mardi 7 décembre 2010

Liebermann : Il n’y a aucune raison de prolonger le moratoire sur les colonies

07/12/2010
Israël ne voit aucune raison de prolonger le moratoire sur la construction de colonies juives, a déclaré hier à Ljubljana le ministre israélien des Affaires étrangères. « Dix mois plus tard, nous sommes toujours dans l'impasse, nous n'y voyons aucun avantage », a déclaré Avigdor Liebermann au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue slovène Samuel Zbogar. Israël a accepté de suspendre les constructions dans les colonies pour tenter de relancer le processus de paix. « Quel a été le résultat ? Rien », a-t-il ajouté. « Je pense que s'ils (les responsables palestiniens) sont prêts à de nouvelles discussions, ils peuvent venir et nous discuterons de tous les sujets, mais sans conditions préalables », a encore déclaré M. Liebermann.
Côté palestinien, le Premier ministre Salam Fayyad a appelé les Israéliens à desserrer leurs contrôles sur les Palestiniens pour accélérer les progrès économiques réalisés par ses compatriotes depuis trois ans et favoriser ainsi une solution politique. « Depuis 2007, la pauvreté a fortement reculé d'un tiers » dans les territoires palestiniens, a-t-il souligné au premier jour des 5es Journées européennes du développement organisées à Bruxelles par la Commission européenne. Mais, « plus important » encore, a estimé M. Fayyad, « est l'émergence du sentiment chez les Palestiniens de prendre leurs affaires en main ». Le programme de développement mis en œuvre par le gouvernement palestinien, grâce notamment aux subsides accordés par les Européens, premiers donateurs, « peut transformer énormément » l'attitude générale des Palestiniens « vis-à-vis de nos voisins israéliens aussi », a-t-il estimé.
Déplorant l'« impasse prolongée » dans laquelle stagnent les relations avec Israël, il a appelé les autorités israéliennes à lever peu à peu les restrictions de tout ordre imposées aux Palestiniens de Cisjordanie comme de Gaza, de manière à leur rendre progressivement leur liberté de mouvement.
Alors que la relance des négociations est suspendue à un gel de la colonisation israélienne, a-t-il observé, « rien ne devrait empêcher de remettre sur la table cette question du libre passage » des Palestiniens. Selon M. Fayyad, « il faut commencer à faire régresser l'occupation » qui dure depuis 1967. Cela contribuerait à donner aux Palestiniens ce « sentiment que quelque chose est possible ».