vendredi 22 octobre 2010

La colonisation sans effet sur les garanties de prêt des É.-U. à Israël

21 octobre 2010 à 17h21
Agence France-Presse
Washington
La poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie n'a pas d'impact sur les garanties de prêts que les États-Unis accordent à l'État juif, dont le Trésor américain a annoncé jeudi l'augmentation.
À l'issue d'une rencontre du Groupe de développement économique mixte américano-israélien à Jérusalem, le ministère a indiqué que le total des garanties de prêts accordées par Washington à Tel-Aviv s'élevait à 3,481 milliards de dollars au 1er octobre.
Cela signifie que la tranche de 333 millions de dollars de garanties supplémentaires au titre de l'exercice budgétaire américain 2010, clos le 30 septembre, a été allouée.
Washington attend «de recevoir un rapport du gouvernement d'Israël début 2011 indiquant si celui-ci a rempli en 2010 les conditions permettant le déblocage de la tranche de garanties de prêt de 333 millions de dollars au titre de l'exercice 2011», ajoute le ministère dans un communiqué.
Ces garanties permettent à Israël d'emprunter sur les marchés à taux préférentiels en bénéficiant de la garantie de remboursement de l'État américain.
Les conditions mentionnées par le Trésor sont d'ordre économique.
De par la loi américaine, ces garanties, dont l'État juif ne s'est pas servi depuis 2004, ne peuvent être utilisées pour soutenir des activités dans les territoires occupés depuis la guerre des Six Jours (1967).
Les États-Unis peuvent les réduire «d'un montant égal au montant alloué ou estimé avoir été alloué par l'État d'Israël» à des activités que le président américain jugerait «incompatibles avec les objectifs» définis dans l'accord conclu avec l'État juif: la colonisation des Territoires palestiniens.
Le gouvernement américain a imposé des réductions à ces garanties pour la dernière fois en 2005, sous le président George W. Bush.
Le gouvernement du président américain Barack Obama, qui ne cesse d'appeler Israël à la retenue en matière de colonisation, a jusqu'à présent refusé d'en faire autant.
La publication du communiqué du Trésor a coïncidé avec la parution, en Israël, d'une enquête du mouvement La Paix Maintenant selon laquelle la colonisation a connu une forte impulsion depuis l'expiration, le 26 septembre, d'un moratoire de 10 mois sur la construction de logements israéliens en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est, zone de la Ville sainte annexée par Israël).
L'Autorité palestinienne, qui refuse de poursuivre les négociations avec l'État juif reprises pendant l'été tant que la construction continue dans les colonies, a aussitôt appelé les États-Unis à réagir au «défi flagrant» du gouvernement israélien.
Les garanties de prêt ne sont qu'une part minime de l'aide américaine à Israël.
Selon un rapport du Centre de recherche du Congrès américain (CRS) publié en septembre, Israël est «le plus gros bénéficiaire de l'aide internationale américaine en données cumulées depuis la seconde guerre mondiale».
«Depuis 1985, les États-Unis ont octroyé à Israël des subventions de près de 3 milliards de dollars par an», ajoute ce rapport.
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