mardi 12 octobre 2010

Proces d’Alima Boumediene-Thiery et d’Omar Slaouti : une conférence de presse motivante

Publié le 11-10-2010

De nombreux journalistes ont assisté ce lundi matin à la conférence de presse qui se tenait au Sénat pour informer les médias des poursuites judiciaires liées à la campagne BDS, et plus particulièrement celles qui amèneront Alima et Omar à comparaître ce jeudi 14 octobre devant le tribunal de Pontoise. Ils ont pu constater l’ampleur des soutiens apportés à la sénatrice et au responsable du NPA, en France comme à l’étranger.
Catherine Tasca, vice-présidente du Sénat (PS), Nicole Borvo, présidente du groupe communiste, républicain, Citoyen et des sénateurs du Parti de Gauche, Pascal Durand, délégué général d’Europe Ecologie, Djamila Sonzogni, porte parole nationale des Verts, Marie Christine Vergiat, porte-parole du Parti de gauche, se sont notamment succédés à la tribune pour affirmer un soutien total à la sénatrice et à tous les militants de la campagne BDS, inculpés pour leur participation à cette campagne internationale de boycott de l’Etat d’Israël.
"Cette mise en cause inacceptable d’une parlementaire traduit bien la situation actuelle, dans laquelle notre parlement est de plus en plus bafoué et soumis au silence par le chef d’Etat, qui au mépris des règles démocratiques, ne tient pas compte de ses décisions" a souligné Catherine Tasca, en demandant que l’on mette fin à l’impunité d’Israël, et en félicitant ceux qui luttent de manière pacifique et citoyenne pour l’application du droit international et des droits de l’homme, alors que le gouvernement ne remplit pas ses obligations dans ce domaine.
"Il est scandaleux de qualifier de raciste l’action d’Alima et des autres militants", s’est indignée Nicole Borvo. "Le soutien inconditionnel du gouvernement à la politique israélienne l’amène à vouloir casser tous les mouvements contestataires, syndicaux, associatifs, et à les criminaliser. Un pas de plus est franchi dans cette voie avec l’attaque d’une parlementaire, d’une représentante du peuple. Nous nous insurgeons contre le procès qui lui est fait et nous estimons de notre devoir d’organiser la mobilisation".
Marie-Christine Vergiat, députée européenne, a fait le parallèle entre les mesures répressives adoptées par le gouvernement israélien contre toutes les associations israéliennes qui dénoncent les exactions commises par l’occupant, telle l’ONG "Breaking the Silence", et celles prises par le gouvernement français qui voudrait nous réduire au silence.
"Qui est raciste, et qui discrimine", a demandé Djamila Sonzogni, en rappelant le "caractère raciste de la politique d’Israël, qui laisse Madame Zoabi, une députée arabe se faire agresser sans que personne ne réagisse ?". Elle s’est également élevée contre "le parti pris du gouvernement contre l’indépendance de la justice", puisqu’il se permet de demander aux juges de condamner ceux qui défendent le droit. "C’est l’Etat d’Israël qui doit être inculpé, et la justice doit condamner à la fois les colonies israéliennes et le fait que la liberté d’expression soit de plus en plus bafouée".
" Vous êtes l’honneur des démocraties et je suis fier d’être à vos côtés", a déclaré Pascal Durand. "Vous parlez au nom de ceux qui ne peuvent s’exprimer". "C’est un peu facile de venir dire ’il ne faut pas céder à la haine et à la violence’, mais comment faire si les Palestiniens sous occupation depuis si longtemps ont le sentiment qu’il n’y a personne à l’extérieur pour défendre le droit ?"
"L’heure est à la désobéissance civique pour une paix juste et durable là-bas et notre démocratie ici. Bravo ! On vous soutient ", a lancé Danièle Simmonet, secrétaire nationale du parti de gauche, qualifiant d"insulte" et de "diffamation" les accusations portées contre Alima Boumedienne-Tierry et les autres inculpés de la campagne BDS. "Plus le gouvernement casse l’Etat social, plus il réprime, et cela dans tous les domaines, a-t-elle fait remarquer.
"Israel est un Etat voyou et criminel, et les procès en cours sont une ignominie", a dit Jacques Fath, responsable des questions internationales au Parti Communiste. "Ces attaques contre une parlementaire s’inscrivent dans un constant recul de l’Etat de droit".
Outre ces soutiens clairs et réconfortants, Alima Boumediene-Thierry a remercié les nombreux parlementaires étrangers qui se mobilisent et lui apportent leur soutien, à commencer par plus d’une centaine de parlementaires algériens, à l’initiative du sénateur Mostefa Boudina, ainsi que de parlementaires africains, canadiens et mexicains.
Et les associations de solidarité avec la Palestine se mobilisent non seulement en France, avec un appel à venir assister au procès de jeudi et à protester massivement devant le tribunall de Pontoise à partir de midi, mais aussi à l’étranger.
Aujourd’hui même, des rassemblements de soutien aux inculpés et à la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israel sont prévus à 17 H 30, à Milan et à Rome, devant l’Ambassade de France. Jeudi, à l’heure du rassemblement devant le tribunal de Pontoise, les militants écossais protesteront devant le consulat d’Edimbourg !
CAPJPO-EuroPalestine