dimanche 28 février 2010

Tel Aviv et Washington renforcent leur collaboration face à Téhéran

28/02/2010

M. Barak a insisté sur la méfiance d'Israël, en demandant de "ne pas perdre de vue la possibilité que tous ces efforts n'amènent pas l'Iran à accepter les règles internationales"./ AFP
Nucléaire Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a signifié vendredi le soutien d'Israël aux efforts américains sur le dossier nucléaire iranien, au moment où les manoeuvres diplomatiques s'accentuent pour faire plier l'Iran.
"Nous apprécions beaucoup les efforts du président Barack Obama et de la secrétaire d'État pour faire en sorte que les sanctions contre l'Iran soient efficaces, quelle que soit leur nature", a-t-il dit à l'occasion d'une rencontre à Washington avec Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine. M. Barak a aussi insisté sur la méfiance d'Israël, en demandant de "ne pas perdre de vue la possibilité que tous ces efforts n'amènent pas l'Iran à accepter les règles internationales".
L'Iran est soupçonné par les grandes puissances et, entre autres, par Israël, de développer un programme nucléaire militaire sous couvert d'efforts civils. Le régime du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad se présente également comme l'ennemi juré de l'État juif, qu'il appelle régulièrement à détruire. Après des mois d'impasse diplomatique, les États-Unis cherchent intensément à obtenir de nouvelles sanctions économiques et politiques à l'ONU, cependant qu'Israël n'exclut pas des frappes militaires.
Aux côtés de M. Barak, Hillary Clinton a redit vendredi que l'administration Obama travaillait à des sanctions, tout en rappelant sa préférence pour "une solution diplomatique pacifique". Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, s'était dit récemment "très inquiet" des conséquences d'une éventuelle attaque israélienne contre l'Iran. L'un des arguments employés par Washington pour convaincre ses partenaires est le risque de déstabilisation de tout le Proche et Moyen-Orient que comporterait une telle attaque. Ce raisonnement est en particulier tenu à la Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité et entretient des liens économiques étroits avec l'Iran, son troisième fournisseur de pétrole.
Vendredi, une délégation du gouvernement israélien s'est rendue à Pékin, pour tenter de convaincre ce pays d'accepter des sanctions. Le ministre israélien des Affaires stratégiques Moshe Yaalon a rencontré un haut responsable du gouvernement chinois, le conseiller d'État Dai Bingguo.
Jeudi, Mme Clinton avait dramatisé l'enjeu, en comparant la controverse avec la République islamique à la crise des fusées soviétiques de 1962, quand le bras de fer entre Washington et Moscou avait mené le monde au bord de la destruction nucléaire.
Arrivé jeudi à Washington pour cinq jours, Ehud Barak avait d'abord rencontré jeudi son homologue Robert Gates, qui lui avait dit partager les inquiétudes d'Israël. Le ministre israélien a encore été reçu vendredi après-midi par le vice-président des États-Unis, Joe Biden. M. Biden effectuera début mars une tournée au Proche-Orient, au cours de laquelle il doit rencontrer les dirigeants d'Israël, de l'Autorité palestinienne, d'Égypte et de Jordanie.
Mme Clinton a, par ailleurs, souligné une nouvelle fois vendredi son espoir d'une reprise rapide des négociations entre Israël et les Palestiniens en vue d'une "paix complète" au Proche-Orient, qui sont interrompues depuis l'intervention militaire israélienne à Gaza, il y a 15 mois.
Les dossiers iranien et de la paix entre Israël et les Palestiniens "n'ont pas de relation directe", a estimé après l'entretien Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine.
http://www.lorientlejour.com/category/M.O+et+Monde/article/648566/Tel_Aviv_et_Washington_renforcent_leur_collaboration_face_a_Teheran.html