lundi 6 juin 2011

David Cameron démissionne en tant que bienfaiteur du Fonds national juif

publié le lundi 6 juin 2011
Harriet Sherwood

 
Les militants propalestiniens affirment que c’est la pression de leur campagne qui a contraint le Premier Ministre à retirer son soutien.
David Cameron a démissionné de sa fonction de mécène du Fonds national juif (FNJ), une initiative que les militants propalestiniens revendiquent comme le résultat de leur campagne, alors que Downing Street soutient qu’elle entre dans un réexamen global des rapports du Premier Ministre avec les bonnes oeuvres.
Le FNJ n’est que l’une des nombreuses oeuvres de bienfaisance dont il se retire, déclare Downing St. Ses prédécesseurs, Gordon Brown et Tony Blair, avaient assuré leur rôle de bienfaiteur du FNJ tout au long de leur mandat de Premier.
Le FNJ, à l’origine, a été créé pour acheter des terres en Palestine et y établir des colonies juives, avant la création de l’État d’Israël.
Aujourd’hui, il s’agit d’une oeuvre mondiale de bienfaisance qui se décrit comme « le gardien de la terre et du peuple d’Israël », et qui s’est spécialisée dans la plantation de forêts. Des critiques affirment que le FNJ a exproprié des Palestiniens des terres qui leur appartiennent et qu’il a effacé des villages arabes d’avant 1948 en y plantant des forêts et y installant des parcs. Le FNJ est encore impliqué dans la démolition des villages bédouins dans le désert du Néguev, dans le cadre d’un plan de boisement.
Pour Sofiah Macleod, de la Campagne « Stop the JNF » au Royaume-Uni, la pression de l’organisation a conduit Cameron à se retirer. « Il s’est produit un changement dans l’opinion publique et une prise de conscience du comportement d’Israël, il y a eu une pression spécifique sur (Cameron) pour qu’il sorte du FNJ » dit-elle. « Nous pensons qu’il a démissionné en raison de cette pression politique. Étant donné le soutien que reçoit le FNJ de l’establishment, ce n’est certainement pas une décision qu’il a prise à la légère ».
La Campagne « Stop the JNF » a écrit une lettre ouverte au Premier Ministre ce mois-ci, affirmant que le FNJ avait commis des crimes de guerre contre le peuple palestinien et le pressait d’en démissionner en tant que mécène.
Une EDM (early day motion) déposée à la Chambre des Communes en mars regrettait que Cameron fût un bienfaiteur du FNJ et disait que la révocation du statut d’association reconnue d’utilité publique du FNJ devait être envisagée. Toutefois, Downing St maintient que la démission de Cameron rentre dans un réexamen plus large.
« Après la formation du gouvernement de coalition, une révision a été entreprise de toutes les organisations et oeuvres de bienfaisance auxquelles le Premier Ministre était associé. Suite à cette révision, le Premier Ministre s’est retiré d’un certain nombre d’oeuvres, dont le FNJ », indique Downing St dans un communiqué.
Traditionnellement, les dirigeants des trois principaux partis politiques deviennent bienfaiteurs du FNJ. Cependant, avec la démission de Cameron, plus aucun des trois dirigeants actuels ne l’est.
La Campagne Solidarité-Palestine s’est félicitée de cette décision. «  Elle reflète une réalité : il est aujourd’hui impossible pour tout dirigeant d’un parti sérieux d’accorder son soutien public au racisme » déclare Sarah Colborne, directrice de la Campagne, dans un communiqué.
« Le FNJ joue un rôle essentiel en favorisant la poursuite de la dépossession et des souffrances des Palestiniens ».
Le FNJ n’a pas voulu s’exprimer sur cette question. Dans une lettre au Guardian en octobre dernier, Samuel Hayek, président du FNJ pour le Royaume-Uni, déclarait : « Accuser le FNJ d’être un complice actif dans le nettoyage ethnique des Palestiniens constitue une déformation de la vérité au plus haut degré ». « Notre oeuvre environnementale et humanitaire n’est pas fondée sur une quelconque affiliation politique ou religieuse, mais sur le soutien à Israël et à sa population, quel qu’en soit leur contexte. C’était le cas avant que l’État moderne d’Israël ne soit créé, cela continuera d’être le cas tout au long de l’avenir. »
publié par le Guadian
traduction : JPP pour l’AFPS