lundi 13 décembre 2010

« Le règlement de la question palestinienne, une nécessité pour la communauté internationale »

publié le dimanche 12 décembre 2010
Entretien avec Hassan Balawi

 
OPINION :
Où en est l’Autorité palestinienne aujourd’hui, alors que Gaza reste sous contrôle du Hamas et que le président Abbas est toujours en place à cause du report des élections ?
L’Autorité palestinienne (AP) reste aujourd’hui une chose essentielle dans la mesure où elle remplit un besoin, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi pour les États arabes, Israël et la communauté internationale (Union européenne et États-Unis), et ce, malgré les divisions palestiniennes entre le Fatah et le Hamas (1) et la situation de « ni guerre ni paix » qui prévaut aujourd’hui dans les Territoires palestiniens, du fait de l’impasse dans lequel se trouve le processus d’Oslo. La raison essentielle en est la poursuite par Israël de sa politique d’occupation, notamment à travers la construction du mur et le renforcement de la colonisation dans les Territoires occupés, qui rendent impossible l’évolution de l’Autorité vers un véritable État souverain.
Dans ce contexte, la disparition de l’AP conduirait une grande partie de la région vers l’incertitude en raison du développement de tendances islamistes salafistes (en Palestine et dans l’ensemble de la région) et donc, contrairement à ce qui est parfois dit, la disparition de l’AP n’arrangerait pas les principaux acteurs régionaux.
Le maintien de cette instance reste fondamental, tout simplement parce que c’est elle qui gère la vie quotidienne du peuple palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Même Israël, qui fait tout pour limiter le développement de l’AP vers un État palestinien souverain et pour discréditer son action politique, a également besoin de cette autorité, car il peut ainsi apparaître aux yeux de l’opinion comme étant dispensé en quelque sorte de ses obligations. Selon la quatrième convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre (12 août 1949), une puissance occupante est en effet responsable de la population qu’elle contrôle, de son approvisionnement en vivres et en médicaments, de la santé et de l’éducation des enfants, etc. Or, depuis l’entrée en vigueur des accords d’Oslo et la mise en place de l’Autorité palestinienne en juillet 1994, Israël ne s’occupe que de la gestion de la sécurité et des frontières des Territoires occupés palestiniens et se retrouve dispensé de ses autres obligations, qui coûtent cher financièrement et politiquement.
L’Autorité palestinienne étant financée par la communauté internationale, jamais une occupation n’aura été aussi favorable pour une puissance occupante. Israël n’en exerce pas moins une occupation de plus en plus brutale par la mise en place de barrages de contrôle sur l’ensemble de la Cisjordanie et la construction de colonies en violation du droit international et d’un mur.
L’existence de l’AP avec ses institutions permet également à Israël de dire à la communauté internationale qu’il n’y a plus d’occupation militaire ni dans la bande de Gaza ni en Cisjordanie, en dépit du système de sécurité qui, lui, vise à empêcher tout attentat et action militaire contre l’État hébreu. Dans ce contexte, l’éventuelle disparition de l’AP inquiète Israël et menace ses intérêts, car du jour au lendemain, le pays se retrouverait de nouveau responsable de presque 4 millions de Palestiniens. Aussi, malgré la politique menée dans les Territoires à l’encontre de l’Autorité palestinienne, Israël a-t-il plus que jamais intérêt à ce qu’elle se maintienne, mais en même temps, qu’elle reste dépendante et sous pression.
Cette situation de « ni guerre ni paix » qui prévaut depuis les accords d’Oslo n’est aujourd’hui plus tenable pour les Palestiniens. Les Israéliens doivent savoir qu’ils n’ont d’autre alternative à la paix, comprise comme la dignité et la souveraineté pour les Palestiniens conformément au droit international, que le retour à la situation ante Oslo. Vous constaterez que je ne parle pas de guerre, car les Palestiniens ne disposent ni de chars, ni d’avions, ni d’armée, et ils savent que la lutte armée qu’ils ont menée pendant quarante ans fait beaucoup moins de morts en une année que les accidents de voiture en Israël ! Ils ne peuvent militairement rien faire face à la quatrième armée du monde, leur lutte armée étant avant tout une action politique, médiatique et populaire. Ce que je veux dire par là, c’est que les Palestiniens n’ont pas la capacité de déclencher une guerre.
Quel risque représente cette situation de « ni guerre ni paix » ?
Les Palestiniens ont fait à Oslo une importante concession historique, en reconnaissant qu’ils devaient créer leur État sur 22 % du territoire historique de la Palestine. C’est d’ailleurs ce qu’ils ne cessent de dire aux Israéliens. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, l’a encore rappelé début février 2010, lors de la dixième conférence de Herzliya sur la sécurité d’Israël (2), en affirmant qu’un État palestinien
La bande de Gaza soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007 ne pouvait être établi que sur la base de la paix, de la justice, de l’équité, de la stabilité et de la sécurité. Et que cette justice passait par le droit de créer un État palestinien sur 22 % de la Palestine historique. Cela relève aussi de l’intérêt des Israéliens, car dans la paix, il y a une certaine justice, et non la justice totale, absolue, qui correspondrait à un État palestinien sur l’ensemble de la Palestine historique. Les Israéliens ont donc aujourd’hui le choix entre cette paix liée à une certaine justice et une situation de « non-paix » aux conséquences inconnues : le déclenchement d’une nouvelle Intifada ? de nouveaux attentats terroristes ? une guerre avec l’Iran ? un nouveau conflit avec le Hezbollah ? Personnellement, je n’en sais rien. Le jour où il n’y aura plus de perspectives, tout sera ouvert. En termes de stratégie, ce cadre de « non-paix » me paraît plus dangereux que la guerre elle-même. Car la « non-paix » est pleine d’imprévus et il est impossible de savoir comment elle va se dérouler, qui va la mener et quelles en seront les conséquences.
Nous en sommes aujourd’hui à ce stade. L’Autorité palestinienne ne peut plus continuer dans cette configuration, cela fait quinze ans que cela dure, et ce, même si elle reste un besoin pour les Palestiniens. L’Autorité représente tout de même 170 000 fonctionnaires (y compris à Gaza), des ministères, des organismes, tout un système financé par des taxes et surtout les donateurs de la communauté internationale. Sa disparition signifierait un appauvrissement pour l’économie palestinienne, car les milliers de fonctionnaires de l’AP font vivre un demi-million de personnes, si l’on considère qu’une famille palestinienne comprend entre cinq et huit personnes. Elle reste également indispensable à la communauté internationale, qui a besoin d’un partenaire pour négocier ou apporter de l’aide aux Palestiniens, ainsi qu’au Hamas.
Même si le mouvement islamiste, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza, déclare ouvertement son hostilité à l’AP et à son président, Mahmoud Abbas, le Hamas dépend de son autorité. Le gaz, l’essence, l’électricité, les médicaments qui alimentent Gaza sont en effet payés par l’AP pour le bien du peuple palestinien, y compris ses fonctionnaires. Le Hamas est donc dans une position très confortable, puisqu’il gouverne sans en assumer les frais. L’AP, autrefois maudite par les dirigeants du mouvement islamiste qui la qualifiaient de « fruit des accords de trahison avec les Israéliens », est finalement aujourd’hui profitable à ses membres. Si Ismaïl Haniyeh et les membres du Hamas circulent et voyagent dans le monde, c’est aussi grâce à l’existence de l’Autorité et des passeports qu’elle peut leur octroyer.
Concernant le Hamas, les négociations avec le Fatah avancent-elles ?
Va-t-on vers un rapprochement entre les deux mouvements palestiniens ?
Sur ce plan, il y a des évolutions notables. Le 3 février, Nabil Chaas, un haut dirigeant du Fatah, s’est rendu pour la première fois à Gaza, contrôlée par le Hamas. Il y a rencontré plusieurs cadres du mouvement islamique. Les possibilités de rapprochement interpalestinien sont donc plus grandes aujourd’hui et les conditions plus propices pour voir le Hamas signer l’accord d’entente élaboré par l’Égypte au cours de longs mois de pourparlers menés sous son égide en 2009 entre les deux mouvements palestiniens. Le Fatah a immédiatement accepté ce document. Le Hamas était sur le point de le signer, le 25 octobre 2009, mais il a demandé un report en prenant comme prétexte la parution du rapport Goldstone (3). Or, depuis que ce rapport a été entériné par l’Assemblée générale de l’ONU en novembre, le mouvement islamiste n’a plus de prétexte. Il affirme d’ailleurs dans les médias qu’il est prêt à signer cet accord de réconciliation palestinienne, mais demande des garanties pour son application.
Ensuite, le Hamas subit une certaine pression de l’Égypte qui construit une barrière métallique souterraine, le long de sa frontière avec la bande de Gaza, pour empêcher la contrebande par des tunnels passant sous la frontière. Le Hamas sait que sans ces tunnels vers l’extérieur, Gaza court à l’asphyxie. Il s’est aussi rendu compte que les chances d’aboutir dans ses négociations avec Israël pour procéder à l’échange du soldat Shalit contre des prisonniers palestiniens sont minces à court terme, du fait du changement d’attitude de Benyamin Netanyahou qui a durci ses positions, et donc qu’il ne pourra en tirer une victoire politique.
Enfin, les conditions sont aussi meilleures sur la scène régionale. Le sommet de la Ligue arabe qui se tient fin mars en Libye s’ouvre dans un contexte apaisé, car les relations entre États arabes se sont améliorées. On a en particulier récemment assisté à un rapprochement entre l’Arabie saoudite et la Syrie à la suite de l’élection de Saad Hariri au Liban. L’Arabie tente aujourd’hui d’améliorer les relations entre la Syrie et l’Égypte. Il semble clair que l’amélioration de ces relations internes au monde arabe aura des conséquences sur le Hamas. Cela n’échappe à personne que la Syrie exerce une influence sur ce mouvement, que Khaled Mechal, un de ses dirigeants, exilé en Syrie, a été récemment reçu en Arabie.
Mais je pense qu’avant toute chose, ce qui pousse vers un rapprochement interpalestinien, ce sont les Palestiniens eux mêmes, fatigués, notamment à Gaza, de cette division interne. Il y a par conséquent une demande palestinienne populaire d’y mettre fin. Et comme les négociations avec Israël n’avancent pas, le Hamas n’a plus de motif de refus, ni au niveau politique ni sur le plan supposé de la résistance.
D’ailleurs, si vous analysez sur le fond (pas dans l’habillage) les discours du Hamas et du Fatah, ils ne sont pas très divergents : ils disent la même chose sur l’acceptation d’un État palestinien, dans les frontières de juin 1967, même si le premier parle de trêve et le second d’accord de paix avec reconnaissance d’Israël. Ce qui oppose les deux mouvements, ce sont des questions de pouvoir. La médiation égyptienne tente donc de redistribuer le pouvoir, en prenant en compte les positions des deux parties. Malgré les atrocités commises, la paix entre le Fatah et le Hamas est nécessaire, indispensable à l’unité palestinienne et aux projets politiques à réaliser en commun. Elle est aujourd’hui une exigence populaire à laquelle le Hamas ne peut plus s’opposer.
La division du camp palestinien handicape-t-elle la reprise des négociations avec Israël ?
Selon moi, c’est un nouveau prétexte avancé par Israël. Avant que le Hamas n’arrive au pouvoir en 2006, les négociations achoppaient déjà, Israël prétendant qu’il n’y avait pas de partenaire palestinien. Ensuite, les négociations ne se font pas avec le gouvernement de l’AP, mais avec l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), c’est-à-dire avec Mahmoud Abbas en qualité de représentant de l’OLP et non président de l’AP.
Alors qu’on s’attendrait à ce qu’Israël s’engage sérieusement dans les négociations, on a l’impression qu’il mène des pourparlers avec l’AP, tout en poursuivant la colonisation des Territoires palestiniens et la construction du mur, qui entravent sur le terrain la naissance d’un État palestinien. D’où l’exigence aujourd’hui de l’AP et du président Abbas de définir les objectifs et le cadre de référence avant d’engager de nouvelles négociations avec les Israéliens. Les Palestiniens ne veulent plus de ce type de négociations où l’on tourne en rond depuis plus de quinze ans.
Les Palestiniens se réfèrent à l’application des résolutions des Nations unies, de la feuille de route, des propositions de la Ligue arabe, qui prévoient le retrait d’Israël des Territoires occupés depuis juin 1967, puis le règlement des litiges concernant la fixation des frontières, Jérusalem-Est, le problème de la colonisation des Territoires occupés, la question du partage de l’eau et des réfugiés. L’objectif, c’est de parvenir à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 et de trouver des solutions à toutes ces questions et à tous ces contentieux. Car c’est seulement sur cette base que l’on parviendra à trouver des compromis pour des problèmes sensibles, difficiles, tels que les colonies israéliennes, en procédant, par exemple, à des échanges de territoires.
Un État palestinien avec un mur, des bases militaires et des barrages qui confisquent plus de 40 % du territoire de Cisjordanie n’est ni envisageable ni viable. Une fois un accord établi sur les frontières, je pense qu’à ce moment-là, on pourra parvenir en l’espace de six mois à un an à trouver des solutions concrètes à tous les points précis. Des plans existent déjà et ils ont été élaborés des deux côtés depuis un certain temps. Mais il faut maintenant une volonté politique de la part de la direction israélienne, il faut qu’elle sache que les Palestiniens sont un peuple qui mérite dignité et indépendance, conformément aux résolutions des Nations unies. Tant que les Israéliens ne comprendront pas cela, les négociations n’avanceront pas. Les Palestiniens ne demandent au fond que le respect des critères fixés et acceptés par les Nations unies et le Quartet.
Le plan de paix proposé par la Ligue arabe, qui a été approuvé par les Palestiniens et l’ensemble des États arabes, parle clairement d’une solution acceptée par tous, c’est-à-dire y compris par les Israéliens, car c’est sur cette seule base que la paix pourra se réaliser.
Les Israéliens ont aujourd’hui le choix entre cette paix liée à une certaine justice et une situation de « non-paix » aux conséquences inconnues.
De telles négociations avec un objectif et des références affichées sont dans l’intérêt de tous : d’Israël bien sûr, mais aussi des États-Unis, des pays arabes et de l’ensemble de la communauté internationale. Mais il est également dans l’intérêt de tous que les Palestiniens se présentent unis dans ces négociations en tant qu’émanation de l’ensemble des Palestiniens. Que la Palestine soit unie, qu’il y ait une unité entre le Fatah et le Hamas est donc un intérêt stratégique pour parvenir à un accord. De la même façon, il est dans notre intérêt que le gouvernement israélien avec lequel nous allons négocier soit représentatif de l’ensemble des Israéliens avec des éléments de gauche comme de droite. « La paix se fait entre ennemis et non entre amis », disait le général de Gaulle. Le problème c’est que tant qu’on ne négocie pas, cela encourage la violence.
Quelles sont les marges de manoeuvre de l’Autorité palestinienne ?
D’abord, l’Autorité palestinienne a une fonction, celle de défendre les intérêts des Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza dans leur quotidien et de créer des institutions palestiniennes dans tous les domaines (santé, éducation, médias, infrastructures, municipalités). Cette démarche s’inscrit dans la réalisation du document adopté par l’AP, qui prévoit la fin de l’occupation israélienne et la mise en place d’un État d’ici à 2012. L’AP est donc censée préparer l’avènement d’un État palestinien en termes d’institutions, de lois, de projets, de financements, ce qui représente un grand chantier pour l’ensemble des territoires palestiniens. Ce chantier inclut également la reconstruction de la bande de Gaza détruite au cours de l’opération israélienne de décembre 2008-janvier 2009. La marge de manoeuvre est donc de dire que l’AP, représentant les intérêts palestiniens, fait partie de l’OLP et de pousser les Israéliens à faire la paix selon les critères fixés par la communauté internationale.
Comment voyez-vous la reprise des négociations sous l’égide américaine ?
Le président Obama a tenu plusieurs grands discours à Istanbul, au Caire et en Malaisie à destination du monde musulman. Ses déclarations ont réellement donné un espoir de changement à l’ensemble des musulmans, des Arabes, et en particulier des Palestiniens. Il a en effet affirmé qu’il n’y aurait pas de reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens tant que se poursuivrait la colonisation des Territoires par Israël et tant qu’il n’y aurait pas un gel total de la colonisation. D’ailleurs, lorsque le président palestinien, M. Abbas, déclare qu’il ne veut pas reprendre les négociations sans le gel de la colonisation israélienne, il ne fait que reprendre un paragraphe du discours du président américain.
Aujourd’hui, l’attitude de Barack Obama est donc assez décevante, car il semble s’éloigner de ses objectifs initiaux et céder aux pressions des lobbies américains pro-israéliens. Le monde entier considérait avec optimisme le président Obama, car il parlait d’un changement d’attitude avec l’Iran et évoquait aussi la question de la Palestine.
Dans ce contexte, l’Europe devrait, à mon sens, jouer un rôle plus actif, en collaboration avec les États arabes, la Russie ou la Chine, afin d’influencer et d’infléchir l’attitude d’Israël et des États-Unis.
Aujourd’hui, la paix est gravement menacée dans cette région, et cet état de « ni guerre ni paix » me semble intenable à moyen terme.
Personnellement, je considère, non pas parce que je suis Palestinien, que la justice en Palestine, c’est-à-dire la création d’un État palestinien indépendant, est le test d’un certain équilibre, d’un certain respect et d’un nouveau rapport entre l’Orient et l’Occident. La Palestine fait, selon moi, le pont entre ces deux grandes civilisations. À cet égard, le règlement de la question palestinienne apparaît comme une nécessité pour l’ensemble de la communauté internationale. Par la création de l’État d’Israël, l’Organisation des Nations unies est historiquement et moralement responsable de la question palestinienne ; elle doit donc se donner les moyens de la résoudre.
Entretien réalisé par Frank Tétart[[(1) Depuis juin 2007, à la suite de violentes rivalités entre le Fatah (parti historique de Yasser Arafat) et le Hamas (Mouvement de la résistance islamique), la bande de Gaza est passée sous le contrôle du Hamas ; la Cisjordanie restant contrôlée par le Fatah.
(2) Cette conférence, qui regroupe chaque année l’intelligentsia politique, économique et militaire israélienne, accueillait pour la première fois un représentant de l’Autorité palestinienne.
(3) Ce rapport d’enquête du Conseil des Droits de l’homme des Nations unies, sous la direction du juge Richard Goldstone, accuse, d’une part, l’armée israélienne d’avoir « commis des actions qui équivalaient à des crimes de guerre, et peut-être par certains aspects à des crimes contre l’humanité » au cours de l’opération « Plomb durci » déclenchée par Israël du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 dans la bande de Gaza ; et d’autre part, le Hamas de tirer des roquettes et des mortiers sur le sud d’Israël « destinés à tuer et blesser des civils ».
Tout comme Israël qui a aussitôt démenti ces conclusions, le Hamas a dénoncé ce rapport qui met « sur le même plan ceux qui commettent des crimes et ceux qui résistent ». Il a par ailleurs utilisé ce rapport pour critiquer l’AP, trop faible selon lui face à Israël et aux États-Unis.
Pour Mahmoud Abbas, il s’agissait d’une manoeuvre pour mettre à mal le processus.
Journaliste palestinien, auteur de Gaza : Dans les coulisses du mouvement national palestinien (Denoël, 2008)