Par Scarlett HADDAD | 15/05/2010
Éclairage En dépit des messages rassurants transmis aux responsables libanais par le ministre espagnol des Affaires étrangères sur une « volonté israélienne d'apaisement », des milieux diplomatiques pensent qu'une guerre est toujours une éventualité sérieuse. Ces milieux se basent sur le fait qu'actuellement l'impasse est totale dans la région, tant sur le plan du volet israélo-palestinien, malgré la reprise annoncée des pourparlers indirects entre les deux parties, que sur celui d'une approche militaire du dossier nucléaire iranien. C'est ainsi que la théorie de la « guerre de rechange » (à la place d'une attaque des installations nucléaires iraniennes) est en train de circuler, alors que la tension monte entre Israël d'un côté, la Syrie, le Liban et l'Iran de l'autre.
Selon des sources diplomatiques, même si l'affaire des Scud a une origine liée aux divergences israélo-américaines, elle a pris une nouvelle dimension et risque de se transformer en feuilleton qui connaîtrait de nouveaux épisodes. Ces sources rappellent que l'affaire des Scud a été précédée par un article publié par un milliardaire juif dans le New York Times, dans lequel il critiquait la politique du président Obama à l'égard du gouvernement israélien. Les conseillers du président américain se sont empressés de répondre et une véritable crise menaçait de naître entre l'administration américaine et le gouvernement israélien, relayée par les médias américains et israéliens. C'est alors que le président israélien Shimon Peres, en visite à Paris, a lancé l'affaire des Scud, accueillie comme un moyen de détourner l'attention générale de la crise en cours. Selon des sources proches du Hezbollah, l'affaire des Scud a certes permis de ressouder les liens entre l'administration américaine et le gouvernement israélien, mais elle a aussi permis à Israël de se présenter de nouveau, aux yeux du monde occidental, comme une victime menacée par l'agressivité du Hezbollah, des Palestiniens, des Syriens et des Iraniens. Cette affaire a aussi permis à l'administration américaine d'adresser de vives critiques à la Syrie, et alors que l'an dernier, la prolongation des sanctions contre Damas avait été présentée par le président Obama comme une question de routine, cette année, elle a été assortie de critiques assez fermes. Enfin, elle a permis d'exercer de nouvelles pressions sur le Liban et sur le Hezbollah en particulier ainsi que sur l'Iran.
Aujourd'hui, certaines sources diplomatiques affirment que l'affaire des Scud devrait avoir une suite et qu'Israël s'apprête à lancer une nouvelle campagne contre le Hezbollah, l'accusant cette fois d'être en possession d'armes de brouillages aériens qui lui auraient été vendues par la Corée du Nord et qui seraient de nature à modifier les équilibres militaires dans la région, en constituant une menace inacceptable pour la sécurité d'Israël, en mettant en cause son arme infaillible, l'aviation militaire. Ces mêmes sources laissent entendre que ces armes, ou en tout cas l'affirmation par Israël que le Hezbollah en détient, pourraient être la cause d'une nouvelle guerre. Israël pourrait ainsi commencer par bombarder un convoi sur la route reliant Damas à Beyrouth, sous prétexte qu'il s'agit d'un convoi transportant des armes, et la tension est telle que la guerre pourrait ainsi être déclenchée, avec pour principal objectif d'affaiblir les capacités militaires du Hezbollah et de rompre son lien stratégique avec la Syrie, notamment dans le domaine de l'acheminement des armes.
En même temps, la carte du TSL continue à être brandie comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du Hezbollah. Des sources diplomatiques assurent que l'acte d'accusation devrait être publié avant la fin de l'année et le TSL aurait lancé ces derniers temps une offensive de charme en direction des Libanais pour tenter d'effacer les doutes sur la neutralité de son action suscités notamment par des « fuites savamment distillées dans la presse » auprès d'une partie de la population. Les différents responsables du TSL multiplient les déclarations pour assurer que ce tribunal n'est pas politisé et qu'il n'a qu'un objectif, dévoiler et punir les assassins de Rafic Hariri. Discrètement, certaines rumeurs courent dans les milieux politiques sur une « mise à l'écart » d'un cadre important du Hezbollah, dans le but de le mettre à l'abri d'une éventuelle convocation devant le TSL. De son côté, le Hezbollah dément ces rumeurs et explique qu'elles s'inscrivent dans le cadre de la volonté de l'affaiblir sur la scène interne libanaise, en jetant le discrédit sur son action de résistance et en cherchant à provoquer des tensions avec les autres communautés, notamment les sunnites. Le dossier du TSL, affirment d'ailleurs les sources proches du Hezbollah, est géré directement par le secrétaire général Hassan Nasrallah. Ce dernier a clairement défini sa position en sommant le TSL de montrer sa crédibilité en commençant par traiter le dossier des faux témoins.
Les sources proches du Hezbollah précisent qu'une éventuelle convocation de membres du parti devant le TSL brandie constamment par certains milieux médiatiques et politiques vise à semer le doute dans les esprits et à provoquer des troubles internes qui rendraient plus facile une nouvelle opération israélienne contre le Liban. Toutefois, les sources proches du parti estiment qu'au moins dans les trois prochains mois, il y a peu de risques qu'une nouvelle guerre éclate, car Israël, selon ces sources, ne peut pas se lancer dans une guerre qu'il n'est pas sûr de gagner, surtout après la défaite de 2006. Cette fois, l'erreur n'est pas permise. Et aujourd'hui, toutes les informations parvenues au parti montrent que les Israéliens ne sont pas prêts pour une telle aventure, surtout dans un tel climat régional, où les Syriens continuent de faire bloc avec les Iraniens et le Hezbollah, alors que les Turcs semblent s'impliquer un peu plus aux côtés des Arabes. Ainsi, à peine l'administration américaine a-t-elle usé d'un ton ferme à l'égard du président Bachar el-Assad que celui-ci s'est rendu en Turquie avant d'accueillir, dans ce qui ressemble fort à un message clair, le président russe à Damas... C'est dire que le climat régional n'est pas en faveur d'Israël et en tout cas pas d'une nouvelle guerre. Les sources proches du Hezbollah précisent toutefois, en guise de conclusion, qu'avec Israël, le pire est toujours à envisager et qu'il faut donc se tenir prêt à toute éventualité. Tout en refusant de donner la moindre indication sur la nature des armes en leur possession, ces sources rappellent que même si la guerre militaire n'est pas envisageable pour le moment, la guerre psychologique et politique se poursuit inlassablement...
Selon des sources diplomatiques, même si l'affaire des Scud a une origine liée aux divergences israélo-américaines, elle a pris une nouvelle dimension et risque de se transformer en feuilleton qui connaîtrait de nouveaux épisodes. Ces sources rappellent que l'affaire des Scud a été précédée par un article publié par un milliardaire juif dans le New York Times, dans lequel il critiquait la politique du président Obama à l'égard du gouvernement israélien. Les conseillers du président américain se sont empressés de répondre et une véritable crise menaçait de naître entre l'administration américaine et le gouvernement israélien, relayée par les médias américains et israéliens. C'est alors que le président israélien Shimon Peres, en visite à Paris, a lancé l'affaire des Scud, accueillie comme un moyen de détourner l'attention générale de la crise en cours. Selon des sources proches du Hezbollah, l'affaire des Scud a certes permis de ressouder les liens entre l'administration américaine et le gouvernement israélien, mais elle a aussi permis à Israël de se présenter de nouveau, aux yeux du monde occidental, comme une victime menacée par l'agressivité du Hezbollah, des Palestiniens, des Syriens et des Iraniens. Cette affaire a aussi permis à l'administration américaine d'adresser de vives critiques à la Syrie, et alors que l'an dernier, la prolongation des sanctions contre Damas avait été présentée par le président Obama comme une question de routine, cette année, elle a été assortie de critiques assez fermes. Enfin, elle a permis d'exercer de nouvelles pressions sur le Liban et sur le Hezbollah en particulier ainsi que sur l'Iran.
Aujourd'hui, certaines sources diplomatiques affirment que l'affaire des Scud devrait avoir une suite et qu'Israël s'apprête à lancer une nouvelle campagne contre le Hezbollah, l'accusant cette fois d'être en possession d'armes de brouillages aériens qui lui auraient été vendues par la Corée du Nord et qui seraient de nature à modifier les équilibres militaires dans la région, en constituant une menace inacceptable pour la sécurité d'Israël, en mettant en cause son arme infaillible, l'aviation militaire. Ces mêmes sources laissent entendre que ces armes, ou en tout cas l'affirmation par Israël que le Hezbollah en détient, pourraient être la cause d'une nouvelle guerre. Israël pourrait ainsi commencer par bombarder un convoi sur la route reliant Damas à Beyrouth, sous prétexte qu'il s'agit d'un convoi transportant des armes, et la tension est telle que la guerre pourrait ainsi être déclenchée, avec pour principal objectif d'affaiblir les capacités militaires du Hezbollah et de rompre son lien stratégique avec la Syrie, notamment dans le domaine de l'acheminement des armes.
En même temps, la carte du TSL continue à être brandie comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du Hezbollah. Des sources diplomatiques assurent que l'acte d'accusation devrait être publié avant la fin de l'année et le TSL aurait lancé ces derniers temps une offensive de charme en direction des Libanais pour tenter d'effacer les doutes sur la neutralité de son action suscités notamment par des « fuites savamment distillées dans la presse » auprès d'une partie de la population. Les différents responsables du TSL multiplient les déclarations pour assurer que ce tribunal n'est pas politisé et qu'il n'a qu'un objectif, dévoiler et punir les assassins de Rafic Hariri. Discrètement, certaines rumeurs courent dans les milieux politiques sur une « mise à l'écart » d'un cadre important du Hezbollah, dans le but de le mettre à l'abri d'une éventuelle convocation devant le TSL. De son côté, le Hezbollah dément ces rumeurs et explique qu'elles s'inscrivent dans le cadre de la volonté de l'affaiblir sur la scène interne libanaise, en jetant le discrédit sur son action de résistance et en cherchant à provoquer des tensions avec les autres communautés, notamment les sunnites. Le dossier du TSL, affirment d'ailleurs les sources proches du Hezbollah, est géré directement par le secrétaire général Hassan Nasrallah. Ce dernier a clairement défini sa position en sommant le TSL de montrer sa crédibilité en commençant par traiter le dossier des faux témoins.
Les sources proches du Hezbollah précisent qu'une éventuelle convocation de membres du parti devant le TSL brandie constamment par certains milieux médiatiques et politiques vise à semer le doute dans les esprits et à provoquer des troubles internes qui rendraient plus facile une nouvelle opération israélienne contre le Liban. Toutefois, les sources proches du parti estiment qu'au moins dans les trois prochains mois, il y a peu de risques qu'une nouvelle guerre éclate, car Israël, selon ces sources, ne peut pas se lancer dans une guerre qu'il n'est pas sûr de gagner, surtout après la défaite de 2006. Cette fois, l'erreur n'est pas permise. Et aujourd'hui, toutes les informations parvenues au parti montrent que les Israéliens ne sont pas prêts pour une telle aventure, surtout dans un tel climat régional, où les Syriens continuent de faire bloc avec les Iraniens et le Hezbollah, alors que les Turcs semblent s'impliquer un peu plus aux côtés des Arabes. Ainsi, à peine l'administration américaine a-t-elle usé d'un ton ferme à l'égard du président Bachar el-Assad que celui-ci s'est rendu en Turquie avant d'accueillir, dans ce qui ressemble fort à un message clair, le président russe à Damas... C'est dire que le climat régional n'est pas en faveur d'Israël et en tout cas pas d'une nouvelle guerre. Les sources proches du Hezbollah précisent toutefois, en guise de conclusion, qu'avec Israël, le pire est toujours à envisager et qu'il faut donc se tenir prêt à toute éventualité. Tout en refusant de donner la moindre indication sur la nature des armes en leur possession, ces sources rappellent que même si la guerre militaire n'est pas envisageable pour le moment, la guerre psychologique et politique se poursuit inlassablement...