord militaire prévoyant un entraînement de l'aviation des deux pays dans leurs espaces aériens respectifs. Cet accord a été vivement critiqué par la plupart des pays arabes et l'Iran.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a tenté hier de minimiser la décision d'Ankara. « La Turquie a été et reste un point d'ancrage stratégique très important au Moyen-Orient, et ses relations avec Israël servent les intérêts de toute la région », a affirmé M. Ayalon à la radio publique. Il a également qualifié la Turquie « d'État tolérant faisant partie du monde occidental et qui sert de contre-modèle au régime iranien ».
La radio publique a pour sa part précisé que ces manœuvres devaient comprendre des exercices d'attaques dans l'espace aérien turc près des frontières avec la Syrie, l'Irak et l'Iran, ainsi que des exercices d'attaque de système terrestre de défense aérienne et de ravitaillement en vol.
La Turquie, pays majoritairement musulman au régime laïque, est le principal allié d'Israël dans la région, mais entretient des liens étroits avec les Palestiniens, dont la cause bénéficie d'un large capital de sympathie dans le pays. Début septembre, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avait annulé une visite qu'il devait effectuer en octobre en Israël, selon des sources officielles israéliennes.
Selon la presse, cette annulation faisait suite au refus d'Israël de lui permettre de se rendre dans la bande de Gaza par le point de passage israélien d'Erez pour s'entretenir avec des dirigeants du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle le territoire palestinien depuis plus de deux ans. Les autorités israéliennes refusent d'accueillir des hôtes officiels étrangers qui veulent se rendre à Gaza sans s'engager au préalable à ne pas avoir de contact avec le Hamas, considéré par Israël comme une organisation terroriste.