jeudi 17 novembre 2011

L’engagement de Mahmoud Abbas

17.11.11
Le président de l’Autorité palestinienne a promis de hâter les élections présidentielles et législatives et la formation d’un gouvernement «indépendant».
Face aux incertitudes sur la demande d’adhésion à l’ONU d’un Etat de Palestine et au blocage des négociations avec Israël, le président palestinien, Mahmoud Abbas, tente de faire redémarrer la difficile réconciliation avec le Hamas. M. Abbas s’est engagé hier à «faire tous les efforts pour hâter la résolution des questions en suspens, en premier lieu les élections présidentielle, législatives et du Conseil national palestinien, et la formation d’un gouvernement d’indépendants pour organiser les élections». «Quelles que soient les difficultés, nous ne renoncerons pas à notre droit à adhérer à l’ONU» en tant que membre à part entière, a-t-il insisté dans un discours pour le 7e anniversaire de la mort de son prédécesseur, Yasser Arafat, et le 23e anniversaire de la Déclaration d’indépendance faisant état de consultations avec la direction palestinienne et les pays arabes.
«Cette question et les sujets politiques qui y sont liés figureront au programme de ma rencontre avec Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas», a-t-il précisé, ajoutant qu’elle aurait lieu le 23 novembre au Caire. Azzam Al Ahmad, responsable du dossier de la réconciliation au Fatah, le mouvement de Mahmoud Abbas, a précisé à l’AFP que le président palestinien se rendrait au Caire le 23 et s’entretiendrait avec M. Mechaal le 25. Le porte-parole du gouvernement Hamas à Ghaza, Taher Al Nounou, a salué «l’esprit positif de ce discours». «Nous espérons que cet esprit se traduira lors de la rencontre», a-t-il déclaré à l’AFP. «Ce qui est nécessaire maintenant, c’est d’accélérer la formation du gouvernement et d’une direction conjointe et la réalisation d’un partenariat national entre le Hamas et le Fatah», a plaidé M. Al Nounou.
Un nouveau gouvernement et des élections
Lundi, Azzam Al Ahmad avait fait état d’accords sur des «questions importantes» en vue de la rencontre du Caire. «La rencontre portera sur la question des élections présidentielle et législatives et il y a un accord entre le Fatah et le Hamas pour les tenir, comme prévu, en mai», avait-il assuré à l’AFP.
«Elles seront précédées par la formation d’un gouvernement de consensus national, la restructuration de la Commission électorale centrale, la formation d’un tribunal électoral et la refonte des services de sécurité», a-t-il souligné. Mardi soir, le comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a appelé à «réaliser des progrès véritables dans la mise en œuvre de la réconciliation». Il a condamné les récents projets immobiliers d’Israël à Jérusalem-Est, y voyant «une preuve supplémentaire et irréfutable que le gouvernement israélien ne veut pas de solution politique à ce conflit, mais seulement annexer de larges portions des territoires palestiniens et imposer la poursuite de l’occupation».
Le ministère israélien du Logement a annoncé, mardi, le lancement d’appels d’offres pour la construction de quelque 800 logements dans deux quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupée et annexée. Quant à la bataille diplomatique à l’ONU, le comité des admissions réuni le 11 novembre n’a pu que constater son désaccord sur la candidature de la Palestine, vouée à l’échec en raison des sérieux doutes sur sa capacité à recueillir les 9 voix sur 15 requises et la volonté des Etats-Unis d’y opposer leur veto, si nécessaire. Le Fatah et le Hamas, qui contrôlent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie, et la bande de Ghaza, ont conclu le 27 avril un accord surprise qui prévoit la formation d’un gouvernement en vue d’élections d’ici un an. L’accord achoppe sur la formation d’un gouvernement d’indépendants, en particulier sur le choix du Premier ministre. L’actuel titulaire, Salam Fayyad, s’est dit prêt à renoncer à ses fonctions au nom de «l’intérêt national».
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