dimanche 26 décembre 2010

Hébron : Layli au pays de Rambo

Publié le 25-12-2010

Relâché après une arrestation brutale des soldats de l’occupation israélienne stationnés à Hébron pour permettre aux colons fanatiques de commettre leurs exactions en toute impinité, Layli, secouriste et étudiant infirmier, raconte.
"Alors que je me trouvais aux côtés d’une Palestinienne ayant fait un malaise et perdu connaissance, je tentai de lui porter les premiers secours et demandai aux soldats de reculer, pour quelle puisse respirer.
Mais ces derniers me saisirent brutalement, sous l’oeil de dizaines de photographes présents, et me traînèrent de force jusqu’à l’extérieur de la vieille ville, à l’écart de la manifestation.
Là, il me firent passer de l’autre côté du grand portail et pénétrer dans le quartier des colons, pour me conduire à leur véhicule.
Une meute d’une centaine de colons attendaient là, tandis qu’avec mes deux camarades, un Ecossais et une Israelienne, nous étions obligés de passer devant eux.
Maintenant à l’abri des caméras, les soldats les laissèrent nous dispenser quelques coups. L’un me fit un croche-pied ; un autre me donna un coup de genou dans le ventre. Les autres applaudissaient, nous insultaient, et nous faisaient des bras d’honneur. Joli spectacle !
Une chaleur étouffante régnait dans le véhicule. La climatisation ne fut déclenchée qu’à l’avant, du côté des soldats. Quand j’essayai de l’ouvrir de notre côté, les soldats m’en empêchèrent, me menaçant de me passer les menottes. Arrivé au poste militaire, qui se trouvait au fond d’un colonie, les deux autres militants et moi fûmes mis dans une cabane entourée de soldats. Aller aux toilettes ? Seulement la porte grande ouverte pour que les soldats puissent nous tenir à l’oeil ! Du vrai cinéma !
Après trois heures d’attente, vint le moment des interrogatoires. Je refusai de signer leurs différents papiers, à l’exception d’un engagement à ne pas revenir à Hébron pendant les 15 prochains jours.
Quand je suis sorti, le spectacle des colons en plein exercice d’entraînement, courant avec des M16 autour du cou, faisant des pompes, du sprint et des tractions, j’ai tout de même tenu à garder un petit souvenir : j’ai discrètement filmé la scène avec mon portable, en faisant semblant de téléphoner."
Layli
CAPJO-EuroPalestine