samedi 23 janvier 2010

Nouvelle invasion israélienne du Liban : Les craintes de Saad Hariri

publié le vendredi 22 janvier 2010


 
« Israël peut prendre n’importe quel prétexte. Il n’a même pas besoin de prétexte. »
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a exprimé sa crainte d’une nouvelle invasion israélienne des territoires sud de son pays, indiquant qu’Israël « n’a pas besoin de prétextes pour le faire ». « Nous craignons une intervention israélienne. La semaine dernière, 25 survols de l’aviation israélienne se sont produits en une seule journée dans l’espace aérien libanais. Israël pense-t-il qu’en frappant le sud du pays, ce n’est pas le Liban tout entier qu’il attaque ou que quand il frappe la banlieue sud de Beyrouth, il ne s’agit pas du Liban ? », a indiqué Saad Hariri, dans un entretien publié par le journal le Monde, dans son édition à paraître aujourd’hui. Pour le Premier ministre libanais, « Israël peut prendre n’importe quel prétexte. Israël n’a même pas besoin de prétexte. » « Nous redoutons que les israéliens créent un nouveau conflit, comme ils ont su le faire par le passé. Comme en 1982 où, après la tentative d’assassinat de leur ambassadeur à Londres, ils ont envahi le Liban. Je ne souhaite pas de conflit, mais je crois que les Israéliens sont coincés », a-t-il poursuivi.
« Israël ne veut pas la paix »
Saad Hariri a souligné le blocage de la situation dans la région du Moyen-Orient et l’impossibilité d’aboutir à un règlement du conflit israélo-palestinien. « Israël ne fait rien en faveur du processus de paix. Et je crois qu’Israël n’est pas intéressé par ce processus de paix. Les pays arabes ont approuvé l’initiative de paix lancée lors du sommet de Beyrouth de 2002. Plus de 50 pays se prononcent en faveur de la paix et que fait Israël ? Il n’en veut pas. Les Israéliens ne veulent pas progresser avec les Palestiniens et refusent cette initiative arabe », a-t-il rappelé. Le Premier ministre libanais a estimé qu’il n’existe pas en Israël un parti politique « qui aura le courage de donner son accord pour une solution des deux Etats, El Qods-Est comme capitale de la Palestine et une solution pour le droit au retour des réfugiés ». Il a estimé « infondé » l’argument de « division entre Fatah et Hamas » avancé à chaque fois par Israël. « Les divisions ne sont pas en Palestine, elles sont en Israël », a-t-il estimé.