samedi 12 novembre 2011

Les Palestiniens cherchent des issues à l’impasse du Conseil de sécurité

12/11/2011
Les dirigeants palestiniens tentent d’ores et déjà de trouver des voies pour sortir de l’impasse redoutée leur demande d’adhésion à l’ONU d’un État de Palestine, discutée au sein du Conseil de sécurité. Le Comité des admissions, un organe du Conseil de sécurité, a pris acte, comme prévu, de l’absence d’accord sur l’admission de la Palestine à l’ONU dans un rapport adopté hier. Ce document souligne que le Comité est « incapable d’émettre une recommandation unanime au Conseil de sécurité ». Il faut désormais, pour que le processus puisse continuer, qu’un État membre du Conseil de sécurité dépose un projet de résolution afin qu’il y ait un vote, soulignent des diplomates occidentaux. Ce pourrait être le Liban.
« La direction palestinienne et les Arabes envisagent diverses initiatives, dont celle du président français Nicolas Sarkozy de demander à l’Assemblée générale que l’État de Palestine devienne un État non membre » de l’ONU, a indiqué Nimr Hammad, conseiller politique du président Mahmoud Abbas. M. Sarkozy a lancé cette proposition le 21 septembre à la tribune des Nations unies. Dans cette hypothèse, les Palestiniens obtiendraient très probablement la majorité nécessaire pour l’élévation de leur statut à l’ONU « d’entité observatrice » à « État non membre » observateur. La reconnaissance même d’État « non membre » permettrait aux Palestiniens d’adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils. Suite à la séance du Comité des admissions, « la direction palestinienne se réunira pour discuter de cette question et se concertera avec le comité de suivi de la Ligue arabe », a précisé M. Hammad. « Il y a beaucoup d’options : à commencer par un retour devant le Conseil de sécurité au moment du changement des membres non permanents (en janvier), ou bien aller à l’Assemblée générale, ou encore se tourner vers la Haute Cour de justice (de La Haye) pour obtenir un avis », a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki. M. Hammad a rappelé que, dans tous les cas, l’Assemblée générale pouvait renvoyer la demande au Conseil de sécurité pour un nouvel examen.
Il n’en reste pas moins que les responsables palestiniens refusent, pour le moment, de s’avouer vaincus au Conseil de sécurité, malgré les sérieux doutes sur leur capacité à obtenir les 9 voix sur 15 nécessaires à leur candidature, et la volonté affichée des États-Unis d’y opposer leur veto, si nécessaire. L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a ainsi souligné que les Palestiniens étaient « absolument déterminés » à poursuivre le processus de leur candidature à l’ONU. « Nous allons consulter nos amis, intensifier nos efforts (...) et nous pensons que nous allons réussir », a-t-il dit. « Nous avons présenté une demande d’adhésion de l’État de Palestine comme membre à part entière des Nations unies via le Conseil de sécurité et nous resterons au Conseil jusqu’à ce que cet objectif soit atteint », a affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat. Il a dit que des « consultations » devraient commencer « avec les Arabes et des groupes géopolitiques, comme le Mouvement des non-alignés, et le groupe des pays africains ». De Tunis où il se trouvait hier, M. Abbas a exhorté les États-Unis « à être plus sérieux dans leur rôle d’intérmédiaire entre nous (les Palestiniens) et les Israéliens ». Les Palestiniens « poursuivront leurs efforts pour obtenir le statut d’État membre à part entière de l’ONU », a encore dit M. Abbas, avant d’ajouter : « Nous ne considérons pas comme un échec » l’absence d’accord, à ce jour, sur l’admission de la Palestine à l’ONU. « Si on n’a pas réussi cette fois, nous réussirons la prochaine fois », a affirmé le chef de l’Autorité palestinienne, indiquant qu’il allait rencontrer un émissaire américain aujourd’hui, sans plus de précision.
Israël et les États-Unis s’opposent à la demande palestinienne déposée le 23 septembre par M. Abbas, estimant qu’un État palestinien ne peut être le résultat que d’un accord de paix israélo-palestinien, inenvisageable à brève échéance en l’absence de négociations depuis plus d’un an. Les dirigeants palestiniens se sont même engagés en octobre dans une introspection encore plus radicale, s’interrogeant publiquement, à l’appel de M. Abbas, sur l’avenir de l’Autorité palestinienne et « l’intérêt de son existence ». Une menace à peine voilée qui consacrerait l’échec total du processus de paix. Toutefois, les Palestiniens ont remporté une importante victoire diplomatique avec leur adhésion surprise à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) le 31 octobre.
(Source : AFP) 
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