lundi 13 octobre 2014

La patrie reste chère, en dépit de toutes les douleurs !

Dans un semblant de maison, pleine de trous, qui ne protège ni contre le froid ni contre la chaleur, vit une petite famille. C’est presque une seule chambre dans laquelle survivent Amel, son mari et ses trois enfants.
L’odeur de la pauvreté est dans tous les coins de la maison, l’odeur d’une famille palestinienne fatiguée par toutes ces guerres. La famille a raconté à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) son histoire.
Cette petite famille est composée d’Amel Salameh, 28 ans, de son mari Djihad, 25 ans, de son enfant Ahmed, 5 ans, de ses jumeaux Ranim et Hanin, 2 ans. Cette petite famille est arrivée dans la bande de Gaza, après un long périple. Ce long périple avait commencé dans la ville libyenne de Bengazi pour se terminer dans la ville Khan Younes, au sud de la bande de Gaza. Un périple de douleurs, de souffrances, de patience et d’endurance.
Le retour au pays
Cela fait un quart de siècle qu’Amel rêvait de retourner au pays. La révolte contre Kadhafi lui en a donné l’occasion.
Amel et sa petite famille ont entamé leur périple, en passant par la ville de Tibriq, vers les frontières de l’Egypte et la Libye. Ils ont vu beaucoup de dangers, beaucoup de scènes insupportables. Assassinats. Viols. Vols. Menaces.
« Notre arrivée à Gaza m’a été le jour le plus beau de ma vie, une nouvelle vie. Nous n’avions pas réfléchi comment et où nous vivrions ; nous n’avions pensé qu’au retour à la patrie de nos pères et nos ancêtres », dit-elle.
Des jours difficiles
Des jours très sombres a vécu cette famille, dès son arrivée dans la bande de Gaza. « Mais nous avons décidé d’y rester, même si nous mourions de faim », confirme-t-elle.
Amel a été obligé de laisser ses deux autres enfants de son premier mari près de sa famille, en Libye, pauvreté oblige, dit-elle sans pouvoir empêcher ses larmes d’inonder son visage. Son premier mari a été tué dans la capitale libyenne, lui et plusieurs Egyptiens et Irakiens, pendant la révolte.
Amel pleure jour et nuit ses enfants laissés en Libye et ses conditions difficiles de vie.
Solutions de fortune
La famille vit à peine, en attendant la constitution du nouveau gouvernement d’union, en espérant qu’il vienne à son secours. Son père n’a que 800 shekels comme salaire, qui ne suffit qu’au minimum des besoins de la famille.
« Je ne sais pas comment me procurer la somme du loyer de la maison. Je ne sais comment faire pour éduquer mes enfants. » « Parfois, je ne peux même pas offrir le lait à mes enfants d’un an et demi. » « Mes enfants ne mangent pas de viande, ni blanc, ni rouge, rarement d’ailes de poulet », poursuit-elle, en confirmant que les épiciers refusent de lui vendre à terme, sachant qu’elle ne pourra pas payer.
Souffrances et douleurs
Ahmed, le fils d’Amel, va à la maternelle. Il demande à sa mère un peu d’argent de poche comme ses camarades ; la mère n’a que des larmes à lui offrir.
Et durant la fête de l’aïd, elle n’a pu acheter de vêtements nouveaux pour ses enfants comme tout le monde.
Douleur, patience, espoir
Récemment, la pauvre femme vient de se faire surprendre par la maladie du diabète. Une nouvelle douleur vient s’ajouter à ses autres souffrances. Cependant, malgré tout, elle se montre confiante et dit : « Je suis sûre qu’Allah (le Tout Puissant) viendra à notre secours ».
La mère reste patiente. Elle espère une vie digne, pour elle et ses enfants.