lundi 19 juillet 2010

Rapport des Nations Unies : Grave crise de l’eau en Cisjordanie

Cisjordanie - 18-07-2010

Par IMEMC
Selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires, le contrôle israélien de l'approvisionnement en eau en Cisjordanie a conduit à une grave crise de l'eau pour les résidents palestiniens. La situation la pire se situe dans la bande de terre sous contrôle israélien connue sous le nom de Zone C, où l'Autorité Palestinienne (AP) est techniquement responsable des services de l'eau, mais tout simplement incapable les distribuer.







Ci-contre, carte de l'eau en Cisjordanie publiée par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires. (Agrandir la carte)






Cara Flowers, représentant le groupe Emergency Water, Sanitation and Hygiene Group (EWASH), a déclaré que la santé et la subsistance des communautés vivant en Zone C – représentant 60% des terres en Cisjordanie et où vivent environ 60.000 Palestiniens sur les 2,3 millions habitants de la Cisjordanie - étaient les plus durement touchées car ils avaient un grave manque d'accès à l'eau et à l’infrastructure sanitaire.
«De nombreuses communautés vulnérables se trouvent à 40km du plus proche point de remplissage», a déclaré Flowers. «Cela rend l’eau potable moins accessible et plus chère pendant les mois d'été."
Elle a ajouté qu’EWASH avait du mal à mettre en œuvre des projets d’eau d'urgence humanitaire dans la zone C, car il n'avait pas les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.
L’Accord Intérimaire Israélo-palestinien sur le Cisjordanie et le bande de Gaza de 1995 (également connu sous le nom d'Oslo II) a divisé la Cisjordanie en zones A, B et C. (voir carte)
Selon l'accord, la zone A est sous le contrôle de l'Autorité Palestinienne (AP) et la zone B sous le contrôle conjoint d'Israël et de l'Autorité palestinienne. Environ 95% de la population palestinienne vivent dans ces deux régions, bien qu'elles ne représentent que 40% de la superficie.
En zone C, Israël a conservé le contrôle total sur la sécurité et la responsabilité des fournitures de services incombe à l'Autorité Palestinienne, selon EWASH.
Mais l’Administration Palestinienne de l’Eau dit qu'elle a très peu de contrôle sur les ressources en eau en Cisjordanie.
L’organisation des droits de l’homme, Amnesty International, accuse Israël de refuser aux Palestiniens le droit d'accès à un approvisionnement en eau suffisant en Cisjordanie, en conservant un contrôle total sur les ressources en eau partagées et en y empêchant le développement des infrastructures en eau adéquat.
L'aquifère de montagne est la seule source d'eau pour les Palestiniens de Cisjordanie, mais l’une des plusieurs pour Israël, qui a également accès à l'eau disponible dans le fleuve du Jourdain.
"Israël utilise plus de 80% de l'eau de l'aquifère de montagne, la principale source d'eau souterraine en Israël et dans le territoire palestinien occupé, tout en limitant l'accès des Palestiniens à seulement 20%", a déclaré Amnesty.
Cela n'est pas plus clair pour les plus de 100 familles de Bédouins qui vivent dans le village de Ras al-Awja, près de Jéricho dans la zone C. Alors qu'ils sont obligés de payer des prix exagérés pour des citernes à eau du point de remplissage le plus proche situé à 7km, les colonies israéliennes illégales voisines ont irrigué leurs jardins et leurs terres agricoles fertiles, selon EWASH.
Un point de remplissage d'eau qui servait jadis à la communauté bédouine a été fermé et soudé par les autorités israéliennes, vidant le système de canal d'irrigation et arrêtant toutes les canalisations d’eau destinées aux Palestiniens de la région. Sans important approvisionnement en eau, l'existence du bétail et la subsistance des communautés dépendant de l’agriculture sont menacées.
Israël affirme qu'il a répondu aux besoins des Palestiniens et qu’il a augmenté la quantité d'eau fournie au-delà de ce qui est spécifié dans l'accord intérimaire.
Pendant ce temps, la crise de l'eau en Cisjordanie empire, selon un rapport d’EWASH publié en mars 2010. Seules 31 % des communautés de Cisjordanie sont reliées à un réseau d'assainissement, dit le rapport.