mercredi 3 novembre 2010

Education et fanatisme religieux : des Israéliens tirent la sonnette d’alarme

Publié le 2-11-2010

A l’heure où se termine un forum International sur L’Education dans plusieurs villes palestiniennes, Sefi Rachlevski s’inquiète ans une publication du quotidien Haaretz, du nombre croissant d’enfants israéliens soumis à une éducation prônant le racisme et la violence, notamment dans les écoles religieuses.
"Les lois d’une éducation à la violence.
Tout un monde se profile derrière la déclaration du rabbin Ovadia Yosef, qu’il nous faudrait prier pour que meurent les « Palestiniens-Ismaélites », et surtout pour que meure le président de l’Autorité palestinienne Abou Mazen (Mahmoud Abbas).
Plus de 52% des enfants récemment entrés au cours préparatoire vont dans des écoles ultra-orthodoxes ou religieuses, où garçons et filles sont séparés. Même la minorité de ceux qui, définis comme Juifs, sont entrés dans un cours préparatoire non religieux sont soumis à un système dans lequel s’expriment des opinions rétrogrades en matière de science et de religion… Dans le même temps, le numéro 2 du ministère de l’éducation, directeur du Secrétariat pour la Pédagogie, s’occupe à censurer les manuels non religieux, en remplaçant l’instruction civique par du « Judaïsme ».
Qu’allons-nous donc enseigner dans le cadre de cette autonomie religieuse qui, subventionnée par le gouvernement, engloutit peu à peu la plus grande partie des enfants israéliens en façonnant leur vision du monde ? Une large part de la réponse est fournie par les propos du rabbin Yosef, et plus encore par l’exégèse hypocrite du livre « La Torah du Roi » (Torat Hamelekh), qui traite des « Lois de vie et de mort entre Israël et les nations ». L’éducation que vont recevoir au cours préparatoire la plupart des enfants définis comme Juifs est en effet proche de l’esprit de ce livre.
Les auteurs des « Lois sur le meurtre des Gentils » (c’est-à-dire des non Juifs) n’ont rien inventé, et l’éducation financée par le gouvernement prolonge une façon de voir spécifique à la Loi juive (Halakha) et à la Kabbale. Malheureusement, selon l’interprétation orthodoxe de la Halakha, le commandement « Tu ne tueras point » ne prohibe que le meurtre des Juifs. Quiconque tue un non-Juif n’est pas censé être puni par les hommes. Bien que l’acte ne soit pas permis, il n’entraîne aucun châtiment. Pour ne pas respecter le Sabbat ou avoir des « relations sexuelles consenties avec une femme mariée », la punition est la mort. Il n’y a pas de vraie punition pour avoir tué un non-Juif.
Le rabbin Yehuda Halevy soutenait que la nature comporte quatre échelons : l’inanimé, le végétal, l’animal, le locuteur. Le locuteur est l’animal parlant, le Gentil. Au-dessus d’eux tous se trouve l’échelon cinquième et sublime, le Juif, seul défini comme être humain et pour qui seulement existent les droits humains. Et voilà ce qu’apprennent les enfants dans le Talmud : « Vous êtes appelé homme et les nations du monde ne sont pas appelées humaines » ; et chez Maïmonide : « Quiconque voit un non-Juif se noyer ne doit pas le secourir »
Il faut mettre un terme au mépris de la loi suscité par des rabbins qui poussent à la violence, et qu’il convient de faire passer en jugement. Mais il n’y aura aucun sens à le faire sans un changement profond dans l’éducation. Celle-ci, financée et subventionnée en Israël, prône subrepticement ces mêmes comportements."
Sefi Rachlevski
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine