Par Émile Khoury | 24/04/2010
Selon des sources diplomatiques informées, les cadres de l'administration Obama estiment que pour protéger les intérêts des USA au Moyen-Orient, il est nécessaire de se gagner l'amitié du monde arabe et musulman dans son ensemble. Ce qui ne peut être assuré qu'à travers l'établissement d'une paix globale, juste et équitable. En contrant le processus de paix, Israël porte donc atteinte aux intérêts stratégiques des États-Unis dans cette région capitale du monde.
Washington œuvre pour un État palestinien viable et durable. Son existence constituerait une protection pour les intérêts américains. Étant entendu que l'État hébreu, en dépit de son alliance organique avec les USA, ne fait jamais rien pour les aider, tout au contraire. Déjà Eisenhower avait dû taper du poing sur la table pour stopper l'agression tripartite contre l'Égypte de Nasser. Puis Bush père avait dû élever la voix pour forcer Shamir à participer à la conférence de Madrid. Il avait dû, de même, contrer les manigances israéliennes visant à faire capoter la coalition qui allait expulser Saddam Hussein du Koweït. Auparavant, en 1982, les Américains avaient dû intervenir pour qu'Israël cessât les bombardements aériens de Beyrouth. Aujourd'hui, Washington interdit à Tel-Aviv de frapper l'Iran.
Israël, c'est donc plus d'une épine dans le pied pour l'Amérique. Mais cette superpuissance reste en mesure, quand ses intérêts stratégiques ou économiques sont en jeu, d'exercer des pressions décisives sur son dérangeant allié. Son pupille, plutôt, car sans la protection, et l'aide, de Washington, Israël aurait du mal à tenir le coup longtemps.
Pour parler terrain, c'est la priorité militaire qui prend le pas sur toute autre considération à Washington. Ses décisions, dans n'importe quel domaine, sont d'abord passées au tamis par le Pentagone. Pour qui il n'est jamais question de ménager Israël quand il risque de provoquer des troubles, ou des guerres, susceptibles de forcer une interposition militaire américaine.
Dans ce cadre, il n'y a aucune divergence de vues entre la Maison-Blanche, le département d'État et les généraux. Ils défendent un projet simple : création d'un État palestinien vivant aux côtés d'Israël et permettant la conclusion d'une paix globale équitable. Quand le conflit arabo-israélien serait ainsi réglé, la lutte contre le terrorisme international, hantise numéro un des Américains, deviendrait bien plus facile. Et, en même temps, sur le plan politique, la montée en puissance des mouvements islamistes radicaux se verrait brisée. Au profit des modérés arabes, rejoints alors par les progressistes. Tandis que l'Iran, devenu trop isolé, subirait une pression internationale et régionale encore plus élargie, et plus durcie, pour renoncer à tout projet de nucléaire militaire.
Henry Kissinger, connu pour son prosionisme viscéral, reste cependant assez lucide pour prôner « une intervention directe pour protéger Israël de lui-même ». Il semble que l'administration Obama s'y décide. Israël se trompe dans ses calculs, et agit contre lui-même en s'obstinant dans ses colonisations et en entravant la reprise des pourparlers. Ce comportement est exploité par les adversaires des USA. L'Iran appuie toute action de résistance armée face à Israël. Il tient en main la carte palestinienne et empêche tout règlement du problème palestinien. Il s'allie avec tout pays hostile aux États-Unis et à l'État hébreu. Et il implante sans doute, là où il le peut, une multitude de cellules dormantes. L'Iran étend son influence dans la région. Il continue à bâtir son potentiel nucléaire sans se laisser fléchir par des sanctions que, d'ailleurs, les USA ne parviennent pas à faire vraiment appliquer, parce que la Russie et la Chine tirent en arrière.
Quoi qu'il en soit, le président Obama fait clairement savoir que le règlement du conflit palestino-israélien et israélo-arabe est absolument essentiel pour la sécurité nationale des États-Unis. Il a donc décidé de superviser en personne, et de très près, la politique américaine au Moyen-Orient. Répercutant ses recommandations, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, presse Netanyahu de prendre les dispositions difficiles, entendre l'arrêt des colonisations, nécessaire pour le redémarrage du processus de paix. Mais est-ce que le président Obama, confronté au casse-tête Netanyahu, pourra réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?
Washington œuvre pour un État palestinien viable et durable. Son existence constituerait une protection pour les intérêts américains. Étant entendu que l'État hébreu, en dépit de son alliance organique avec les USA, ne fait jamais rien pour les aider, tout au contraire. Déjà Eisenhower avait dû taper du poing sur la table pour stopper l'agression tripartite contre l'Égypte de Nasser. Puis Bush père avait dû élever la voix pour forcer Shamir à participer à la conférence de Madrid. Il avait dû, de même, contrer les manigances israéliennes visant à faire capoter la coalition qui allait expulser Saddam Hussein du Koweït. Auparavant, en 1982, les Américains avaient dû intervenir pour qu'Israël cessât les bombardements aériens de Beyrouth. Aujourd'hui, Washington interdit à Tel-Aviv de frapper l'Iran.
Israël, c'est donc plus d'une épine dans le pied pour l'Amérique. Mais cette superpuissance reste en mesure, quand ses intérêts stratégiques ou économiques sont en jeu, d'exercer des pressions décisives sur son dérangeant allié. Son pupille, plutôt, car sans la protection, et l'aide, de Washington, Israël aurait du mal à tenir le coup longtemps.
Pour parler terrain, c'est la priorité militaire qui prend le pas sur toute autre considération à Washington. Ses décisions, dans n'importe quel domaine, sont d'abord passées au tamis par le Pentagone. Pour qui il n'est jamais question de ménager Israël quand il risque de provoquer des troubles, ou des guerres, susceptibles de forcer une interposition militaire américaine.
Dans ce cadre, il n'y a aucune divergence de vues entre la Maison-Blanche, le département d'État et les généraux. Ils défendent un projet simple : création d'un État palestinien vivant aux côtés d'Israël et permettant la conclusion d'une paix globale équitable. Quand le conflit arabo-israélien serait ainsi réglé, la lutte contre le terrorisme international, hantise numéro un des Américains, deviendrait bien plus facile. Et, en même temps, sur le plan politique, la montée en puissance des mouvements islamistes radicaux se verrait brisée. Au profit des modérés arabes, rejoints alors par les progressistes. Tandis que l'Iran, devenu trop isolé, subirait une pression internationale et régionale encore plus élargie, et plus durcie, pour renoncer à tout projet de nucléaire militaire.
Henry Kissinger, connu pour son prosionisme viscéral, reste cependant assez lucide pour prôner « une intervention directe pour protéger Israël de lui-même ». Il semble que l'administration Obama s'y décide. Israël se trompe dans ses calculs, et agit contre lui-même en s'obstinant dans ses colonisations et en entravant la reprise des pourparlers. Ce comportement est exploité par les adversaires des USA. L'Iran appuie toute action de résistance armée face à Israël. Il tient en main la carte palestinienne et empêche tout règlement du problème palestinien. Il s'allie avec tout pays hostile aux États-Unis et à l'État hébreu. Et il implante sans doute, là où il le peut, une multitude de cellules dormantes. L'Iran étend son influence dans la région. Il continue à bâtir son potentiel nucléaire sans se laisser fléchir par des sanctions que, d'ailleurs, les USA ne parviennent pas à faire vraiment appliquer, parce que la Russie et la Chine tirent en arrière.
Quoi qu'il en soit, le président Obama fait clairement savoir que le règlement du conflit palestino-israélien et israélo-arabe est absolument essentiel pour la sécurité nationale des États-Unis. Il a donc décidé de superviser en personne, et de très près, la politique américaine au Moyen-Orient. Répercutant ses recommandations, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, presse Netanyahu de prendre les dispositions difficiles, entendre l'arrêt des colonisations, nécessaire pour le redémarrage du processus de paix. Mais est-ce que le président Obama, confronté au casse-tête Netanyahu, pourra réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?