mercredi 10 mars 2010

La pax americana

publié le mardi 9 mars 2010
Hassan Moali

 
Le gouvernement israélien pousse l’arrogance jusqu’à profiter de la tournée de George Mitchell dans la région pour relancer ses colonies.
Hier, et au moment où le MAE français, Bernard Kouchner, félicitait l’OLP d’avoir décidé de donner son accord de principe pour la reprise des négociations indirectes, le gouvernement israélien annonçait, quasi simultanément, son « rejet » de geler la colonisation dans les territoires palestiniens !
Signe de cette « bonne volonté » de Tel Aviv à négocier la paix avec les Palestiniens, le cabinet Netanyahu a approuvé hier la construction de 112 nouveaux logements en Cisjordanie…
Le gouvernement israélien pousse l’arrogance jusqu’à profiter de la tournée de George Mitchell dans la région pour relancer ses colonies. Timing bien étudié ? Possible.
On retiendra en tout cas qu’à chaque fois qu’il y a une lueur d’espoir dans le ciel gris d’El Qods, les dirigeants israéliens s’arrangent pour le tuer dans l’œuf. Au grand dam de Mahmoud Abbas qui prend pour argent comptant les belles formules américano-israéliennes, quitte à bousculer ses convictions et à froisser son propre camp. En face, le mouvement Hamas le prend pour un dégonflé. Et, malheureusement, ils ont, dans les faits, toutes les raisons du monde de le penser. Après avoir fait du gel des colonies une condition sine qua non de toutes reprises des négociations, voilà qu’il accepte finalement de jouer le jeu sans doute sous la pression de Washington et du … Caire.
Seulement voilà, les dirigeants israéliens éprouvent comme un malin plaisir à le complexer devant son peuple et tous les sympathisants de la cause palestinienne de par le monde.
Pourquoi, en effet, le gouvernement Netanyahu annonce-t-il la construction de 112 logements le jour même du « oui » arraché à l’OLP pour une reprise des négociations sous l’égide américaine ? C’est simple, Israël sait qu’il ne risque rien sous le parapluie US, pas même une vague résolution onusienne comme ce fut le cas pour le fameux rapport Goldstone. S’il s’accommode de quelques récriminations somme toutes amicales en provenance de Washington, Paris et Londres, c’est juste pour « vendre » une fausse image d’un pays comme les autres.
Tout se passe comme s’il y avait un savant partage des rôles pour une « pax americana » qui consiste à acculer l’Autorité palestinienne et les autres pays arabes dans leurs derniers retranchements pour reconnaître l’Etat « historique » d’Israël. Juif surtout.
Le reste n’est que balivernes diplomatiques destinées à entretenir le statu quo.