mercredi 9 novembre 2011

La transaction permet au libéré Dwidar de marier son fils

08/11/2011 - 21:25 ]
Le camp An-Nassirat – CPI
Après vingt d’emprisonnement, Nasser Dwidar quitte la prison, grâce à la transaction d’échange de prisonniers réalisée par la résistance palestinienne, le Hamas en tête. Il a eu la chance de sortir deux jours seulement avant le mariage de son fils Anes.
Quelques jours seulement avant cette libération, Anes et sa famille ont fixé la date de ce mariage au 21 octobre 2011, sans aucun espoir de voir leur père parmi eux ; cela n’avait pas été possible pour l’aîne Baker. Cette libération a rendu réaliste le rêve de toute une famille, surtout du marié, un rêve tant cher et impossible.
Le père Dwidar, 44 ans, originaire du camp An-Nassirat, au centre de la bande de Gaza, a été libéré le 18 octobre, en application de la transaction, avec 477 captifs palestiniens, anciens détenus et condamnés à de lourdes peines. Il a été condamné à perpétuité. Il a purgé vingt ans, vingt ans derrière les barreaux loin de sa famille, de ses enfants.
Quand Dwidar le père avait été arrêté, Dwidar le fils n’avait que trois mois. Et là, à sa sortie, le garçon a vingt ans. L’émotion était très forte de marier son fils, surtout qu’il a raté le mariage de l’aîné.
La date du mariage
Avant qu’il soit libérable, en prison, l’avocat l’a informé de la date du mariage, le 21 octobre 2011. « J’ai eu un grand chagrin de ne pas pouvoir participer au mariage de mon fils, car la transaction était dans un impasse », a-t-il dit à Quds Press.
« Depuis que j’ai connu la date du mariage, je n’ai cessé de pensé à la manière de contacter mon fils pour le féliciter pour cette bonne nouvelle. Je pensais faire un problème, afin que le bourreau me transfère vers une autre prison d’où je pouvais contacter ma famille le jour des noces. En fait, la prison de Hidarim, où j’étais, est pleine d’appareils de brouillage. Tout ce que je voulais, c’était féliciter mon fils, lui dire « Mabrouk », le jour de ses noces. Ce jour-là, moi et mes compagnons de prison, comme à notre habitude lorsqu’il y a un événement à l’extérieur, nous nous préparions pour une fête à l’intérieur de la prison, avec une distribution de gâteaux ».
La fête du mariage
Le père continue à remercier Allah (le Tout Puissant) pour sa libération, pour être présent. Il remercie aussi tous ceux qui ont été derrière la transaction qui a permis tout cela. Il aime dire à tous les captifs palestiniens : « La prison n’est pas une fatalité. Vous en sortirez, contre le bourreau et aussi lourdes que soient vos condamnations ».
Il se rappelle du mariage de son fils aîné, il y a deux ans, qui s’est fait alors que lui, le père, était derrière les barreaux de l’occupation israélienne : « Je n’ai pu que les féliciter par téléphone ».
Ce qui compte maintenant, c’est qu’il est avec sa famille : « Mon fils Anes et mon frère Naïm sont les premiers que j’ai vus en sortant de prison ». Quels moments inoubliables !
« Lorsque mes pieds ont touché la terre de Gaza, je n’en croyais pas mes yeux. De plus, Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, et les chefs du mouvement de la résistance islamique Hamas, étaient là pour nous recevoir. Puis j’ai couru embrasser mes enfants. »
La joie de la femme, de la mère
La femme de Dwidar, la mère du marié, n’arrive pas à décrire sa joie de voir son mari libre : « En attendant sur le point de passage de Rafah mon cher mari, j’ai senti les secondes vraiment trop longues ; on aurait dit des heures. Il m’a appelé sur le portable de son frère. Je n’en croyais pas mes oreilles. C’est Nasser. Oui, c’est la voix de mon mari. J’ai crié : Où tu es ? Je te cherche partout. Et là, j’ai entendu mon fils m’appeler : Maman, c’est mon père. En le voyant avec mes garçons, le monde était trop petit pour contenir ma joie ».
Deux jours plus tard, la joie s’est encore doublée avec le mariage de leur fils. Ce jour-là, avec tous les amis, toutes les familles, toutes les fleurs, la mère a eu le sentiment « de se marier de nouveau ; j’avais deux raisons d’être joyeuse. Toutefois, la joie de revoir mon mari était plus forte que tout ».
« Combien il est beau d’entendre le mot Papa sortir de la bouche de mes enfants. C’est une grande joie de l’entendre, surtout que les enfants en étaient privés depuis des années. »
« Actuellement, je me sens comme dans un rêve, un beau rêve », dit la mère.