lundi 13 décembre 2010

A Bil’in, les droits humains, ça ne veut rien dire

publié le dimanche 12 décembre 2010.
11 décembre
La Journée internationale des Droits humains est devenue une méchante plaisanterie hier en Palestine, alors que les manifestants non violents étaient aspergés de gaz lacrymogènes, tirés à balles d’acier enrobées de caoutchouc, et arrêtés alors qu’ils manifestaient dans la non-violence.

Texte de Brynn Utela, photos avec l’aimable autorisation d’Activestills.


Photo : Les manifestants non violents défilaient pour la Journée internationale des Droits humains, exigeant la libération d’Abdallah Abu Rahmah, toujours détenu bien que sa peine de prison soit finie. Il a été arrêté il y a un an pour avoir participé à la coordination des manifestations hebdomadaires à Bil’in.
Les manifestations non violentes hebdomadaires organisées hier à travers toute la Palestine ont connu une forte participation internationale en commémoration de la Journée internationale des Droits humains.
Ce soutien international toujours plus fort n’a guère dissuadé les soldats israéliens d’utiliser des quantités inhabituelles de lacrymogènes pour disperser les foules, en plus des balles caoutchouc et des grenades assourdissantes ; ils ont en outre arrêté deux militants à Bil’in, et un à Beit Ma’asara.
Un militant qui fut témoin de la violence israélienne nous a déclaré, « Les Israéliens ont lancé les lacrymogènes avant même que la manifestation ne soit arrivée au mur… c’était dingue ! ».
Les manifestations à Bil’in ont revêtu une importance particulière ce vendredi car c’était le jour du premier anniversaire de l’emprisonnement d’Abdallah Abu Rahmah. Rahmah était le coordinateur du Comité populaire contre le mur et la colonisation, à Bil’in, quand il a été arrêté, le 10 décembre 2009, et il fut reconnu coupable « d’avoir organisé des manifestations illégales » et « d’incitation ».

Photo : Des soldats israéliens ont formé une première ligne pour intimider les manifestants et se préparent à l’affrontement.
Bien que sa peine de prison ait expiré le mois dernier, Abdallah Abu Rahmah est toujours gardé en détention à la requête du ministère public israélien. Malgré des manifestations de masse et la condamnation internationale, il est maintenu derrière les barreaux.
L’ampleur de la protestation à Bil’in a conduit à une réponse répressive exceptionnelle de l’armée israélienne. Les forces israéliennes ont utilisé des gaz, des grenades assourdissantes et des balles caoutchouc pour disperser les foules.
Les soldats israéliens ont également déclaré, en toute illégalité, que le secteur était « Zone militaire fermée », tentant ainsi d’obliger les manifestants étrangers à partir du secteur. Déclarer ce secteur « Zone militaire fermée » sans une ordonnance de tribunal est illégal selon la loi israélienne d’occupation.
Un militant a refusé de partir de la « Zone militaire fermée » et il est arrêté. Il sera relâché quelques heures plus tard après la fin de la manifestation.
 
Photo : Un militant allemand est arrêté après que les Israéliens aient déclaré illégalement la terre palestinienne de Bil’in, « Zone militaire fermée ».
Un Palestinien a également été arrêté à Bil’in et gardé en détention avant d’être relâché dans l’après-midi.
Un militant israélien a également été arrêté, puis relâché, hier, à la manifestation hebdomadaire de Beit Ma’asara.
http://www.palestinemonitor.org/spip/spip.php?article1646
traduction : JPP
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