jeudi 4 mars 2010

Al-Mouallem affirme que l'affrontement de la politique israélienne exige une position arabe ferme refusant la concession

03 Mar 2010
Le Caire / M. Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires Etrangères, a souligné que la situation arabe n'est pas telle qu'aspirent la Syrie et la nation arabe, en dépit des bons efforts qui étaient déployés durant l'année écoulée et qui avaient débouché sur nombre de résultats positifs dans certains aspects, avertissant que les dangers et les défis ne cessent de se produire dans la région.
C'était dans son allocution devant la 133ème session ministérielle ordinaire du conseil de la Ligue Arabe qui s'est ouverte aujourd'hui au Caire en présence des ministres arabes des Affaires Arabes, du secrétaire général de la Ligue Arabe et du chef de la diplomatie turque.
"Au début de l'année dernière, la Syrie a trouvé dans la volonté de l'actuelle administration américaine de jouer un rôle sérieux au processus de paix une chose positive et une opportunité qu'il faut saisir. "C'est toujours notre avis", a dit M. al-Mouallem, ajoutant que pour profiter de cette opportunité il faut une position arabe ferme susceptible de montrer que les exigences de la paix sont bien connues et qu'elles font objet de consensus arabe et international.
A cet effet, le chef de la diplomatie syrienne a regretté que tous les efforts déployés dans ce sens n'avaient encore aboutit du fait du rejet israélien, précisant que les politiques israéliennes déclarées et appliquées sur le terrain démontrent que la politique israélienne est fondée sur la poursuite de l'occupation et la liquidation de la cause palestinienne.
Mettant l'accent, dans ce sens, sur les pratiques et les politiques israéliennes agressives, M. al-Mouallem a dit: "La politique israélienne de judaïsation se poursuit à un rythme accéléré, la mosquée sainte d'al-Aqsa est en danger à cause des excavations israéliennes, et à ceci s'ajoute la décision d'Israël d'annexer le sanctuaire Ibrahimique saint (al-Haram al-Ibrahimi al-Charif) et la mosquée de Bilal au soi-disant liste des sites patrimoniaux israéliens, et puis le maintien du siège imposé à Gaza en violation des conditions humanitaires les plus élémentaires et à la confiscation ininterrompue des terres pour y construire des colonies".
"Cette politique israélienne exige donc une position arabe commune, ferme et claire, refusant les piétinements et la concession, et se servant de toutes les cadres que possèdent les Arabes pour inciter la communauté internationale, notamment les Etats effectifs dans la réalisation de la paix, à obliger Israël à arrêter la judaïsation d'al-Qods, ses menaces à la mosquée sainte d'al-Aqsa et la colonisation sous toutes ses formes, et à se conformer aux autres exigences de la paix", a martelé M. al-Mouallem.
Quant à l'état de division interpalestinienne, le chef de la diplomatie syrienne l'a qualifié de "très dangereux"  pour la cause palestinienne", appelant à en mettre un terme.
"En Syrie, nous trouvons que les frères Palestiniens doivent être conscients de la nécessité de donner la priorité à leur unité nationale, particulièrement à l'ombre des circonstances difficiles prévalant" a-t-il dit.
Affirmant la conviction de la Syrie que la réconciliation interpalestinienne ne peut se réaliser que par la propre décision des Palestiniens, M. al-Mouallem a fait noter que la Syrie n'avait rien épargné pour encourager les parties palestiniennes à réaliser la réconciliation et à mettre fin à leurs divergences.
"En effet, la réalisation de cette réconciliation verse non seulement dans l'intérêt de la cause palestinienne, mais encore dans celui de toutes les questions arabes et de toute partie désirant l'instauration de la paix juste et globale dans la région", a poursuit M. al-Mouallem.
En ce qui concerne les développements au Yémen, le ministre syrien a fait savoir que les événements survenus dans ce pays durant l'année écoulée et l'extension de leurs effets dans la zone frontalière de l'Arabie Saoudite, ont causé une grande inquiétude pour la Syrie qui avait affirmé le droit de l'Arabie Saoudite à la défense de la sécurité de ses frontières et à l'interdiction de toute violation de ces frontières.
Il a exprimé le soulagement de la Syrie vis-à-vis de ce qui était réalisé dans ce sens et son espoir d'y voir instaurée la sécurité qui garantirait la préservation de l'unité et de la stabilité du Yémen et la prospérité de son peuple.
M. al-Mouallem a, par ailleurs, réitéré le soutien de la Syrie au Soudan et à sa direction face aux tentatives visant son unité, sa sécurité et sa souveraineté, et sa satisfaction quant à l'accord de cadres qui était conclu entre le gouvernement du Soudan et le mouvement de la Justice et de l'Egalité sous les auspices "fort appréciés et remerciés" de l'Etat de Qatar.
"Nous espérons que cet accord soit le point de départ vers autres pas positifs versant dans l'intérêt du Soudan, de sa souveraineté et de sa sécurité" a affirmé M. al-Mouallem.
Au chapitre irakien, M. al-Mouallem a affirmé l'attachement de la Syrie à l'unité, à la stabilité et à l'indépendance de l'Irak, et son appui au processus politique en cours dans ce pays, exprimant la disposition de la Syrie à apporter tout ce qui est nécessaire à la réalisation dudit processus, "la sécurité de l'Irak faisant partie de la sécurité de la Syrie et de la nation arabe entière, tout comme sa stabilité et sa prospérité".
"Ceci exige la réalisation de la réconciliation entre toutes les composantes du peuple irakien", a estimé le ministre syrien.
D'autre part, M. al-Mouallem a exprimé la préoccupation de la Syrie vis-à-vis des confrontations en Somalie, ajoutant que la Syrie appelle les frères somaliens à la réconciliation nationale et à l'adoption du langage du dialogue en faveur de l'unité de la Somalie, de sa sécurité et de sa stabilité.
M. al-Mouallem a insisté, par ailleurs, sur la position de la Syrie, et de tous les Arabesplaidant pour un Moyen-Orient soit dépourvue des armes de destruction massive, soulignant qu'Israël, en possédant des armes nucléaires et en rejetant l'adhésion au TNP, empêche la réalisation de cet objectif; "Malheureusement l'Agence Internationale de l'Energie Atomique est incapable de prendre des mesures lui permettant de s'informer sur les armes nucléaire que possède Israël" a-t-il regretté.
"Alors que nous affirmons la nécessité de rendre notre région vide des armes de destruction massive, nous confirmons aussi le droit de tous les pays à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique", a poursuivi M. al-Mouallem, qui avertit que les Arabes sont au seuil d'une nouvelle étape décisive de leur vie, notamment en ce qui concerne les droits palestiniens et arabes et la poursuite de l'occupation des terres, "l'avenir de nos générations dépend de notre solidarité, de notre action commune et de l'unité de notre position", a terminé M. al-Mouallem tout en espérant que les Arabes mettent un terme aux divergences et se concentrent sur les intérêts sublimes et les objectifs communs.
N.S. / Gh.H. 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/03/03/276225.htm