lundi 3 octobre 2011

L’interprétation de la proposition ambiguë du quartette divise Israéliens et Palestiniens

03/10/2011
Israéliens et Palestiniens ont à nouveau étalé hier leurs divergences face à la proposition du quartette de relancer les négociations de paix, sujette à des interprétations opposées.
Israël a pour sa part accueilli « favorablement » le récent communiqué du quartette sur le Proche-Orient (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie) appelant à la reprise des pourparlers bloqués depuis plus d’un an. La réponse officielle du gouvernement israélien n’est pas une surprise puisque plusieurs ministres avaient déjà réagi positivement, en particulier le chef de la diplomatie, le nationaliste Avigdor Lieberman. Une réponse aussitôt rejetée par le négociateur palestinien Saëb Erakat qui a dénoncé « une manœuvre visant à tromper la communauté internationale ».
Dans une déclaration publiée après le dépôt le 23 septembre d’une demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU, et à cause de laquelle des élus du Congrès américain ont bloqué une aide économique de 200 millions de dollars aux Palestiniens, le quartette a proposé une relance des pourparlers avec l’objectif d’aboutir à un accord final fin 2012. Mais les deux camps ont des interprétations divergentes quant à la teneur de cette déclaration, les Israéliens affirmant qu’elle ne stipule « aucune condition préalable » aux pourparlers tandis que les Palestiniens considèrent qu’elle comporte un appel « clair » à l’arrêt de la colonisation.
De fait, le communiqué du quartette laisse planer des ambiguïtés. S’il exhorte les parties « à reprendre sans délai ni condition préalable » des négociations directes, il les appelle aussi « à se garder d’actes provocateurs et réitère (leurs) obligations découlant de la feuille de route ». La feuille de route de 2003 exigeait à la fois « la cessation de la violence et du terrorisme » et un « gel de la colonisation » israélienne.
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a regretté samedi que la poursuite de la colonisation ait « donné prétexte ou raison aux Palestiniens pour refuser de se remettre à la table des négociations », alors que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a appelé les deux camps à aller sur cette voie. « J’ajouterai un commentaire qui n’engage peut-être que moi, pour dire que l’initiative du quartette n’a pas réussi », a estimé M. Juppé, lors d’une conférence de presse en compagnie de son homologue italien Franco Frattini.
Dans ce même contexte, tout plan aboutissant à diviser durablement la Palestine « est inacceptable », a réaffirmé samedi le guide de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei, en admettant cependant qu’un État palestinien puisse exister temporairement sur une partie de « territoire libéré ». « Nous ne proposons ni une guerre classique des pays islamiques (contre Israël), ni de jeter à la mer les juifs émigrés, ni l’arbitrage des Nations unies et d’autres instances internationales », mais un « référendum des Palestiniens » de souche, quelle que soit leur religion mais excluant les juifs d’immigration récente, a-t-il encore rappelé.
Sur un autre plan, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a démenti hier, dans un communiqué officiel, toute crise diplomatique avec le gouvernement allemand et la chancelière Angela Merkel. Le bureau du Premier ministre a reproché aux médias israéliens de « s’empresser de parler de crise des relations avec l’Allemagne, comme ils l’ont fait concernant le président américain Barack Obama ». La chancelière a exprimé son mécontentement vendredi lors d’un entretien au téléphone avec M. Netanyahu après l’annonce par Israël de la construction de 1 100 logements dans le quartier de colonisation de Gilo à Jérusalem-Est annexée après son occupation en juin 1967.
(Source : agences)
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