jeudi 3 septembre 2009

Première rencontre ministérielle palestino-israélienne sous Netanyahu

03/09/2009

Le roi d’Espagne Juan Carlos accueillant chaleureusement le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Javier Soriano/AFP
Le roi d’Espagne Juan Carlos accueillant chaleureusement le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Javier Soriano/AFP
CONFLIT Abbas estime que les jours à venir seront « un moment décisif » pour décider de la tenue d'une éventuelle réunion tripartite sur le Proche-Orient

Le ministre palestinien de l'Économie Bassam Khouri a rencontré hier le ministre israélien du Développement régional Sylvan Shalom. Il s'agit des premiers contacts au niveau ministériel entre Palestiniens et Israéliens depuis l'entrée en fonctions du gouvernement de Benjamin Netanyahu le 31 mars. « La rencontre n'était pas liée aux négociations de paix », a souligné M. Khouri à l'issue de la réunion à Jérusalem. « Notre position est claire, à savoir pas de négociations sans un gel de la colonisation. » M. Khouri a ajouté que la réunion avait porté sur les dossiers économiques, l'Autorité palestinienne reprochant à Israël de ne pas respecter ses engagements en la matière.
Après la rencontre, une commission mixte économique israélo-palestinienne devrait discuter des moyens de favoriser la circulation des marchandises et des personnes à l'intérieur de la Cisjordanie et entre celle-ci et Israël. M. Khouri a précisé que Palestiniens et Israéliens devaient désormais se réunir toutes les cinq semaines pour discuter des questions économiques.

Avant l'entrevue, M. Shalom s'est félicité que les « Palestiniens se rendent compte qu'ils sont les premiers à subir les conséquences de leur boycottage des rencontres avec des responsables israéliens ».
De leur côté, le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero ont estimé hier à Madrid que les jours à venir seront « un moment décisif » pour décider de la tenue d'une éventuelle réunion tripartite sur le Proche-Orient entre Mahmoud Abbas, Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, présent à cet entretien, a indiqué à M. Abbas qu'il se rendrait à partir de lundi au Proche-Orient, où, outre ses contacts avec des responsables israéliens et palestiniens, il rencontrera George Mitchell. M. Abbas a réitéré que le gel de la colonisation en Cisjordanie constituait « une condition sine qua non » à la tenue d'une telle réunion, a-t-on précisé. Si Israël accédait à cette demande, la réunion pourrait se tenir fin septembre à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
Israël a refusé jusqu'à présent un tel gel. Et Benjamin Netanyahu n'a pas l'intention d'y procéder, a assuré l'un de ses ministres, Yossi Peled, cité hier par le Jerusalem Post. « J'ai entendu de mes propres oreilles le Premier ministre dire qu'il n'avait pas l'intention de geler la construction dans les colonies ou à Jérusalem », a déclaré M. Peled, ministre sans portefeuille, lors d'une rencontre avec des membres de son parti, le Likoud (droite), selon le quotidien en langue anglaise.
Washington, soutenu par les grands pays européens, réclame le gel total de la colonisation en préalable à une reprise des négociations de paix. Toutefois, l'administration Obama a paru reculer récemment sur cette question face à l'opposition d'Israël. Plus de 300 000 colons juifs sont installés en Cisjordanie et quelque 200 000 Israéliens vivent dans une douzaine de quartiers de colonisation érigés dans la partie orientale de Jérusalem.
L'éventuelle tenue d'une rencontre tripartite sur le P-O a été évoquée par des responsables israéliens ces dernières semaines. MM. Abbas et Netanyahu ne se sont jamais rencontrés depuis que ce dernier a pris ses fonctions début avril à la tête d'un gouvernement de droite. MM. Abbas et Zapatero ont jugé « fondamental » que cette réunion ait lieu car « elle donnerait le coup d'envoi » d'une reprise des négociations de paix, suspendues depuis la fin 2008, selon la présidence espagnole.
L'orient le jour