lundi 13 octobre 2014

Sayeeda Warsi, la ministre démissionnaire de David Cameron, appelle les députés à reconnaître l’Etat de Palestine

Son impuissance à faire bouger les lignes en faveur de la souveraineté palestinienne, au sein d’un gouvernement britannique muré dans le silence face à l’été meurtrier qui a ensanglanté Gaza, l’a conduite à rendre son tablier en août dernier, Sayeeda Warsi, la première femme musulmane promue secrétaire d’Etat au Royaume-Uni, exhorte les parlementaires, en ce lundi d’un vote hautement symbolique, à reconnaître l’Etat de Palestine, sur les traces de la Suède.
La ministre démissionnaire de l'équipe de David Cameron fait bon usage de sa liberté de parole recouvrée, et après avoir fustigé la politique menée envers la plus grande prison à ciel ouvert du monde en la qualifiant de "moralement indéfendable", celle-ci s’est fait l’ardente avocate du droit du peuple palestinien à l’auto-détermination, à l’indépendance et à la souveraineté nationale, en appelant avec force à l’adoption d’une motion historique dans ce sens.
Inspirée par le courage politique du nouveau gouvernement suédois de centre gauche qui, extrêmement sensibilisé à la cause palestinienne, semble déterminé à prendre le taureau par les cornes au sein d’une Union européenne qui se contente, pour l’heure, de méditer en pesant le pour et le contre d’un tel vote, dont chacun sait qu'il lui attirera les foudres d’Israël et la réprobation cinglante de Washington, Sayeeda Warsi veut croire en un sursaut législatif salvateur "so british" qui serait de bon augure pour la Palestine sous le joug de la tyrannie israélienne.
"Il y a un manque de volonté politique et notre boussole morale a perdu le nord", a-t-elle lancé sans mâcher ses mots, en espérant toutefois que cette motion proposée par le président des Amis de la Palestine et soutenue par certains députés conservateurs, dont les anciens ministres du Développement international, Hugh Robertson, des Affaires étrangères, Alan Duncan, et de la Justice, Ken Clarke, fera l’unanimité.
Le Royaume-Uni s’honorerait à être à l’avant-garde de la reconnaissance de la Palestine, si seulement la lâcheté et l’inertie politiciennes désertaient Westminster une fois pour toutes, ainsi que l’appelle de ses voeux Sayeeda Warsi.