mercredi 30 mars 2011

Un libraire palestinien connu en passe d’être expulsé de Jérusalem Est

mardi 29 mars 2011
Le gouvernement israélien est en train d’expulser Munther Fahmi, Palestinien né à Jérusalem, et ayant également la nationalité américaine pour avoir vécu dans les deux pays, qui tient la librairie de l’American Colony, hôtel de classe internationale à Jérusalem, où nombre d’émissaires et diplomates ont leurs habitudes.
"Munther Fahmi est une figure bien connue des diplomates et journalistes étrangers à Jérusalem. Sa librairie dans l’enceinte de l’American colony est un point de passage obligé pour quiconque souhaite se familiariser avec les racines du conflit israélo-arabe. Parmi ses clients les plus connus figurent de nombreux ambassadeurs, écrivains, ou hommes politiques comme l’ancien président Jimmy Carter ou Catherine Ashton, responsable en titre de la politique étrangère de l’Union européenne", rapporte le quotidien israélien Haaretz.
Il s’avère que tous les soutiens du monde ne valent rien aux yeux du ministère de l’Intérieur israélien, qui s’efforce en ce moment de faire expulser M. Fahmi.
Fahmi est Palestinien, il est né à Jérusalem, et il y a vécu jusqu’à l’âge de 21 ans ; il est ensuite allé vivre aux Etats Unis pendant vingt ans, où il s’est marié et a obtenu la nationalité américaine.
Après de fréquentes visites à Jérusalem, il est finalement revenu y vivre en 1993, bien que son permis de résidence ait été annulé dans l’intervalle.
Comme la plupart des résidents arabes de Jérusalem Est qui ont refusé la nationalité israélienne, Fahmi avait choisi le permis de résidence plutôt que la nationalité.
Durant les 17 années écoulées, Fahmi se déplaçait grâce à son passeport américain, et résidait donc dans sa ville natale sous le statut d’un touriste. A chaque fois que son visa tourisme arrivait à expiration, il quittait le pays pour y revenir aussitôt, de façon à le renouveler.
Cependant, il y a un an et demi, Fahmi a été informé par le ministère de l’Intérieur que son visa ne serait pas renouvelé et qu’il devait quitter le pays définitivement.
Tous ses recours tendant à faire reconnaître que sa famille et ses affaires étaient bien à Jérusalem ont été déboutés. Il a également introduit une demande auprès de la cour suprême en vue de se voir reconnaître un droit de séjour.
Son avocat a apporté la preuve que le centre de la vie de Fahmi était à Jérusalem et que cela était attesté par bon nombre d’institutions israéliennes, dont le groupe Haaretz lui-même ou la chaîne de librairies Steimatzky.
Le ministère de l’Intérieur a répondu que cela avait été pris en considération par la Cour suprême, mais qu’elle avait avalisé le point de vue de l’Etat dans son arrêt.
Une pétition adressée au ministre de l’Intérieur Eli Yishai qui avait été émise au sujet de Fahmi a en effet reçu des centaines de signatures, dont celles de journalistes, d’éditeurs, et d’universitaires. Cette pétition souligne l’importance de la librairie de Fahmi, comme espace de rencontre pour les écrivains, les diplomates, les journalistes."
http://www.ipetitions.com/petition/munther/
(Traduit par PH.C. à partir de Haaretz)
CAPJPO-EuroPalestine
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