jeudi 1 juillet 2010

Dexia va-t-il quitter Israël pour des « raisons politiques » ?

trends.rnews.be
publié le mercredi 30 juin 2010.
Dexia chercherait à revendre les 65 % qu’il possède dans sa filiale, leader du prêt aux municipalités en Israël, pour 125,5 millions d’euros. Soit moitié plus que sa valorisation boursière. Le groupe franco-belge serait déjà en contact avec deux banques israéliennes. En Belgique, le « no comment » prévaut. A Tel-Aviv, on dément fermement.

Dexia serait prêt à revendre les 65 % qu’il détient dans sa filiale Dexia Israel Bank, écrit le quotidien financier israélien Globes. La valeur boursière de cette filiale atteint 435 millions de shekels, soit 91 millions d’euros. La maison mère franco-belge souhaiterait néanmoins en tirer 600 millions de shekels (125,5 millions d’euros), soit moitié plus que sa capitalisation.
Dexia aurait d’ores et déjà contacté deux banques israéliennes, notamment Mizrahi Tefahot Bank, en vue d’un éventuel rachat, souligne encore Globes. Selon une des sources du quotidien, le prix de départ est « très élevé, inacceptable et uniquement destiné à débuter les négociations sur une base plus importante ».
Quant au choix d’une banque locale, Globes souligne que Dexia souhaite accélérer ainsi l’approbation de l’opération par les autorités de régulation du pays. Pour faciliter la vente, le groupe franco-belge serait par ailleurs prêt à acheter des actions de Dexia Israel, dont le solde du capital (35 %) est actuellement ouvert au public.
Interrogé par Globes, David Kapah, CEO de Dexia Israel, a démenti ces informations : « Les rumeurs sur une vente de la banque sont sans fondement. Dexia considère sa filiale israélienne comme un bras important, et l’activité business entre la maison mère et Dexia Israel continue comme d’habitude. »
En Belgique, Ulrike Pommee, porte-parole de Dexia, contactée par nos soins, ne fait « pas de commentaires », tout comme Mizrahi Tefahot Bank, contacté par Globes.
Le départ d’Israël : simple recentrage de Dexia sur ses marchés-clés ou lobbying interne pour des raisons politiques ?
Les raisons de ce désinvestissement sont de deux ordres, avance enfin le quotidien. Primo, le départ de Dexia relève de sa nouvelle stratégie, qui vise notamment au recentrage du groupe sur ses marchés-clés, « qui n’incluent pas Israël ». Secundo, il pourrait s’agir d’une conséquence d’un lobbying mené en interne pour que Dexia quitte le pays, « pour des raisons politiques ».
L’activité de prêt menée par Dexia en Israël fait grincer bien des dents chez nous. Mi-mai, des militants détenteurs d’actions de la banque avaient par exemple troublé l’assemblée générale du bancassureur pour dénoncer sa politique. La banque s’était en effet engagée, dans une déclaration de son président Jean-Luc Dehaene, lors de l’AG de mai 2009, à ne plus prêter d’argent à des colonies juives.
« Aucun engagement nouveau n’a été pris par rapport aux colonies », avait alors répété Jean-Luc Dehaene devant les critiques. Selon ces militants, ces promesses n’ont cependant pas été respectées puisque, le 31 mai 2009, soit deux semaines après l’AG, un prêt de 6,8 millions de shekels (1,4 million d’euros) aurait été accordé à une colonie juive établie au sud de Bethléem.
Dexia Israel est certes une « petite » filiale à l’échelle du groupe, mais elle occupe la 1ère place dans le pays en matière de crédit aux municipalités, avec une part de marché de 37 %, devant Bank Hapoalim (31 %) et Bank Leumi (25 %).
V.D.
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