samedi 5 juin 2010

Israël menace d’aborder le Rachel Corrie en route pour Gaza

leparisien.fr
publié le samedi 5 juin 2010.
Israël menace, s’il ne se déroute pas, d’aborder le cargo d’aide humanitaire, le Rachel Corrie, qui se rapprochait vendredi soir de la bande de Gaza, quatre jours après l’interception meurtrière d’une flottille en route pour le territoire palestinien,
Le cargo aurait été pris en filature tôt samedi matin sans violence par la marine israélienne au large de la bande de Gaza, dans le but de l’escorter vers le port israëlien d’Ashdod.
Toutefois, selon l’armée israélienne, le Rachel Corrie n’aurait pas répondu aux ordres de se dérouter vers Ashdod et continuerait de diriger vers la bande de Gaza.
Le Rachel Corrie, qui transporte 15 personnes, de nationalité irlandaise et malaisienne, dont Mairead Maguire, 66 ans, ancien prix Nobel de la Paix et Denis Halliday, ancien haut responsable de l’ONU, ainsi qu’un millier de tonnes d’aide, selon les organisateurs, devait initialement faire partie de la flottille humanitaire internationale arraisonnée lundi.
« Selon nos informations, il n’y a pas eu de violences ni de tirs », a indiqué le porte-parole du comité d’accueil Amjad al-Shawa. « Plusieurs bateaux israéliens ont entouré le Rachel Corrie dans une zone située entre 30 et 35 milles au large et l’ont empêché d’atteindre Gaza », a précisé le porte-parole. « Ils essaient d’emmener le navire peut-être à Ashdod (port du sud d’Israël), ou peut-être ailleurs », a ajouté M. Al-Shawa, qui a eu une conversation téléphonique avec le Rachel Corrie avant que « les communications ne soient complètement coupées ». « Nous allons tenter de les recontacter », a-t-il dit.
Trois vedettes de la marine israélienne escortent le cargo
Selon la radio publique israélienne, au moins trois vedettes de la marine israélienne escortaient le cargo dans une zone située entre 30 et 35 milles au large du littoral méditerranéen de l’Egypte. La radio a indiqué avoir réussi à contacter un responsable du bateau qui a affirmé : « nous poursuivons notre route ».Toujours selon la radio, les communications avec le navire ont ensuite été coupées.
L’armée israélienne, interrogée, a simplement affirmé que le bateau n’avait pas été « abordé ». « Quand nous aurons établi le contact avec le bateau, nous l’annoncerons », a précisé un porte-parole.
A Dublin, un porte-parole des organisateurs, n’a pas été en mesure de confirmé l’interception du navire, confirmant que les communications téléphoniques avec le Rachel Corrie étaient interrompues. Le Rachel Corrie, affrété par une organisation irlandaise pour acheminer de l’aide humanitaire.
Israël veut inspecter le bateau
Le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, avait réaffirmé vendredi que son pays entendait interdire l’accès au port de Gaza de ce cargo. « Je viens d’indiquer au directeur général du ministère irlandais des Affaires étrangères que ce cargo ne pourra pas se rendre à Gaza sans être préalablement inspecté », a-t-il affirmé à la première chaîne publique de la télévision israélienne.
Auparavant, son ministère a publié un communiqué indiquant : « Nous n’avons aucun désir d’aborder le navire. Si le bateau décide d’aller jusqu’au port d’Ashdod, alors (...) nous ne l’aborderons pas ».
Israël voudrait inspecter la cargaison pour s’assurer que le navire ne transporte pas d’armes ou de matériel de guerre et est prêt à livrer ensuite tout le chargement à Gaza, selon le texte.
« L’un des éléments qui nous parviennent est qu’Israël pense que nous allons diriger ce navire et sa cargaison vers Ashdod. Mais nous n’avons aucune intention d’aller à Ashdod qui est en Israël », a répondu l’Irlandaise Mairead Maguire, 66 ans, prix Nobel de la Paix, qui est à bord.
« Nous sommes partis pour livrer cette cargaison à la population de Gaza et ce que nous souhaitons faire, c’est briser le siège de Gaza », a expliqué Mme Maguire. « Nous n’avons pas peur ».
Des militants déterminés à refuser l’inspection d’Israël
« On nous a bien averti que les Israéliens avaient l’intention de nous stopper et de nous intercepter », a déclaré de son côté Denis Halliday, ancien haut responsable de l’ONU, également à bord. « Nous sommes donc prêts au pire mais en espérant que, peut-être, il y aura une exception et qu’Israël nous autorisera à amener cette cargaison à Gaza ».
Mme Maguire a estimé acceptable l’éventualité que le cargo soit contrôlé par l’ONU ou un organisme indépendant pour vérifier qu’il ne transporte aucun matériel dangereux.
« Mais nous ne sommes pas disposés à autoriser Israël à le faire. Notre cargaison a été inspectée par des responsables du gouvernement irlandais, des responsables syndicaux à Dundalk (port d’Irlande du Nord) et des responsables du parti écologiste », a-t-elle relevé.
L’Irlande soutient ses ressortissants sur le bateau
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, a pressé Israël de pas intercepter le bateau et l’a appelé à la retenue.
« Ceux qui sont à bord du Rachel Corrie ont dit clairement que leurs intentions étaient pacifiques et indiqué qu’ils n’offriraient pas de résistance aux troupes israéliennes », a poursuivi M. Martin.
Transportant 15 personnes, de nationalité irlandaise et malaisienne, ainsi qu’un millier de tonnes d’aide, selon les organisateurs, le Rachel Corrie devait initialement faire partie de la flottille arraisonnée lundi.
http://www.leparisien.fr/international/israel-menace-d-aborder-le-rachel-corrie-en-route-pour-gaza-04-06-2010-950895.php
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8961