Corse matin
Ali  Jamil Alamouty et Abdalmouati Alhabilet, victimes du blocus de Gaza,  étaient venus l’an dernier à Ajaccio pour témoigner sur leurs conditions  de travail, extrêmement difficiles et dangereuses, qui sont leur  quotidien.
 Photo Pierre-Antoine Fournil
Photo Pierre-Antoine FournilPrès de 3 500 pêcheurs professionnels travaillent le  long des 40 kilomètres de littoral de la bande de Gaza. Mais l’industrie  de la pêche de Gaza a été décimée ces dernières années suite aux  restrictions de plus en plus pénalisantes mises en place par Israël,  concernant la distance en mer à laquelle les pêcheurs peuvent naviguer  sans qu’on leur tire dessus ou sans être harcelés.
Des accords stipulaient pourtant que les pêcheurs palestiniens pouvaient  pêcher jusqu’à 20 milles nautiques à partir du littoral, mais ils ne  sont pas respectés. À Gaza, la pêche est donc devenue une activité  extrêmement périlleuse. Des pêcheurs ont été tués, d’autres ont été  arrêtés et leurs bateaux carbonisés par les forces de sécurité  israéliennes.
Ces restrictions des droits de pêche ont conduit à une  exploitation intensive dans les eaux côtières peu profondes qui a épuisé  les réserves naturelles et menace les pêcheurs de la perte de leurs  ressources de base. Une situation une fois de plus inadmissible à l’égard du peuple  palestinien.
Le soutien de la profession et de la CTC
Il y a quasiment un an, en juin dernier, deux pêcheurs  de Gaza avaient été invités à Ajaccio par l’association Corsica  Palestina et des engagements avaient été pris pour poursuivre et  pérenniser les relations entre ces deux territoires.  Un projet  humanitaire « Un camion pour Gaza » transportant du matériel de pêche  grâce à la solidarité des pêcheurs d’Ajaccio est né de cet engagement.   Après divers entretiens avec les différents professionnels de la pêche  en Corse, mais aussi les services de la collectivité territoriale de  Corse, ce projet s’est transformé en « dispositif de coopération  décentralisé ».
« Il portera sur un échange de savoir-faire entre les  professionnels de la pêche insulaires et ceux de Gaza », expliquent  Vincent Gaggini et Jean-Pierre Bizon, lui-même ancien pêcheur.
Tous deux militants de l’association Corsica Palestina,  ils partiront samedi pour Gaza afin de mettre en place ce projet. « Notre première tâche sera de déterminer notre partenaire au sein des  professionnels de la pêche à Gaza ainsi que d’autres intervenants qui  pourront être associés sur place au projet qui portera notamment sur les  différentes techniques de pêche par rapport à toutes les contraintes  imposées ».
Dans un second temps, un séjour à Gaza pourra être  organisé avec les représentants de la pêche en Corse, des membres de  Corsica Palestina et des conseillers territoriaux.
Son financement devrait être assuré par la CTC, les  Citées Unies de France, le ministère des affaires étrangères et l’Union  européenne.
 
 
