dimanche 27 mars 2011

Israël tente de torpiller le rapprochement inter-Palestiniens et revêt le statut de la victime

Par Ghada Hamrouche
Face au blocage du processus des négociations et à la poursuite des expéditions punitives de l’armée israélienne contre la bande de Ghaza, les Palestiniens semblent acculés à reprendre la langue des armes. La seule que semble comprendre l’Etat sioniste. L’explosion, mercredi dernier, d’une bombe à El Qods, la première depuis sept ans, a rappelé à l’Etat hébreu que la lutte palestinienne pourrait reprendre à tout moment et que la volonté d’un peuple de recouvrer sa liberté ne peut être éternellement anesthésiée. Les tentatives sionistes de torpiller  le rapprochement inter-Palestiniens et se faire passer pour une victime d’acte terroriste a porté  encore une fois auprès de ses alliés occidentaux. Les Palestiniens, quant à eux, affirment qu’ils refusent de tomber à nouveau dans le panneau des brouilles accentué par leur ennemi commun. L’explosion qui s’est produite mercredi près de la principale gare routière de la ville sainte a été provoquée par une bombe dissimulée dans un sac. Outre, une femme de 59 ans qui y a laissé la vie, on compte une trentaine de personnes blessées. La police israélienne a rapidement évoqué une «attaque terroriste», ce qui signifie dans son jargon un attentat commis par des Palestiniens. Les capitales occidentales n’ont pas tardé à condamner «avec la plus grande fermeté» cet attentat, expression d’un «terrorisme aveugle». L’attentat, faut-il le rappeler, intervient dans un contexte de tensions accrues. Depuis samedi dernier, les violences s’intensifient dans la bande de Ghaza. Le djihad islamique et les brigades d’El Qods ont promis de répondre aux bombardements perpétuels des sionistes visant sans distinction les activistes palestiniens et les civils désarmés. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, évoquant à nouveau la légitime défense qu’il dénigre aux Palestiniens, a d’ores et déjà averti qu’Israël rendrait «coup pour coup» et qu’il était «très déterminé à frapper les terroristes». Dans la foulée de ses avertissements, un raid aérien a visé le sud-est de la ville de Ghaza. Rappelons que, mardi dernier, huit Palestiniens ont trouvé la mort au terme d’une sanglante journée. En outre, quatre activistes du djihad islamique et quatre civils, dont deux mineurs, avaient été tués par les tirs israéliens. Benyamin Nétanyahou avait exprimé «ses regrets à la suite de la mort de civils innocents tués par erreur dans la bande de Ghaza par l’armée israélienne», tout en accusant le Hamas d’utiliser les habitants de ce petit territoire comme «boucliers humains».  Les factions palestiniennes ne tirent en fait d’obus en direction d’Israël que pour venger l’assassinat d’activistes ou de civils par suite de raids israéliens. Mardi, le ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, a prévenu que «ce n’est qu’une question de temps avant que nous nous battions à nouveau avec le Hamas et que nous lui infligions une autre leçon». Le silence assourdissant de la communauté internationale par rapport aux agressions à répétition de l’Etat sioniste ne font que renforcer les Palestiniens dans leur conviction de ne compter que sur eux-mêmes dans cette guerre à armes inégales. La déclaration du secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, consacre la partialité de la communauté internationale dans le traitement de ce conflit, vieux de 63 ans. M Ban avait «fermement condamné» la mort de civils palestiniens mais a également réprouvé les tirs de roquettes par des groupes d’activistes palestiniens, plaçant une fois de plus l’agresseur et l’agressé sur un même pied d’égalité. 
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