mardi 15 novembre 2011

Le libéré Az-Zard : Les brigades d’Al-Qassam ne laissent jamais tomber leurs membres

[ 15/11/2011 - 01:17 ] 
Gaza – CPI
Marwan Az-Zard était tout jeune quand l’armée israélienne a encerclé la partie orientale du quartier As-Sabra, dans la ville de Gaza. Cette armée visait des jeunes qui l’avaient inquiétée par leurs opérations de qualité. Elle visait à arrêter et tuer des membres et des chefs des brigades Ezziddine Al-Qassam. Dans cette opération, Marwan Az-Zard a été arrêté et condamné à une peine de quarante ans.
Le jour de son arrestation, il n’avait que dix-sept ans. Marwan Az-Zard est sorti des prisons de l’occupation israélienne, selon la transaction réalisé par la résistance, le mouvement du Hamas en tête, à l’âge de 39 ans.
On le voit calme avec un sourire dessiné aux lèvres, malgré toutes les douleurs et toutes les souffrances des prisons dans lesquelles il a passé une grande partie de sa vie, de sa jeunesse.
Lorsque le tribunal sioniste l’avait condamné à quarante ans de prison, Marwan Az-Zard n’a pas pleuré : « J’ai remercié Allah (le Tout Puissant), avec une grande satisfaction. C’est normal, c’est le chemin des hommes libres, de quiconque cherchant la liberté ». Et il a subi la torture psychologique, l’arrogance du bureau sioniste, les souffrances des prisons avec grande patience, sans perdre un instant l’espoir de voir la porte de la liberté s’ouvrir devant lui :
« L’espoir ne m’a jamais quitté, car j’étais sûr et certain que les hommes des brigades d’Al-Qassam n’oublieraient jamais leurs frères ; ils ne les laisseraient pas moisir dans les cellules de l’occupation. Chaque jour était pour nous un jour de plus vers libération. Chaque fois que j’écrivais à ma famille ou un ami, je lui disais que le jour de la liberté approchait ; cela les étonnait. »
La survie dans la prison
Le libéré Marwan Az-Zard se rappelle des souffrances de la prison : « La vie de la prison est difficile et amère. Dans la prison, on perd sa dignité. Nous nous battions dans les prisons pour notre dignité. Par exemple, nous entamions des grèves de la faim sous le slogan : La faim et non l’indignité ».
En fait, « les souffrances des prisons étaient psychologiques plutôt que physiques. Le bourreau nous privait de sommeil, pour ne dormir enfin que quatre heures par jour. Il voulait vraiment inspecter les cellules de temps à autre ». Innombrables sont les souffrances de la prison. Ce n’est pas facile de résumer « plus de dix-huit ans d’emprisonnement ».
Le soldat sioniste enlevé
Le jour de l’enlèvement du soldat sioniste Shalit, la joie s’était dessinée sur les visages des détenus palestiniens, la tension sur les visages des bourreaux à tel point qu’ils ont coupé les chaînes de télévision pour tuer notre espoir dans l’œuf.
Les douleurs de la prison
Marwan Az-Zard se rappelle de plusieurs anecdotes tristes. Une dame très âgée est venue un jour voir son fils. Elle est plusieurs fois tombée.
Assez souvent, il a vu des visiteurs perdre connaissance en voyant les leurs derrières les barreaux. Les pleurs sont monnaie courante. Pourquoi ces larmes : « Sont-elles des larmes de tristesse, d’injustice, ou de rencontre ? ».
Marwan est très content de respirer l’air de la liberté, mais sans oublier pour autant ses semblables, ses camarades, ses frères restés dans les prisons sionistes. Ils lui manquent ; ils ont partagé des jours difficiles. Il garde néanmoins l’espoir de les voir libres grâce à une nouvelle transaction.
La vie, l’avenir
Le printemps arabe donne beaucoup d’espoir. Puis pour sa vie personnelle, il reste optimiste. Il a pour projet de construire une maison, de se marier, de terminer ses études à l’Université Islamique de Gaza, en psychologie. Il a déjà commencé à étudier, en prison, confie-t-il au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI).
A la fin de l’interview, Marwan Az-Zard a adressé un message à tous les instituts des droits de l’homme, à tous les mouvements nationaux et islamiques du monde, à tous les hommes libres du monde, leur demandant de s’intéresser de près à la question des détenus palestiniens qui souffrent le martyre, psychologiquement.