mardi 7 décembre 2010

Gaza : un nouveau cri d’alarme

lundi 6 décembre 2010 - 08h:45
Dina Ezzat - Al Ahram
La désastreuse situation humanitaire dans la bande de Gaza est loin de s’améliorer, avertissent les observateurs.
(JPG)
« La levée du blocus sur Gaza demeure un impératif juridique, économique et politique pour ceux qui cherchent une solution durable au conflit israélo-palestinien », affirme un rapport international publié mardi. Le rapport ajoute : « Le temps d’une action crédible et efficace est venu ».
Publié par un groupe d’organisations internationales de défense des droits humanitaires et juridiques, un rapport de 12 pages intitulé « Espoirs déçus » examine la situation humanitaire actuelle à Gaza et met en garde contre de graves conséquences si cette région si densément peuplée et si appauvrie continue de se voir refuser ce dont elle a besoin.
Selon le rapport, seulement 7% des matériaux de construction nécessaires demandés par l’UNRWA pour la construction (et reconstruction) des écoles et des centres de soins et de santé ont été acceptés par Israël, et encore beaucoup moins ont été admis dans la bande de Gaza, malgré les engagements israéliens devant la communauté internationale d’autoriser l’entrée des matériaux de construction.
La guerre d’Israël de trois semaines contre la bande de Gaza de fin décembre 2008 à fin janvier 2009 a laissé Gaza avec d’énormes destructions. Une conférence des donateurs organisée en Egypte une semaine après la fin de la guerre avait promis la reconstruction de Gaza, mais à ce jour la plupart de ces promesses n’ont pas été honorées - en grande partie en raison des restrictions imposées par le gouvernement israélien sur le transport des matériaux de construction.
Et tandis que les travailleurs des organisations humanitaires témoignent qu’à Gaza, près de deux ans après la guerre, des civils vivent toujours dans des maisons démolies, le rapport de ce mardi révèle que ce sont 670 000 camions de matériaux de construction qui devraient être autorisés à entrer dans la bande de Gaza, alors que seuls 715 camions ont été tolérés.
Le rapport note en outre le refus israélien d’honorer ses engagements conformément à ses responsabilités juridiquement contraignantes en tant que puissance occupante.
Il révèle que les deux tiers des usines de Gaza sont incapables de fonctionner en raison des restrictions imposées par Israël - qu’il s’agisse de l’introduction de matériel industriel ou qu’il s’agisse des exportations des marchandises produites.
« La liste va bien au-delà de la définition internationale de biens à double usage ... De nombreux articles absents de [la] liste doivent être approuvés spécialement et beaucoup d’entre eux ne l’ont pas été. »
Le rapport révèle en outre que le nombre de camions pour l’exportation a baissé de manière significative, allant de 400 par jour en 2005 à 224 en 2007.
Pendant ce temps, le rapport « Espoirs déçus » rappelle au monde que les citoyens de Gaza sont toujours privés du droit de circuler librement. Bien qu’il constate une augmentation dans les permis d’entrée et de sortie de Gaza pour les hommes d’affaires, ce rapport fait observer qu’une « interdiction générale de sortie et d’entrée est toujours en place [pour les citoyens ordinaires] ».
Beaucoup de personnes, souligne le rapport, cherchent à se faire soigner à l’extérieur de Gaza mais l’autorisation leur est refusée, et leur santé est compromise en raison du manque de matériel médical nécessaire au niveau local.
Israël contrôle l’essentiel des points de passage reliant la bande de Gaza au monde extérieur et a imposé des restrictions depuis les années 1990. Mais depuis 2007, il a considérablement augmenté ces restrictions à un point tel que certaines organisations internationales qualifient Gaza de prison à ciel ouvert.
Fait révélateur : le rapport confirme que « moins de permis ont été accordés par le gouvernement israélien pour le personnel humanitaire sur place que par le passé » et que la politique de permis restrictif pour les travailleurs humanitaires et les malades est « toujours arbitraire, imprévisible et prend énormément de temps ».
Le rapport a été publié quelques semaines avant le deuxième anniversaire de la dernière guerre israélienne contre Gaza - l’opération Plomb Durci - qui a massacré près de 1500 habitants et a laissé la bande de Gaza dans un abîme de souffrances inhumaines.
http://weekly.ahram.org.eg/2010/102...
Traduction : Naguib
Lien