Le président du département politico-sécuritaire au
ministère de la guerre israélien, Amos Gelaad, a assuré que les
changements survenus dans le monde arabe et leurs résultats constituent
un « miracle » stratégique aux yeux d’Israël, expliquant que ces
changements ont modifié d’une façon importante et positive la carte des
menaces contre Israël, malgré la persistance de la menace nucléaire
iranienne.
S’exprimant au cours d’un colloque sécuritaire au centre
d’études d’Herzilia, Gelaad a souligné que la plupart des pays qui
constituaient une menace primordiale pour Israël ont connu des
changements qui ont provoqué leur faiblesse ou le changement de leurs
positions. Qualifiant la succession des derniers événements arabes de
« véritable miracle pour Israël », il a expliqué que le changement
stratégique positif concerne la scène turque, égyptienne mais aussi
syrienne, alors que la menace s’accentue de l’Iran.
Selon lui, la menace iranienne est la véritable menace restante pour
Israël, indiquant que Téhéran cherche toujours à réaliser ses ambitions
nucléaires, et qu’il n’y renoncera point dans les négociations
diplomatiques en cours avec les grandes puissances.
« Ce qui m’inquiète c’est que l’Occident suit le parcours des
arrangements et des accords provisoires avec l’Iran, et après six mois
nous serons devant la même situation de prolongement de nouveaux six
mois. A cette période, les sanctions allaient s’effondrer », a-t-il
estimé.
Gelaad a mis en garde contre la possession par l’Iran de l’arme
atomique et de ses répercussions négatives sur la région qui
accentueront la course à l’armement non conventionnel.
Et de poursuivre : « Les Arabes ne seront jamais réconciliant envers
les perses sur le plan nucléaire. Dès le moment où l’Iran possède la
première bombe nucléaire, l’Egypte oeuvrera pour développer une arme
pareille, puisque les Egyptiens possèdent la capacité et la connaissance
dans ce domaine. Quant à l’Arabie Saoudite, elle se précipitera pour
acheter une bombe nucléaire du Pakistan».
Ce responsable sécuritaire israélien a évoqué la situation
en Turquie et en Egypte qui se sont libérées de l’étau islamique, où
réside la véritable menace. Selon Gelaad, le ministre égyptien de la
Défense le maréchal Abdel Fattah al-Sisi «a éliminé les Frères
musulmans, et le système de relations entre nous et l'Egypte est devenu
meilleur que par le passé. La haine des Egyptiens pour Israël a disparu
», a-t-il prétendu, saluant les autorités égyptiennes pour sa lutte
contre le mouvement Hamas dans la bande de Gaza.
« Les Egyptiens ont réussi à fermer 90 à 95% des tunnels
dans la bande de Gaza, et mènent actuellement une guerre farouche contre
al-Qaida dans la péninsule du Sinaï ».
Au sujet de la Turquie, Gelaad a parlé d’un «système de
relations ambiguës» avec Ankara. Il a expliqué que «la complexité de la
relation structurelle s’est accentuée au cours des dernières années,
tout comme l’animosité envers Israël», soulignant que «le régime turc a
subi ces derniers mois des coups durs, qui ont nui au régime du premier
ministre Recep Tayyip Erdogan. Gelaad s’est beaucoup affaibli et est
retourné à sa taille normale ».
Concernant la Jordanie, le responsable israélien a souligné que «les
relations avec le Royaume de Jordanie ont subi un coup dur ces derniers
jours, après le meurtre du juge Jordanien par le feu de l'armée
israélienne au point de passage Allenby, mais on peut confirmer que la
stabilité du royaume est une tache lumineuse optimiste pour Israël, et
que le système des relations avec ce pays est très fort. La stabilité de
la Jordanie nous procure de ressources considérables et nous épargne de
l’effusion du sang ».
Evoquant le dossier syrien, il a prétendu que « la menace militaire
du côté nord (Syrie) n’existe plus, alors que la Russie et les Iraniens
et le Hezbollah assurent la survie artificielle du régime syrien. Pas
d’Etat dans ce pays, il n’existe qu’un seul régime. La Syrie est morte
et le temps de son enterrement n’a pas encore été fixé », a-t-il
allégué.