15/04/2011
Après une décennie d’enquête, le procureur général israélien a annoncé  mercredi qu’il avait l’intention de poursuivre le populiste ministre  israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman,  pivot de la coalition au pouvoir, pour « blanchiment d’argent,  subornation de témoins, abus de confiance et fraudes », des chefs  d’inculpation passibles de plus de dix ans de prison. Le procureur  Yehuda Weinstein a toutefois refusé de suivre les recommandations de la  police et d’inculper M. Lieberman, responsable israélien le plus  controversé et chef d’Israël Beiteinou, de corruption.Le chef de la  diplomatie va en outre disposer d’un répit. Il pourra présenter sa  défense lors d’une audience, avant que le procureur général ne décide de  son éventuelle inculpation officielle. Toute cette procédure pourrait  durer un an, selon les experts juridiques.En attendant, M. Lieberman qui  a annoncé son intention de rester en place continue à proclamer son  innocence en se présentant comme une victime de « l’establishment ».  Selon un sondage publié par le quotidien Haaretz, cette thèse est en  grande partie partagée par l’opinion publique : 38 % des Israéliens  pensent que les menaces d’inculpation sont justifiées, tandis que le  même pourcentage estiment que cette décision résulte d’une « persécution  politique ».« Nous allons continuer sur la voie que nous avons  empruntée au sein du gouvernement comme s’il n’y avait pas eu de  décision » du procureur général, a assuré hier le ministre des  Infrastructures Uzi Landau, membre d’Israël Beiteinou. M. Lieberman, sur  le ton de la boutade, a lui-même assuré mercredi aux journalistes :  « C’est le paradis, tout va bien. » « Nous ne devons laisser croire que  le gouvernement peut être renversé et remplacé par une autre majorité.  Cette coalition est stable et responsable », avait-il affirmé. Sans les  15 députés (sur 120) d’Israël Beiteinou, M. Netanyahu perdrait sa  majorité.Les commentateurs soulignent que pour le moment, le  gouvernement n’est pas menacé. « En l’absence d’une inculpation de  corruption, qui était au cœur du dossier, tout cela ressemble à une  histoire à laquelle Lieberman va survivre, de même que le gouvernement  et l’establishment politique », estime Sima Kadmon dans le quotidien  Yediot Aharonot. Benjamin Netanyahu « peut rester calme pour le  moment », estime aussi Maya Bengal dans le quotidien Maariv. Arnon  Abramovitch, commentateur politique de la deuxième chaîne de télévision  privée, se montre plus prudent. « Benjamin Netanyahu n’a cessé  d’affirmer que Lieberman était son allié naturel, le problème, c’est la  nature de cet allié qui est imprévisible. Netanyahu est en fait otage de  Lieberman », a-t-il ajouté.Au fil des ans, Avigdor Lieberman,  connu pour ses excès de langage, s’est taillé une réputation d’« homme  fort » prêt à déchoir de leur nationalité les membres de la minorité  arabe qui ne prêteraient pas allégeance à Israël, ce qui lui a valu  d’être dénoncé comme « fasciste » et « dangereux » par ses détracteurs  de gauche. Israël Beiteinou, qui a le vent en poupe dans les sondages,  s’est également trouvé un autre cheval de bataille ces derniers mois en  présentant une série de propositions de loi visant des ONG israéliennes  de défense des droits de l’homme, accusées de faire le jeu des  Palestiniens et d’être financées par des organisations ou des pays  étrangers « hostiles ». (Source : AFP)  
 
 
