mardi 23 août 2011

Flottille-Gaza: Israël ne cédera pas aux "caprices" d'Ankara

23/08/2011
Israël ne cédera pas aux "caprices" de la Turquie qui exige des excuses à la suite du raid israélien contre une flottille pour Gaza qui avait coûté la vie à neuf Turcs en mai 2010, a indiqué mardi le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Dany Ayalon.
"Nous n'accepterons pas de céder aux caprices turcs qui n'ont pas de justification politique ou morale", a affirmé M. Ayalon à la radio publique.
"Il faut que cette farce cesse, il n'y a pas lieu de s'excuser", a ajouté le vice-ministre, membre d'Israël Beiteinou, un parti ultra-nationaliste dirigé par le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
Interrogé sur des informations en provenance de Turquie selon lesquelles le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan envisagerait de rompre les relations diplomatiques avec Israël, M. Ayalon a affirmé: "nous n'agirons pas sous la menace, j'espère que ces informations sont fausses".
Le vice-ministre a également averti qu'Israël appliquerait le "principe de réciprocité": "s'il n'y a pas d'ambassadeur turc en Israël, il n'y aura pas d'ambassadeur d'Israël à Ankara, mais ce n'est pas ce à quoi nous aspirons".
"Nous allons attendre et voir si Ankara agit de façon plus rationnelle (...) nous espérons que les relations entre les pays reprendront leur cours normal, car c'est autant de l'intérêt de la Turquie que d'Israël", a-t-il ajouté.
Le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères, Shaoul Mofaz, membre de Kadima (centre), le principal parti d'opposition, a pour sa part prôné à la radio un dialogue direct avec M. Erdogan.
"Si j'étais Premier ministre, je proposerais à Erdogan de le rencontrer en tête à tête en Europe et je suis certain que nous pourrions ainsi régler cette affaire", a affirmé cet ancien ministre de la Défense.
Selon lui, le "gouvernement de Benjamin Netanyahu ne sait pas lire une carte: la Turquie est une puissance régionale et deviendra bientôt une puissance mondiale".
Les Nations unies ont une nouvelle fois reporté la présentation prévue lundi d'un rapport sur la crise provoquée entre Israël et la Turquie après l'attaque par un commando israélien, au large de Gaza le 31 mai 2010, d'une flottille de militants pro-palestiniens qui tentaient de forcer le blocus israélien.
Après le raid qui s'était déroulé dans les eaux internationales, la Turquie avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv et assuré que les relations bilatérales ne seraient "plus jamais les mêmes", tout en exigeant des excuses.
Israël s'est dit prêt à exprimer ses regrets et à verser des fonds "à titre humanitaire" aux parents des victimes mais a refusé de présenter des excuses pour ne pas exposer ses soldats à des poursuites judiciaires.
Malgré la crise politique, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de 26% durant le premier semestre 2011, pour atteindre 2 milliards de dollars contre 1,59 milliard durant la même période de l'an dernier, selon les Chambres de commerce israéliennes.
Les exportations israéliennes vers la Turquie ont progressé de 39%, à 950 millions de dollars durant les six premiers mois de l'année, tandis que les importations de produits turcs ont augmenté de 16%, à 1,05 milliard.