mardi 18 mars 2014

Obama reçoit Abbas : ultime tentative pour résoudre la question palestinienne

Barack Obama reçoit lundi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour tenter de faire progresser les pourparlers de paix avec l'entité sioniste malgré des blocages semblant "difficiles" à surmonter.  
Deux semaines après avoir accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le président des Etats-Unis doit y rencontrer M. Abbas à partir de 10H55, sur fond de crise aiguë en Ukraine qui a mobilisé l'équipe de politique étrangère américaine.  
Les deux dirigeants doivent s'exprimer face aux journalistes avant la rencontre et enchaîneront par un déjeuner de travail.  
Selon l'exécutif américain, "le président (Obama) a l'intention de discuter des progrès dans les négociations israélo-palestiniennes" avec son hôte, et d'aborder avec lui les mesures destinées à "renforcer les institutions qui pourront soutenir l'établissement d'un Etat palestinien".  
Plus précisément, les entretiens entre MM. Abbas et Obama devraient porter sur "l'accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un accord de paix, que négocie avec les deux parties le secrétaire d'Etat John Kerry afin de les persuader de poursuivre les pourparlers au-delà du 29 avril.  
Cet "accord-cadre" tracerait les grandes lignes d'un règlement définitif sur les questions dites de "statut final": les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.  
Dimanche, après des discussions entre MM. Kerry et Abbas, un responsable du département d'Etat a affirmé que le chef de la diplomatie américaine avait exhorté son interlocuteur à oeuvrer à réduire les énormes différends avec Israël.  
"Le secrétaire d'Etat a remercié le président Abbas pour son leadership et son partenariat durant les derniers mois et l'a encouragé à prendre des décisions difficiles qui seront nécessaires dans les semaines à venir", a ajouté ce responsable, évoquant des entretiens "francs et productifs".      
Méfiance extrême
M. Kerry "a également réaffirmé que nous nous trouvions à un tournant dans les négociations, et alors que ces problèmes datent de dizaines d'années, aucune des parties en présence ne devrait laisser des décisions politiques difficiles se mettre en travers d'une paix durable", selon la même source.  
M. Kerry avait reconnu mercredi n'avoir "jamais vu" un pareil niveau de méfiance entre les deux camps et qu'un règlement de paix, s'il restait "possible", était "difficile".  
A la Maison Blanche, M. Abbas aura été précédé de deux semaines par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, que le président américain avait exhorté lui aussi à prendre des "décisions difficiles", après une cinglante mise en garde contre les "retombées internationales" d'un échec pour Israël.  
M. Obama s'est engagé auprès du Premier ministre israélien à exercer des pressions similaires sur les dirigeants palestiniens, selon un responsable américain.  
Mais, se faisant écho des voix les plus à droite au sein du gouvernement de M. Netanyahu, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a déclaré samedi que le président Abbas n'était "pas un partenaire pour un accord final".  
Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur les propositions américaines, auxquelles ils reprochent de trop s'éloigner du droit international, refusant en particulier catégoriquement la "reconnaissance d'Israël comme Etat juif" et le maintien illimité de troupes israéliennes en territoire palestinien.  
Malgré les engagements de M. Obama et de nombreuses tentatives de relance depuis, le dossier du processus de paix israélo-palestinien lui a résisté depuis sa prise de fonctions en janvier 2009.