vendredi 17 juin
Dans  cette période troublée où le journaliste doit manifester la plus grande  prudence dans le compte-rendu des événements du Moyen-Orient et éviter  de choquer l’opinion publique, il est bon de rappeler quelques principes  et règles qui permettront de parer aux critiques. Correctement  appliquées, les préceptes et conseils ci-dessous vous éviteront d’être  accusé d’opinion tendancieuse.
Pense-bête à l’usage du journaliste chargé du Moyen-Orient
• Ne jamais oublier que ce sont toujours les Arabes qui attaquent ;  Israël ne fait que se défendre et agit toujours en représailles.
• Quand l’armée israélienne tue des civils arabes, c’est toujours en  état de légitime défense. Quand des civils israéliens sont tués, cela  s’appelle du terrorisme.
• Les Israéliens n’enlèvent pas les civils palestiniens, ils les capturent.
Toujours mentionner les nécessités de sécurité pour expliquer ces captures.
• Inversement, les Palestiniens et Libanais ne sont pas habilités à  capturer des militaires israéliens ! S’ils le font, le qualificatif à  utiliser est enlèvement.
• Il n’est pas convenable de mentionner le nombre prisonniers  palestiniens (11.000, dont 300 enfants) capturés actuellement. Si,  malgré tout, vous devez en faire état, qualifiez-les de  terroristes ou  supposés terroristes.
• Utilisez le moins possible le terme Palestinien et préférez Arabe, terme officiel du gouvernement israélien pour désigner les habitants non-juifs des deux territoires.
• Quand vous mentionnez le "Hezbollah", toujours ajouter l’expression soutenu par la Syrie et l’Iran.
Mais quand vous parlez d’Israël, il est superflu d’ajouter soutenu  par les USA et l’Europe. On pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit  déséquilibré.
• Ne pas utiliser le terme "territoires occupés" mais territoires  contestés. A ce propos, il est aussi préférable de dire Judée-Samarie  plutôt que Cisjordanie.
• Ne jamais rappeler les diverses résolutions de l’ONU ou conventions  de Genève défavorables à Israël. Idem pour les condamnations par la  Cour de Justice de La Haye... Cela risque de perturber le lecteur,  téléspectateur ou auditeur.
• Il est préférable de ne pas dire armée israélienne, mais d’utiliser la qualification plus sympathique de Tsahal.
• Il est de bon ton de laisser entendre que le "Hamas"  est un groupe terroriste qui ne reconnaît pas l’Etat d’Israël (ces  Islamistes qui ne veulent pas la Paix est un commentaire bienvenu).
Surtout, ne faire aucune mention de la reconnaissance faite en 2002.
• Il n’est pas indiqué de signaler qu’Israël a toujours refusé de fixer ses frontières et ne reconnaît pas la Palestine.
• Le mot colonies doit être écarté dans vos textes, parlez plutôt d’implantations.
• Afin d’affirmer la symétrie du conflit, ne jamais évoquer  l’expansionnisme israélien mais toujours parler de deux peuples se  disputant un territoire.
• Au cas où vous devriez évoquer les projets de développement  nucléaire de l’Iran, il n’est pas utile d’insister sur l’arsenal  nucléaire militaire israélien... Et surtout pas de signaler que c’est la  6ème puissance mondiale dans ce domaine.
• Quand vous devez faire état du refus palestinien d’agréer les  conditions israéliennes pour l’arrêt des hostilités, toujours ajouter  que "Israël considère qu’il n’a plus de partenaire pour le processus de  paix"... Si possible sur un ton de regret.
• Si vous êtes appelé à citer le "mur de séparation", ne jamais  mentionner qu’il a été établi sur des terres palestiniennes annexées,  mais toujours mentionner que ce mur a été érigé pour arrêter les  attentats terroristes... Et éviter surtout de citer la condamnation du  "Tribunal International de Justice" exigeant son démantèlement.
• Concernant les opposants à Israël, ne jamais utiliser les mots  résistants ou militants... Toujours parler d’activistes. Même s’ils  manifestent seulement pour la paix, ils doivent être qualifiés de  pro-palestiniens.
• Au cas ou vous seriez amené à reparler de "Plomb Durci",  toujours reprendre la thèse israélienne : c’est le Hamas  qui a rompu la trêve (ajoutez "unilatéralement" pour une meilleure  compréhension)... et qu’Israël avait mis les Palestiniens en garde avant  les bombardements (inutile de citer les bombes au phosphore).
• En cas de nouvelle opération visant à briser le blocus de Gaza,  utilisez des expressions telles "cette flottille de soi-disant  pacifistes" ou "acte de provocation"...  et surtout évitez les  commentaires du style "blocus illégal d’Israël, condamné par l’ONU".
• Si vous en avez l’occasion, affirmez qu’Israël est la seule  démocratie du Moyen-Orient. Evitez, évidemment, d’ajouter que cette  qualité ne concerne que la population blanche et juive du pays.
• Ne faites aucune critique de la volonté du gouvernement actuel de  transformer le terme Israël en Etat Juif, excluant de facto les 20% de  musulmans de la population. Toujours éviter la référence religieuse à ce  propos.
• Les Israéliens parlant mieux le français que les Arabes,  donnez-leur souvent la parole. Ils peuvent mieux nous expliquer les  règles précédentes et vous affirmerez ainsi votre neutralité  journalistique.
Note Importante
Au cas où certains de vos collègues contreviendraient aux règles  ci-dessus, prière d’en aviser les responsables de votre media. C’est un  devoir citoyen de signaler ces dérives antisémites.
 
 
