lundi 19 juillet 2010

Les Palestiniens pourraient bientôt avoir à prêter fidélité à l’Etat «Juif»

Israel - 18-07-2010
Par Haaretz

Article rédigé par Dana Weiler-Polak et Jonathan Lis 
Le gouvernement israélien devrait approuver, ce dimanche, une série de mesures qui rendrait plus difficile l’obtention de la résidence permanente ou la citoyenneté en Israël aux Palestiniens. La plus frappante est celle qui demande aux Palestiniens de déclarer leur loyauté à un «Etat juif et démocratique» afin d’obtenir la citoyenneté israélienne.
Les mesures toucheront principalement les Palestiniennes et les Palestiniens qui se marient avec des citoyens israéliens et veulent ensuite obtenir la citoyenneté dans le cadre du regroupement familial.
Hier, Adalah - le Centre Juridique pour les Droits des Minorités Arabes en Israël - a protesté contre la formulation proposée de la déclaration de loyauté.
Dans une déclaration écrite, le groupe dit "qu'il considère comme très grave la condition d'entrée en Israël à une déclaration de loyauté envers un Etat juif et démocratique, et au respect des lois de l'Etat, car cela oblige tous les non-Juifs à s'identifier au sionisme et impose une idéologie politique et une loyauté envers les principes du judaïsme et du sionisme. "
Les autres restrictions imposées aux Palestiniens désirant obtenir un droit de résidence ou la citoyenneté ne sont pas réellement nouvelles. Elles font partie d'une loi promulguée en 2005, à l'origine pour un an, qui a depuis été renouvelée chaque année. Cependant, le gouvernement doit approuver dimanche sa prorogation pour une nouvelle année.
Dans cette loi, une restriction interdit aux Palestiniens mariés à des Israéliens de rejoindre leurs familles ici sans accord du ministère de l'Intérieur sur leur droit de vivre en Israël. La loi interdit également le droit de résidence à un conjoint étranger ou à ses enfants s'il est marié à d'autres femmes en plus de sa femme israélienne.
Enfin, elle oblige les Palestiniens qui veulent obtenir la citoyenneté à fournir des garanties financières et prouver qu'ils ont une maison en Israël.
Les notes explicatives accompagnant les restrictions proposées déclarent que leur objectif est de compliquer la tâche des groupes terroristes palestiniens de recruter des Palestiniens qui ont acquis la citoyenneté israélienne pour porter des attaques.
"Un examen de la réalité sécuritaire depuis le début de l'affrontement armé entre Israël et les Palestiniens a révélé l'implication grandissante de Palestiniens qui ont profité de leur statut en Israël, obtenu sur la base du processus de regroupement familial avec des Israéliens, à s'impliquer dans le terrorisme et à encourager les attaques suicide", dit la note.
"Les cartes d'identité israéliennes accordées à (ces) Palestiniens leur ont donné la liberté de mouvement entre Israël et l’Autorité (Palestinienne) et ont fait d’eux une population privilégiée pour les organisations terroristes» afin de mener des actions hostiles en général, et en particulier à l'intérieur d'Israël."
Une partie séparée traite de la réglementation proposée aux demandeurs d'asile qui les obligeraient à déposer leurs demandes d'asile un an avant d’entrer en Israël. Jusqu'à présent, un demandeur d'asile pouvait déposer sa demande à tout moment. L'objectif principal de ce changement est d'empêcher les travailleurs étrangers légaux de déposer des demandes d'asile après l’expiration de leur visa de travail, ce qui leur permet de passer plus de temps ici.