mercredi 21 avril 2010

Anniversaire d'Israël "pas une raison à la fête"

20/04/2010
RAMALLAH // Les Israéliens marquent aujourd'hui le 60ème anniversaire de la fondation de l'Etat d'Israël.
Comme un jour férié national, les checkpoints de l'armée et les passages vers la Cisjordanie et la Bande de Gaza sont fermés au trafic et commerce Palestiniens, pendant que les Israéliens le long du pays apprécient les barbecues et les feux d'artifice.
Cependant, Israël, pour toutes les fêtes et manifestations à l'opposé de ses politiciens, est un pays en agitation sur plusieurs fronts. Domestiquement, des scandales de corruption continuent d'agiter l'état alors que le discours politique se cache à droite. Pendant que l'Iran reste au sommet de liste d'Israël des priorités de politiques étrangère, c'est, comme toujours, le conflit avec les Palestiniens qui est le plus pressant et le plus inquiétant à l'immédiat. Ici, cependant, il y a une déclaration qui a eu une forte incidence sur les relations d'Israël avec son soutien le plus loyal, les Etats-Unis.
En effet, Ehud Barak, le Ministre de la Défense et membre du seul parti qui n'est pas de droite dans le gouvernement de coalition, a hier averti ses concitoyens que le monde ne permettrait pas de diriger les Palestiniens pour toujours.
M.Barak a dit à la Radio Israël qu'Israël pourrait seulement réduire les fossés béants avec les Etats-Unis en
s'embarquant dans une initiative de paix qui s'attaquerait à tous les problèmes majeurs qui divisent les Israéliens et les Palestiniens.
"Il n'y a pas d'autre moyen, que vous l'aimiez ou pas, que de les laisser se diriger eux-mêmes."
A Washington, pendant ce temps, il y a les pourparlers des E-U planifiant sa propre proposition de paix qui devrait échouer à faire revenir les Palestiniens et les israéliens sur la table des négociations. Pendant que l'idée d'une
proposition désignée par les E-U pour finir le conflit, flottant récemment dans deux journaux Américains, est tout juste un ballon d'essai pour tester la réaction, les officiels Israéliens l'ont déjà rejetée de la main.
Le dernier à faire ainsi était Benjamin Netanyahu, le Premier Ministre Israélien, qui hier a dit à la télévision ABC que : "Je crois que personne ne pourra sérieusement penser que vous pouvez imposer la paix. La paix doit venir des parties assises l'un avec l'autre, résolvant leurs différences."
Les Palestiniens ont été plus circonspects, mais les deux côtés sont sans aucun doute attentifs à ce que n'importe quelle proposition Américaine devrait venir plus près du consensus international dans le conflit, signifiant les résolutions des Nations Unies et la carte de route du Quartet. Mais cela viendra tout juste assez près des Palestiniens, en particulier des réfugiés, et sera trop proche des Israéliens, en particulier pour Jérusalem et le territoire en général.
Les réactions à la suggestion incarnent les fossés importants entre les deux côtés, fossés qui ont grandi avec l'actuel gouvernement Israélien. A un large degré à la fois l'impasse dans le processus de paix et la fissure dans les relations Israélo-Américaines sont dues aux politiques et à l'idéologie de la coalition gouvernementale Israélienne de droite sous Benjamin Netanyahu, le Premier Ministre, et un sens d'siolation internationale croissante attise la critique dans certains
quartiers.
"Les Israéliens sont inquiets à propos de l'isolation internationale d'Israël, qui a pris beaucoup de vitesse l'année dernière depuis la guerre à Gaza.", a dit Yossi Alpher, un analyste Israélien. "Cela doit beaucoup au Rapport Goldstone, mais aussi aux actions du gouvernement Netanyahu." En effet, domestiquement, le droit israélien a imprégné le discours politique d'un ton perçant, certains disent dangereux.
Un journaliste est pourchassé pour avoir accepté des informations classées d'une jeune femme à propos des meurtres extra-judiciaires de Palestiniens recherchés, et s'est imposé l'exile en Angleterre. Les organisations des Droits de l'Homme Israéliens sont blâmées pour le Rapport Goldstone, qui a condamné Israël pour crimes de guerre à Gaza.
M.Alpher a dit que le gouvernement actuel Israélien "cherchait simplement des boucs émissaires" à gauche.
"En effet, ils blâment le messager pour le Rapport Goldstone et l'isolation croissante d'Israël. C'est un développement très négatif dans la société Israélienne", a-t-il dit.
La société Israélienne a aussi fait vaciller le droit ces dernières années, et quelques unes des conséquences ont été dramatiques. Un sondage d'opinion en mars a trouvé que plus de la moitié des étudiants des lycées Israéliens necroyaient pas que les Palestiniens avec la citoyenneté Israélienne devraient avoir les mêmes droits que les Juifs.
De telles attitudes dans un pays qui se targue d'être ouvert n'est pas passé inaperçu. L'éditorial d'hier dans le libéral journal Haaretz a dit que le 62ème anniversaire d'israël n'était "pas une raison pour la fête". Israël est désormais "isolée globalement et impliqué dans un conflit" avec les E-U, dont le soutien est vital. Plus encore, "les défauts qui ont jeté un voile sur le pays depuis sa fondation - l'ethnocentrisme, la domination de l'armée et des fonctionnaires religieux, les fossés socioéconomiques, la soumission aux colons, le mode mystique de pensée et l'adhérence aux croyances fausses - ont, au lieu de diparaître avec le temps, seulement rejoint l'équipe."
Source : The National, 20 avril 2010,
http://www.thenational.ae/apps/pbcs.dll/article?AID=/20100420/FOREIGN/704199810/1002
Traduction : Monique Poupon
French PNN
http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4719