dimanche 26 décembre 2010

Le captif Al-Zaatari, une vie entière derrière les barreaux israéliens

[ 25/12/2010 - 20:25 ]
Gaza – CPI
Dans les prisons israéliennes, les captifs palestiniens souffrent de conditions de vie des plus mauvaises. L’administration pénitentiaire israélienne dans les territoires palestiniens occupés en 1948 fait tout pour les humilier.
Normalement, le captif a le droit à une visite par mois de la part de sa famille. Il peut toutefois en être privé durant des mois, voire des années !
Toutefois, en dépit de ces conditions, des pressions israéliennes, et n’ayant aucune autre activité que d’attendre le jour de la liberté, les captifs trouvent les moyens pour contrer cette vie imposée.
Ahmed Khaled Saïd Al-Zaatari est originaire de la ville d’Al-Khalil. Il est enfermé sous ce régime injuste de « Détention administrative ». Les occupants israéliens l’ont enfermé sous ce régime à plusieurs reprises, avec des périodes de répit très courtes. Le centre Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme l’a rencontré et a recueilli son histoire.
Enfermements successifs
Il a été interpellé, pour la première fois, en 1997. Et en 1998, il a encore une fois été arrêté et enfermé pour quatre ans. Un an après sa libération, en 2004, les Israéliens l’ont emprisonné pour cinq mois, et l’ont placé en « détention administrative ». Tout de suite après, il a été placé derrière les barreaux, sous le même régime, pour dix-huit mois cette fois. En 2007, il a été arrêté pour la cinquième fois. Il est resté dans les prisons israéliennes pendant trois ans. En septembre 2010, il a été libéré avant d’être à nouveau enfermé une semaine plus tard ; le 22 septembre, il a été mis en cellule, toujours sous « détention administrative ».
Captivité et maladies
L’arrestation répétée a causé beaucoup de problèmes de santé à notre captif Al-Zaatari. Mal de tête chronique, sinusite, mal de dos, toutes ces maladies sont causées par les arrestations à répétition et le mauvais traitement des enquêteurs. Et le manque de soin et de médicaments n’arrange pas les choses.
Les visites
Les autorités de l’occupation israélienne privent 40% des captifs palestiniens de la visite de leurs proches. Al-Zaatari en fait partie. Ainsi, il est difficile pour ses enfants de le connaître ; après chaque sortie, « une manque psychologique se crée entre nous ! ».
Al-Zaatari ne se laisse pas atteindre. Dans les prisons israéliennes, il trouve de quoi remplir son temps de façon très utile, lui comme les autres. Il est devenu le porte-parole des captifs palestiniens, un travail difficile qui exige beaucoup d’effort et beaucoup de temps. Puis, il y a la lecture et l’enseignement donné à ses frères de cellule, ayant une maîtrise en chimie.
Questions difficiles
La question est posée d’une façon des plus faciles, des plus innocentes, mais la réponse fait partie « des plus difficiles de ma vie ». Ma petite de six ans me dit : « Quand décideras-tu de revenir ? Tu te moques de nous : chaque fois, tu nous dis que tu viendras, mais tu ne le fais pas ! »
La question de la plus petite, de trois ans et demi, est encore plus difficile : Veux-tu me faire comprendre pourquoi tu pars en prison ?
Ansar Al-Sajin
Notre captif se sent fier d’être le fondateur de l’association Ansar Al-Sajin (les sympathisants du prisonnier), bien que les occupants israéliens l’aient fermée il y a trois ans : « Je reste cependant fier d’être toujours au service des captifs et de leur cause ».
La cause de la « Détention administrative »
Fouad Khafach, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme, dit que l’histoire d’Al-Zaatari est une histoire parmi des dizaines, voire des centaines, de captifs qui ne voient pas la fin du tunnel, et qui ne connaissent pas le jour de leur sortie. C’est surtout le cas des captifs enfermés injustement sous ce fameux régime de « Détention administrative ».
Pour ce qui est de la « Détention administrative », ce régime permet aux forces israéliennes d'occupation d’arrêter et d’enfermer toute personne, sans aucun chef d’accusation !
Il appelle alors à ce que ce sujet soit évoqué sur les scènes juridiques, locales comme internationales, où leur voix sera entendue.