vendredi 19 février 2010

Mahmoud Rafeh condamné à mort pour collaboration avec Israël

19/02/2010

Un ancien sous-officier des Forces de sécurité intérieure (FSI) au Liban a été condamné à mort hier par le tribunal militaire pour collaboration avec Israël et pour son implication dans un attentat contre deux leaders du Jihad islamique au Liban.
Mahmoud Qassem Rafeh, 63 ans et ancien membre des Forces de sécurité intérieure (FSI), a été déclaré coupable « de collaboration et d'espionnage pour le compte de l'ennemi israélien », selon le verdict prononcé par le tribunal militaire permanent.
M. Rafeh a été également reconnu coupable d'avoir participé à l'exécution de l'attentat à la voiture piégée dans la ville côtière de Saïda en mai 2006, qui a coûté la vie aux frères Mahmoud et Nidal Majzoub, deux leaders libanais du mouvement du Jihad islamique palestinien.
Un deuxième accusé, Hussein Sleimane Khattab, a été condamné à mort par contumace. Selon la télévision al-Manar, ce dernier se trouve en Israël.
Les deux condamnés sont « entrés en contact avec des officiers du pays ennemi dans les territoires occupés », ont « transporté une charge explosive et ont entrepris de la faire exploser, provoquant la mort des frères Majzoub ».
La collaboration avec Israël est passible de la prison à vie assortie de travaux forcés. Si le juge estime que cette collaboration a provoqué la mort, il peut demander la peine capitale.
Rappelons qu'aux termes de la loi libanaise, les coupables peuvent faire appel et l'exécution de la peine de mort nécessite la signature du président de la République et du chef du gouvernement.
M. Rafeh est également accusé d'avoir participé à l'assassinat en 2002 de Jihad Jibril, fils du secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG, prosyrien). Il est aussi accusé de participation aux meurtres d'un responsable militaire du Hezbollah, Ali Hussein Saleh, en 2003, et d'un autre responsable du parti chiite, Ali Hassan Dib, en 1998, mais ces chefs d'accusation n'ont pas été examinés.
L'accusé a reconnu en 2009, à l'ouverture de son procès, avoir « collaboré avec des officiers des services de renseignements israéliens (...) en contrepartie de milliers de dollars » reçus entre 1993 et 2006, l'année de son arrestation.