samedi 12 novembre 2011

Le village de Kober : Les gens viennent par milliers féliciter les plus anciens captifs du monde


[ 11/11/2011 - 23:49 ] 
Ramallah – CPI 
La transaction d’échange de prisonniers réalisée par la résistance palestinienne, le mouvement de la résistance islamique Hamas en tête, sous l’égide de l’Egypte, a permis la libération de centaines de captifs palestiniens. Cette transaction a réussi à libérer les deux détenus les plus anciens au monde : Naïl Al-Barghouthi et Fakhri Al-Barghouthi.
La famille d’Al-Barghouthi a commencé à recevoir les délégations populaires et officielles, dès le petit matin, jusqu’aux heures tardives du soir. Le quartier était embelli avec des drapeaux aussi bien verts que jaunes, un signe de l’aspect national de la transaction. En fait, Naïl Al-Barghouthi est membre du Hamas, tandis que son cousin Fakhri, lui, est membre du Fatah.
Une grande joie
Naïl ne cache sa joie de se voir libérer du joug de l’occupation israélienne, contre la volonté de cette occupation. Il a reçu ceux venus le féliciter avec des petites histoires. Toutes les années de captivité n’ont pu voler son humour, son éternel sourire.
Quant à Fakhri, il avait été arrêté par les occupants sionistes au moment où son garçon aîné n’avait qu’un an et sa femme était enceinte du deuxième. Maintenant, il a quitté les prisons sionistes et ses garçons sont de jeunes hommes. Mais il n’a pu les voir tous les deux. Son aîné est enfermé par les occupants israéliens pour vingt-sept ans, accusé d’avoir mené des actes de résistance contre l’occupation sioniste.
Naïl dit au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) à Ramallah : « La cause palestinienne est une question vivante, en dépit de ces longues années de captivité, dans nos cœurs et nos esprits. Personne ne pourra l’étouffer à l’intérieur de nous ».
La transaction, la meilleure
Naïl dit de la transaction d’échange de prisonniers que c’est la « transaction nationale par excellence ». « C’est une transaction historique qui a concrétisé l’unité nationale en libérant des captifs membres de toutes les factions palestiniennes et originaires de divers endroits de la Palestine ».
Son cousin Fakhri Al-Barghouthi, lui, déclare que la transaction est la meilleure de toute l’histoire, en qualité comme en quantité. Elle a libéré non seulement des membres du mouvement de la résistance islamique Hamas, mais aussi des Palestiniens de tous bords.
Et pour la réception des captifs libérés, Fakhri était étonné. Il ne s’attendait pas à une telle réception de la part de la population. Elle lui a donné une grande dose de force : « Ce peuple n’oublie pas ses captifs ».
Après une longue période d’enfermement, Fakhri ne connaît pas bien les siens : « Il me faut un bon temps pour reconnaître mes parents et pour redécouvrir mon village qui a totalement changé ».
Un message au Hamas et au Fatah
Al-Barghouthi a adressé un message aux mouvements du Fatah et du Hamas : « Nous n’avons d’autre choix que l’union. Tant que nous sommes divisés, nous ne pourrons rien faire pour reprendre nos droits de l’occupant, et le monde ne nous respectera pas. Nous devons aller vite vers la réconciliation nationale totale ».
Les deux mouvements devront trouver un terrain d’entente : « La division des factions est née il y a une vingtaine d’années, à cause des programmes différents. Les factions devront s’accorder sur des projets communs, afin de renforcer le travail national contre l’occupation sioniste ».
Les médias
Les médias locaux et internationaux n’ont raté cet événement. Ils se sont trouvés obligés de réserver pour avoir une interview : « Mon téléphone n’arrête pas de sonner. Tout le monde veut réserver un temps, a dit un membre de la famille Al-Barghouthi. Mais nous ne pouvons pas les satisfaire tous ».