vendredi 14 mars 2014

Trêve rétablie entre deux groupes palestiniens et Israël à Gaza

Le Hamas et le Jihad islamique ne recherchent pas l'escalade, selon certains experts.
Les deux principaux groupes armés palestiniens à Gaza et Israël ont rétabli une trêve hier sous médiation égyptienne, selon un porte-parole du groupe radical Jihad islamique, Daoud Chihab, précisant que cette trêve était rétablie depuis 14h00 heure locale (12h00 GMT).
Un conseiller du chef du gouvernement du Hamas au pouvoir à Gaza a confirmé cette trêve. À Jérusalem, un haut responsable israélien a néanmoins indiqué sous le couvert de l'anonymat ne pas avoir connaissance d'un cessez-le-feu. Peu avant l'annonce du cessez-le-feu, l'armée de l'air israélienne a bombardé « sept sites terroristes » dans l'enclave palestinienne en représailles à deux tirs de roquettes de Gaza qui ont touché le sud d'Israël, selon l'armée. Et avant l'aube, l'aviation israélienne a pilonné une trentaine de « sites terroristes » à Gaza en riposte au tir mercredi de plus de 60 projectiles contre le sud d'Israël frontalier par le Jihad islamique, a indiqué un communiqué militaire. « Il s'agit de la plus importante attaque à la roquette à partir de Gaza » depuis l'offensive israélienne de novembre 2012, selon le texte. Aucune victime n'a été signalée de part et d'autre dans ces hostilités, engagées après la mort de trois combattants du Jihad islamique mardi dans un raid israélien à Gaza.
Condamnations et menaces
Lors d'une conférence de presse à Bethléem en Cisjordanie avec le Premier ministre britannique David Cameron, en visite officielle, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné « l'escalade militaire », « y compris les tirs de roquettes » palestiniens. Il avait plus tôt appelé Israël à stopper son « escalade » contre Gaza, s'attirant une vive critique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Si nous voulons parvenir à une paix réelle, nous devons être très clairs sur la condamnation du terrorisme et sur notre droit à nous défendre », a affirmé ce dernier.
En attendant, ni Israël, ni le Hamas, ni le Jihad islamique ne cherchent une conflagration d'ampleur, mais chacun s'efforce de tirer le maximum de dividendes politiques de la confrontation, selon des analystes. Pour Adnane Abou Amr, professeur de sciences politiques à l'Université Oumma, à Gaza, d'après les cibles visées, « les deux parties s'adressent ainsi le message qu'elles ne souhaitent pas s'embarquer dans une confrontation illimitée », explique-t-il. « Il n'y a pas de volonté de confrontation de la part du Hamas, mais plutôt d'attirer l'attention sur Gaza », estime-t-il.
« Une telle escalade ne peut pas se produire sans consultation et coordination avec le Hamas », affirme pour sa part Naji Charab, professeur de sciences politiques à l'Université al-Azhar de Gaza. « Cela aide le Hamas à briser son isolement et forcer l'Égypte à s'impliquer et ouvrir le terminal de Rafah ». Son confrère de la même université, Moukhaïmer Abou Saada, juge également que la salve a reçu l'assentiment du Hamas « car il subit un isolement politique sans précédent depuis la destitution de Mohammad Morsi », le président islamiste égyptien, déposé par l'armée le 3 juillet.